Tuesday, July 31, 2007

Me revoilà, enfin!

Oui, je sais, on va me dire que je ne fichais plus rien, que je me désintéressais de mon blog et je ne sais quoi d'autre. "On"? Qui, "on"? Je ne connais qu'un lecteur assidu du blog. Du reste, il m'a appelé hier soir et reproché de ne plus rien écrire. J'informe mes autres lecteurs (éventuels) qu'il y a eu panne internétique pendant une semaine, que j'ai dû appeler à de nombreuses reprises le service clientèle qui ne semblait guère en savoir plus que moi. (A propos du service clientèle, tous ceux, sans exception, que j'ai eus au bout du fil avait un fort accent étranger, tellement fort parfois que je devinais plus que je comprenais. Un ami m'a dit qu'on me répondait des plateaux de l'Inde. Un autre ami était convaincu qu'on me parlait d'Algérie ou du Maroc. Si quelqu'un a des lumières sur ces employés mystérieux de France-Télécom, qu'il envoie un message). Je suis allé quatre ou cinq fois dans des sortes de boutiques Internet; je les fuyais très vite.
Il y a eu Internet mais aussi et surtout la recherche ô combien difficile d'un appartement. Je ne me doutais pas qu'on me demanderait un garant. J'en ai visités des taudis, notamment un appartement au cinquième étage, sous les toits, pour être plus précis, avec un plafond en pente et une chambre, une pièce qu'on pouvait transformer en chambre, plutôt, à l'étage du dessus. Je ne parle même pas des escaliers en colimaçon dont les marches faisaient chacune vingt centimètres. Je n'étais pas le seul à visiter. Nous faisions la queue dans l'allée et chaque fois que les visiteurs redescendaient, ils avaient un sourire gêné.
Me revoilà, enfin. Depuis le 14 juillet, je n'avais pas mis à jour, comme on dit dans le monde informatique, le blog. Depuis le 14 juillet, jour où j'ai vu Nicolas Sarkozy aux informations vanter la fête qu'il avait conçue en l'honneur de la prise de la Bastille. A un moment donné, comme il parlait de culture, il a donné l'exemple éminent de Michel Polnareff. Vous imaginez bien que mon dégoût était profond.

Saturday, July 14, 2007

Le clown sinistre


Charlie Chaplin - Hitler
Vidéo envoyée par Ben-Yehuda

Conclusions un peu trop hâtives (63)

- L'humour hautain de Jean Glavany n'est pas consternant.
- Il paraît que depuis quelques temps François Hollande fait de beaux rêves.
- Il est vraiment scandaleux que le premier joggeur de France, Nicolas Sarkozy, porte des chaussettes Nike.
- Il paraît que l'égo de Jack Lang a diminué considérablement ces derniers temps.
- Il paraît que Ségolène Royal en maillot de bain est très érotique.
- Il paraît que Dominique Strauss-Kahn est toujours aussi résolument dans l'opposition.
- Le projet sarkozyste d'union méditerranéenne ne fait pas doucement rigoler.
- Il paraît que Al-Zawahiri a parfois des sentiments fraternels pour l'humanité.
- Sarkozy a rompu avec la traditionnelle cérémonie du 14 juillet. Ce grand pas de l'humanité n'aura, nous osons l'espérer, échapper à personne.
- Hier, je ne bandais pas, je n'avais pas mal au gland tellement je bandais devant la propriétaire de l'appartement.
- Lyon est vraiment une ville charmante le 14 juillet. J'ai vraiment envie de participer aux festivités.
- Il semble que les censeurs soient de moins en moins nombreux.

