Sunday, October 21, 2007

Hors de la vie

Hors de la vie, l'homme peut poser sa pensée sur sa main et la regarder, comme émerveillé. Hors de la vie, je peux enfin me reposer sur mon passé renouvelé. Hors de la vie, je peux enfin me rassembler. Dans la vie, c'est le corps qui finit par s'effondrer sur lui-même. Je le connais, le corps, il est vraiment fripé. Bientôt, il deviendra repoussant. Je n'y peux pas grand chose mais je suis parti, je ne pourrai plus pleurer, et, cela, c'est tout de même le plus important. Mon incapacité est patente. D'ailleurs, mes insulteurs ont toujours émis un doute sur l'existence de mes sentiments. Je ne les détromperai pas, je suis hors de la vie, l'oiseau qui agonise me regarde pour la dernière fois. Il sait qu'il ne pouvait avoir confiance qu'en moi. Je le regarde mourir, je souris, sa mort me rassérène un peu. J'ai besoin de calme. La femme au loin m'appelle mais je ne sais déjà plus qui elle est. La femme est jaune. Je pose ma main sur l'estomac, je suis plié en deux, je tousse, dans la vie. La femme dont la silhouette s'estompe retombe en poussière. J'aurais voulu l'aider mais j'ai vraiment trop mal. Je m'assois et m'allonge sur le dos. Il ne reste plus que quelques secondes avant que je ne réintègre mon esprit éteint par des milliers de faits maudits. Ils ont pesé sur moi. J'insultais tous les êtres vivants, je me libérais. Je courais, je défonçais la porte et je tombais sur un espace sans fin. Je crois que j'étais hors de la vie, je me caressais les joues.

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