Saturday, November 25, 2006

Fin de tout

Il faut en finir avec la torture qui provoque ces hallucinations. Je crois voir une femme dormir sur la grève, elle ne cesse de gémir. Il faut en finir avec la beauté des aurores sales. Cette femme, dormant sur le dos et les jambes écartées, ressemble de plus en plus à la carcasse d'une truie violée. Bientôt, elle aura complètement disparu et je l'oublierai bien vite. J'aurai fini de me poser des questions. Quand on commence à se poser des questions, le chemin glisse jusqu'à la folie. Le but de ma vie: ne pas perdre la raison. Les ombres filiformes, les silhouettes aplaties comme sous un rouleau compresseur jouent à se moquer de moi; elles ne sont pas sérieuses: elles rient d'elles-mêmes, parfois. Plus rien ne semble avoir d'importance, maintenant. Je regarde un film qui se déroule sur de multiples murs. Je suis dans des cinémas; tous les films sont devenus dégoûtants. Je vais rendre sur mes voisins. Dans le film, aussi, une femme dort au bord du drame. C'est ça: au bord du drame; c'est ce qu'il fallait dire. Il existe des milliers de duplicatas de cette femme. Elles sont partout à la fois. Si ça continue, je vais finir par toutes les aimer. Allonge-toi, humain de peu de consistance, imagine un endroit agréable, imagine...Non, l'imagination n'a plus lieu d'être. La réalité est délirante.
J'ai toujours cru que je divaguais.

No comments:

Blog Archive