Vidons les bibliothèques

Il faut tout de même savoir que sous nos climats, pullulent des gens à la sensibilité à fleur de peau, des écorchés vifs, oui, c'est bien l'expression qui convient. C'est pour cette raison que je n'ai pas été surpris en apprenant que les aventures de Tintin au Congo choquent beaucoup de gens et notamment David Enright, spécialiste ès droits de la personne qui, bouleversé par le colonialisme de Hergé, a porté plainte auprès de la Commission britannique pour l'égalité raciale. Du coup, les aventures de Tintin au Congo ne sont plus, pour le groupe Border (Une sorte de FNAC, j'imagine.), un divertissement pour enfants, l'album infâme ayant été déplacé aux rayons pour adultes, avec, tout de même, un avertissement de l'éditeur, avertissement nous informant de l'esprit colonial des années 30. Mais pour l'avocat, ce n'est pas assez. Que propose-t-il? A-t-il été clair là-dessus? Le mieux, ce serait d'interdire l'album criminel. Mais il ne faut pas oublier que Hergé a commis deux autres forfaits, Tintin au pays de l'Or noir et surtout l'impardonnable Coke en Stock qui,ne l'oublions pas, décrit des Arabes cruels et surtout esclavagistes. Et cela, il ne faut pas le dire. Les Arabes, les musulmans sont déjà opprimés. On ne va, par dessus le marché, les insulter, n'est-ce pas, les amis humanistes? Le moralisme dégoulinant, c'est tout de même plus important que la vérité historique, non?
On ne peut pas dire le contraire. Tintin au Congo est un album colonialiste. (Ce n'est pas de l'ironie). Mais l'interdiction (Qui sait? On ne peut plus jurer de rien à notre époque de censure et de conformisme effréné, haineux.) d'un tel album serait une honte. Pourquoi ne pas interdire tous les livres, toutes les bandes dessinées, toute la littérature, tout cet art raciste occidental qui sévit depuis deux mille ans? Pourquoi ne pas marquer du sceau de l'infâmie les écrivains, les philosophes, les artistes européens? Pourquoi ne pas vider les bibliothèques( ou plutôt les médiathèques, puisque le mot 'bibliothèque' semble avoir disparu)? Il ne resterait plus que les oeuvres du Maghreb et d'Afrique noire, qui, soyons-en certains, sont dénuées de tout racisme. Oh, il resterait quelques oeuvres de spécialistes de l'immigration, de vrais écrivains, eux, de vrais philosophes, eux, qu'on ne pourra jamais soupçonner d'allégeance aux crimes contre l'humanité. Pauvres de nous, les salauds finiront un jour par nous interdire d'écrire!
J'oubliais ce détail. Tintin au Congo fait beaucoup rire les Congolais qui se moquent de la bêtise des Blancs décrits dans cette bande-dessinée. Seraient-ils racistes? Qui sait? Une chose est sûre: les Congolais ont certainement plus d'humour que les Blancs complètement décadents.
Si Tintin au Congo est choquant, c'est surtout parce que cette oeuvre est destinée aux enfants attardés. Mais désormais, elle est pour adultes, tout du moins en Angleterre.

In capite pugnus

Je ne suis pas un amateur de choux à la crême, de Saint-Honoré, de tartes à la crême. Généralement, à la fin des repas, au restaurant, je commande une tarte au chocolat et même un fondant au chocolat, agrémenté, parfois, pas trop souvent non plus, de crême anglaise. Il y a comme ça des fanatiques de la crême, comme Noël Godin, le terroriste belge qui a dépassé l'entendement en termes de débilité mentale. Il paraît qu'il en veut beaucoup à Doc Gynéco, celui-ci ayant traité Michel Polac de malade en phase terminale. Mais il semble qu'il lui reproche surtout son sarkozysme (A ce propos, je me demande si la France n'est pas devenue sarkozyste à 100%; il faudrait réfléchir à la question, question très grave.), sarkozysme intolérable, bien sûr. Doc Gynéco méritait sa tarte à la crême en pleine poire. Pour la cinquième fois, je crois. Noël Godin, le gauchiste pratiquant l'action directe pâtissière, est très fier de lui, de son tableau de chasse et surtout d'avoir entarté Bernard-Henri Lévy, l'écrivain négligeable de Hillary Clinton, femme sans saveur dont tout le monde se fout éperdument. Non, Noël, espèce d'abruti, ce n'est pas à la tarte à la crême qu'il faut agresser les grands de ce monde pourri. Il faudrait multiplier les coups de pied dans la tête mais aussi dans le ventre. Le mieux, le plus efficace, c'est le coup de pied dans les couilles, dont je serai très heureux que tu en bénéficies un jour, pauvre gauchiste dégénéré.

