Je ne pourrai jamais être nostalgique des années 80. Ce n'est pas possible. Il faudrait que je sois tombé sur la tête. Mais je ne suis pas encore devenu fou. Les années 80 ont été ignobles. L' égalitarisme vulgaire, le communisme de bazar me dégoûtaient. Les Enfoirés étaient de vrais enfoirés. J'étais hérissé par les concerts "fraternels", antiracistes, ces concerts donnés par des chanteurs consternants qui déversaient leur sirop dégueulasse à la foule délirante, à la foule complètement décérébrée, au cerveau lavé par le mittérandisme putride. Pourtant, je n'étais pas raciste; Le Pen était pour moi un monstre ricanant. Mais comment pouvais-je adhérer à ces manifestations, à ces mouvements de foule, au discours de faux-cul de Harlem Désir, de SOS Racisme? Ce n'était pas possible. Le ciel nous tombait sur la tête et personne ne semblait s'en rendre compte.
Le pire de tout, c'est la faute de goût; les Restaurants du Coeur me donnaient la nausée; Coluche était devenu un gros cafard socialo-humanitaire(il aurait dû mourir plus tôt), Jean-Jacques Goldman se prenait pour un poète, Yves Montand "résistait" contre le Front National, Canal + faisait très bien son travail de crétinisation, qu'il poursuit sans relâche, encore actuellement. L'époque était devenue insupportable, le sol semblait se dérober sous mes pieds, mes cheveux se hérissaient. Mittérand pourissait la France, Jack Lang avaient pris les rênes de la culture merdique, la France s'enfonçait dans la boue démagogique, le socialisme imposait un antiracisme autoritaire qui ne pouvait souffrir aucune discussion; Le Pen multipliait les provocations. On regrette souvent d'être né à la mauvaise époque, au mauvais endroit. Aurais-je été plus heureux à une autre époque? Une époque sans mauvais chanteurs humanistes, sans horreurs généreuses. Je ne sais pas. Les années 80 ont été pour moi l'une des périodes les plus sombres de l'histoire humaine.
Il faut avoir la mémoire des éléphants (animaux que je respecte, comme Pline l'Ancien). Il ne faut rien oublier. Il ne faut pas oublier, pour donner un exemple, Renaud, ce loubard en contreplaqué, se disant fasciné par ce grand homme qu'était Mittérand. C'était en 1988, pendant la campagne présidentielle. Il ne faut pas oublier Daniel Balavoine, la grande gueule risible et profondément malhonnête qui osait comparer la peau noire à une étoile jaune, qui est mort comme un crétin pendant cette sinistre course appelée le Paris-Dakar. Paix à son âme, disait-on jadis. Avait-il une âme, cet escroc de la chanson, qui gueulait un peu plus fort ce que le consensus humanitariste nous assénait à longueur de débats télévisés, d'émissions radiophoniques? C'était un faux révolté, un vrai mauvais chanteur.
L'horreur, c'est que les années 80 ne sont toujours pas finies. Les années 80 sont interminables. La daube humanitaire bat toujours son plein. L'humanitarisme qui a définitivement tourné le dos à la réalité. L'humanitarisme qui est responsable de la situation explosive actuelle. L'humanitarisme qui a coulé le pays. Oui, la France a fait naufrage et elle va sombrer de plus en plus bas. Il n'y a pas de raison pour que cela se passe autrement: nous n'avons plus aucune résistance face à la barbarie qui s'étend comme un cancer sur le pays.
Je parlais de François Mittérand. Il a été l'initiateur, certes, et son continuateur, c'est bel et bien Jacques Chirac. Si j'étais énervé, je dirais: "Qu'ils soient maudits, ces deux personnages sordides!" Je ferme les yeux et je regarde une plage déserte qui me fait oublier pour un court instant l'humanité pesante et délétère.
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