Sunday, November 05, 2006

Trop de monde

Dans mon rêve, il y a trop de monde et je me mets à paniquer. Une mauvaise odeur se lève. Les gens sentent la sueur, comme s'ils avaient peur de quelque chose. Ils sont peut-être menacés, qui sait? Mais, moi, j'ai plus peur qu'eux. Je voudrais fuir mais tout le monde semble s'être ligué contre moi pour que je ne puisse m'échapper. Je tente de me réveiller mais je n'y parviens pas. J'entends dire que les rêves peuvent parfois devenir immortels. Ce n'est pas vrai; je ne peux courir, on me bouscule, je vais tomber, ça va mal se terminer: je sens que l'ère glaciaire va fondre sur l'humanité en déroute. Je fonce sur la foule qui se révolte. J'ai dérogé à la règle qui veut qu'on ne doit pas quitter la foule, sauf dérogation exceptionnelle. Qu'est-ce que c'est que ce rêve de crétin? Suis-je retourné dans le passé, dans la science-fiction? Il faudrait aller plus vite que la lumière pour cela. Je crie, insulte tous ces êtres vivants qui ne le sont plus. Je m'en persuade de plus en plus. Ils ont tous perdu la tête. C'est vous les fous. Je ne peux me tromper, je n'ai pas perdu la tête. Non, je ne me trompe pas: la foule grossit. Je la vois. Je ne veux pas mourir. La foule va crever, malade, souffrant d'un virus mystérieux, j'en suis sûr. On va encore se moquer de moi, dire que mon discours ne tient pas debout. Je fais encore un essai: non, je ne peux me réveiller. A chaque petit pas, je pèse de plus en plus lourd. L'oxygène est malade. Je vais défaillir. Il y a trop de monde, je le hurle à la face du monde qui est devenu réfractaire. Du monde étranger qui n'en a sûrement plus pour très longtemps. Qu'ils se démerdent! Je ne lèverais pas le petit doigt pour sauver ces gens. Je dois devenir bête, c'est ça que la foule me murmure. Je suis allongé sur un canapé et j'ai presque envie de pleurer de joie. Le rêve est mort dans des souffrances inimaginables.

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