L'année dernière, je m'étais fait ces quelques réflexions sur le magnifique livre d'Eric Naulleau, intitulé Au secours, Houellebecq revient!
Peu avant de lire cette longue interview, j'avais pris connaissance de l'article d'Angelo Rinaldi, dans le Figaro, sur le dernier roman de Michel Houellebecq, La possibilité d'une île. J'avais été terrifié par une citation du livre de Houellebecq, une phrase interminable et presque incompréhensible. Le romancier se rapprocherait-il de Jacques Lacan qui, lui, il faut le dire, fut un vrai comique? Il est vrai qu'il se moquait du monde, ce qui est moins drôle.
Les vues de Naulleau sur la littérature actuelle ne sont pas fausses mais à propos de Houellebecq, je serai plus nuancé. D'abord c'est vrai, tout n'est pas bon chez ce romancier. Il a un gros défaut, que personne ne met en relief, je crois. Ses livres sont très bavards. Ses romans sont trop épais. Ils acquerraient davantage de force s'ils ne dépassaient pas les deux cents pages. La littérature meurt de trop de bavardages. Mais d'autres choses aussi. Les scènes érotiques dans les romans de Houellebecq distillent un ennui profond. Je ne les ai jamais lues jusqu'au bout. De même que les descriptions. Il reste certains passages savoureux dans Extension du domaine de la lutte et Les particules élémentaires. Eric Naulleaun'en parle pas. Il semble avoir oublié une notion très importante: le plaisir de lire.
Les auteurs qu'il défend sont très pénibles à lire. Je pense à un passage qu'il donne d'un roman d'un certain Domecq. Pour lui, c'est de la vraie littérature. Moi, je n'y ai vu que le bafouillage d'un imbécile qui ne m'a pas donné envie de lire le livre. Le reste doit être du même tonneau, bien sûr. Naulleau nous cite un autre auteur: Carl Norac, que je ne me fatiguerai pas les yeux à lire. Il le compare à Houellebecq, au détriment de celui-ci, évidemment. Il est vrai que Naulleau est un humoriste, de même que Pierre Jourde, dont les haïkus sont fort drôles.
Pour finir, il est faux de dire que l'inconsistance littéraire date du tournant du XXème et du XXIème siècle. Que dire des poèmes de Jean-Cocteau et surtout, de ceux de Jacques Prévert? Ces oeuvres ne méritent pas d'être lues. Naulleau parle de Michel Leiris mais cet auteur est-il aussi consistant qu'on le croit? J'ai toujours trouvé ridicule, pathétique cette idée de la littérature considérée comme une tauromachie.
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