Renaissance

J'ai longtemps cru que le passé était révolu, que la chaleur continuerait de me torturer, que les astres avaient définitivement arrêté leurs révolutions, mais, bien sûr, je me trompais, comme toujours. Hier, je me suis endormi et j'ai fini par ouvrir les yeux sur un rêve antique, sur la chair de mon enfance. Nous nous regardions, la belle et moi; nous étions si loin, si près l'un de l'autre; nous ne nous doutions pas que nous allions bientôt nous évanouir. Au fond, tous les rêves se répètent, tous les espoirs finissent par renaître. J'écrivais tout à l'heure un poème intitulé 'Renaissance' mais je ne l'ai pas fini. Je contemplais un miroir sans tain auquel il manquait le visage de l'autre, le visage du passé qui se répète sans fin, comme si le temps n'existait pas. Tout à l'heure, écrivant ce poème que je n'achèverai jamais, les larmes montaient et je n'étais plus qu'un fantôme, un fantôme peut-être dérisoire, un fantôme écrasé par le bonheur, bonheur bref mais si intense que j'avais perdu l'usage de la parole. Voix antiques, vous résonnez maintenant et caressez le vieil homme qui vivait parmi les fous qui n'ont qu'une seule idée en tête: votre destruction pure et simple. La vie reprend ses droits, comme on dit et la nuit peut tomber. Elle ne me fera plus peur, désormais.

Saturday, July 07, 2007

Les premiers de la classe

Il m'est arrivé quelques fois d'être le premier de ma classe, surtout en Anglais mais cela n'a pas duré et c'est certainement mieux ainsi. Que serais-je devenu si j'étais demeuré l'éternel premier, à une demi-heure du deuxième, comme un champion cycliste? Je n'ose imaginer. J'aurais pu finir commentateur politique à France 2 ou présentateur du Soir 3., devenir chercheur au CNRS ou secrétaire d'état. J'aurais été dans un sale état. J'aurais été au-dessus de tout soupçon, comme les six médecins qui ont été appréhendés en Angleterre après les attentats de la semaine dernière. (Oui, les attentats islamistes:les thèses conspirationnistes me répugnent.) De vrais premiers de la classe, eux, des bosseurs, comme on dit, aux résultats scolaires exemplaires, des hommes sans histoires, comme disent les mémères, des élèves sages qui ne persécutaient pas leurs professeurs. Et pourtant, ces belles images d'épinal ne sont que des ordures que je pourrais regarder se balancer au bout d'une corde sans sourciller. Et pourtant...Et pourtant, je suis contre la peine de mort.
Donc, si j'ai bien compris, ce ne sont pas les élèves flemmards et emmerdeurs, ou, plutôt les victimes du système, du racisme, de la discrimination qui se suicident pour tuer le plus de gens possible. Non, c'est la pléiade d'enfants malsains qui sont fiers de leur 18 de moyenne générale. J'en ai déjà vu des connards et des connasses de cette espèce, méprisants et méprisables, croyant avoir tout compris, vous regardant d'un oeil torve. Je deviens affreux.
Les islamistes veulent notre mort! Pendons-les haut et court!

Conclusions un peu trop hâtives (62)

- Je compte m'installer définitivement à Lyon.
- Sarkozy va soutenir Strauss-Kahn pour la présidence du FMI parce qu'il est juif hongrois comme lui.
- Jean-Marc Ayrault ne bombe pas le torse quand il se regarde dans le glace.
- Laurent Fabius aurait décidé d'avoir l'air moins prétentieux devant les caméras.
- Le complot contre Alain Juppé bat son plein. C'est une évidence.
- Le Mouvement National Républicain n'est pas dirigé par une tête de noeud.
- Les capacités de réflexion de Jack Lang sur les institutions vont certainement nous étonner.
- La France n'est pas devenue un grand pays de merde.
- On connaît le nombre exact d'habitants en France et en Europe.
- Ceux qui continuent d'utiliser le mot 'diversité' ne sont pas méprisables.
- Les neurones des lecteurs des Inrockuptibles ne courent pas un très grand danger.
- Il paraît que Fabius ne serait pas plus drôle avec une perruque, la raie sur le côté.

