Saturday, November 25, 2006

Faux délires


C'est toujours entre le sommeil et le réveil qu'apparaissent les vérités, comme des fantômes. J'ai vu la population européenne s'accroître subitement, des foules délirantes où l'on se bousculait cruellement. J'ai vu des malheureux piétinés, des cadavres salissant l'asphalte, et j'ai même entendu des plaintes qui montaient très haut, beaucoup plus haut. L'espace se craquelait. Tellement de monde que la famine faisait des milliers de morts et que l'on enregistrait des cas de cannibalisme. Tellement de misérables que les hommes étaient emportées par des armées d'épidémies. Le choléra, le typhus. Et les guerres qui n'en finissent pas. Il ne manquait plus que les révoltes de la nature pour parfaire le sombre tableau. Les inondations, les sécheresses, la tectonique des plaques. Je les vois, ces catastrophes, en rêvant. Je ne vais pas trop loin. C'est vous, les dingues. C'est vous, les aveugles.
En état de rêve éveillé, je vois la violence sans pareil se déchaîner. J'imagine sans peine des hordes de barbares, cinq cents, mille, des milliers investir les grandes villes; brûler, sacagger, frapper, torturer, tuer. La fin d'un monde. La fin du monde. Tout ce qui est exagéré est insignifiant, disait cet imbécile de Talleyrand. Moi, je n'exagère pas.
Moi, je me défendrai. Je deviendrai peut-être sans pitié, qui sait...

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