Sunday, February 17, 2008

Non-regrets éternels



Je sais, on va dire (Si j'ai quelques lecteurs; j'en ai au moins un.): "Enfin, il reprend son blog! Qu'est-ce qu'il lui était arrivé?" Pas grand chose, un peu de flemme, et surtout, je crois, beaucoup de lassitude. Me revoilà donc! Me revoilà pour évoquer la mort du plus grand chanteur à la con de tous les temps, Henri Salvador. Il a tiré sa révérence, comme disent les types négligeables, à 90 ans. Il faut croire que ce sont les pires énergumènes qui vivent le plus longtemps. Il a été enterré hier, ce faux sympa répugnant, dont on se demande comment il n'attrapait pas des crampes d'estomac, tant il se forçait à rire. Un vrai philosophe, ce mauvais chanteur, un philosophe du rire. N'oublions pas son inoubliable aphorisme de merde: "Faut rigoler!" Seulement, moi, il ne me faisait pas rire. Chaque fois que je le voyais, je sentais une grimace se dessiner sur mon visage. L'homme du rire, l'homme des bons sentiments, le type de "la chanson douce" et du lion qui était mort ce soir.
On ne peut pas regretter un individu de cet acabit. On ne peut même pas se réjouir qu'il ait fait le grand saut. Non, je suis complètement indifférent à la mort de Henri Salvador. On devrait graver sur du marbre: "Non regrets éternels". Ou bien, mieux encore: "Indifférence éternelle." Il paraît qu'il y avait foule hier pour l'enterrement du dernier grand poète du rire.