Le soir léger avec sa brume claire et bleue
Meurt comme un mot d'amour aux lèvres de l'été,
Comme l'humide et chaud sourire heureux des veuves
Qui rêvent dans leur chair d'anciennes voluptés.
La ville, pacifique et lointaine, s'est tue;
Dans le jardin pensif où le silence éclôt,
Chantent encor, discrètement, des fraîcheurs d'eau
Qu'éparpille, affaibli, le vent tiède et nocturne:
Des jupes font un bruit de feuilles sur le sable,
Les guêpes sur le mur bourdonnent à voix basse,
Des roses que les doigts songeurs ont effeuillées
Répandent leur énamourante âme de miel;
Une aube étrange et pâle erre aux confins du ciel
Et mêle en un profond charme immatériel
De la lumière en fuite à de l'ombre étoilée.
Que me font les soleils à venir, que me font
L'amour et l'or et la jeunesse et le génie!...
Laissez-moi m'endormir d'un doux sommeil, d'un long
Sommeil, avec des mains de femme sur mon front:
Ah! fermez la fenêtre ouverte sur la vie!
(Charles Guérin, 1873-1907)
Saturday, September 30, 2006
Modernité
Petite pensée
La nuit a fini par tomber. C'est comme si elle avait brusquement été saisie de dégoût. C'est comme si elle existait en tant qu'entité. Un grand chagrin me monte à la tête mais ce n'est pas parce que j'ai trop bu. L'alcool n'a plus aucun effet sur moi. Je suis allongé sur mon lit, je fais un rêve et je le mets dans ma poche. Mon âme doit sentir le tabac fort. Je m'éloigne du monde. La nuit n'existe plus. La nuit était une illusion. Comme l'aurore. Il faudrait tenter d'écrire un poème sur l'illusion, en finir avec ce découragement qui me mine.
Il manquait quelques mots dans le précédent message. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé. Une petite idée me trotte dans la tête. La voici: nous avons failli être phagocytés par le communisme et le nazisme. Allons-nous être anéantis par l'islamisme putride?
Un peu de musique. Cela nous fera du bien à tous.
C'est le début
Rien de tel qu'une époque sinistre comme celle-ci pour écrire des poèmes. Il est vrai qu' on est tellement flemmard, découragé...alors, se mettre au travail... Quand le jour pointera son nez inquiet, j'aurai écrit une dizaine de vers (libres) et je serai comme toujours mécontent de moi. J'ai raison quand je hais ce que j'écris. Mais ma vie n'a aucune importance. Ce qui compte, c'est la possible catastrophe, la guerre nucléaire qui peut-être se prépare pour bientôt.
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