Nouveau départ

Bien sûr, le titre est mensonger. Je sais que cela n'arrivera jamais; l'avenir n'a pas de secret; la science ne m'est plus inconnue: la roue ne peut plus tourner, la vieille roue fatiguée de croire que l'espoir pointera un jour le bout de son nez rouge. Tout espoir semble être devenu ridicule. C'est l'alcool qui me monte à la tête. Je ne peux plus supporter la métaphysique des nuits sans fin. Je le sais mais je continue. Je suis face à un mur; je vais m'y écraser; le sang du rêve commence déjà m'éclabousser: j'ai toujours été sale. Nouveau départ. Après tout, après toutes les vicissitudes, après les milliers de solitudes vécues, le bateau échoué relève la tête et son capitaine, ivre, titubant, parvient à se poser des questions. Il sent la pourriture de la mer. Il sait que les ennemis sont là, prêts à bondir sur lui; il sait qu'il aurait du mal à se défendre; il se sent si faible; le jour le montre du doigt: c'est une autre histoire, maintenant. Dès que l'histoire s'évanouit, une autre histoire, plus pâle, celle-là, se met en marche. Et un sourire extatique monte jusqu'aux oreilles. Ce n'est pas encore le corps qui exulte. L'âme -qui existe encore, semble-t-il - commande à la nature qui plie devant sa puissance. Elle n'a plus rien à dire. Elle sait très bien que toute parole est désormais inutile et que la souffrance n'est qu'une illusion de plus. C'est terminé.

Friday, July 06, 2007

Il faut fuir

"Rien de plus épuisant que de chercher un appartement!" C'est ce que je me disais cet après-midi, ayant passé cinq bonnes heures au téléphone. Vers une heure et demi, le propriétaire d'un appartement rue de Gerland me répond, me dit qu'il n'est pas à Lyon et me donne le numéro de téléphone de son associé. Je l'appelle et il me donne le numéro du locataire de l'appartement. Le numéro n'était pas attribué. Je rappelle l'associé qui me dit que le locataire sort du travail à cinq heures, de me rendre rue de Gerland à six heures, de frapper à sa porte ou, s'il n'est pas là, de frapper aux autres portes, les appartements étant tous les mêmes et de le rappeler, si l'appartement m'intéresse. Il semblait tomber des nues quand je lui ai appris que le numéro de téléphone du locataire n'était pas attribué. Lui a-t-il donné un faux numéro?
Descendu à la station Debourg, j'ai dû remonter la rue de Gerland presque jusqu'à la place Jean Macé. Marcher rue de Gerland est toujours un grand plaisir pour moi, vous savez. J'arrive au 71, me retrouve devant un portail, qui s'ouvre sur une grande cour caillouteuse. Je me souvenais de cette cour. Au bout de deux minutes, je me rappelais mon ami ossète artiste peintre qui était à cet endroit, partageant un squatt avec des Russes et des Polonais. Je demande à une sorte d'énergumène bombant le torse s'il connaissait monsieur Hamouda, le locataire que je devais rencontrer. Il semblait le connaître, me reprenant même: "H'mouda!" J'avais mal prononcé. Il faut dire que ma connaissance de l'Arabe est très limitée. A part quelques insultes, je n'y connais rien. L'énergumène me montre du doigt un escalier en colimaçon, à côté duquel pourrissent des boîtes aux lettres. Hamouda, 1er étage. Je monte. Ce sont cinq appartements et un balcon.
Pas de Hamouda sur aucune porte. Le squatt était là, mes souvenirs étaient précis.Seulement, à l'époque, les murs ayant été cassés, les appartements n'en faisaient qu'un. Je frappe à deux ou trois portes. On ne m'ouvre pas. L'une d'elles étant entr'ouverte, je vois une vieille dame effrondrée sur son assiette. A ce moment-là, apparaît un autre individu, aussi louche que l'autre, avec qui je discute quelques minutes, qui me dit que la vieille dame est très malade et que Hamouda doit habiter au deuxième étage. Pas du tout convaincu, je monte tout de même au deuxième, frappe à une porte une fois, deux fois, trois fois. On m'ouvre et je vois un être teint en blond et en combinaison, les jambes comme des spaghetti, tenant, dans la main droite, un petit chien. Elle semblait sortir d'un trou. J'ai regardé rapidement l'appartement, une sorte de grotte. Non, jamais je n'aurais pu pénétrer dans un endroit pareil.
La femme, probablement une droguée, me dit qu'elle ne connaît pas de Hamouda. Je composais le numéro de l'associé du propriétaire quand j'ai fermé le portable. J'ai fui. Je ne pouvais plus supporter cet endroit. Je m'imaginais rentrer dans un de ces appartements, un jour sombre et froid, un jour de novembre. Je me suis vite engouffré dans le métro. Mon malaise était immense.

Thursday, July 05, 2007

Pâle comme la mort

Jean-Marc Ayrault est un exemple de fidélité à la gauche, un homme exemplaire qui ne trahira jamais les idéaux socialistes, sans doute le dernier socialiste, sans doute le socialiste le plus risible de tous. Il s'emporte contre les traîtres qui se convertissent de plus en plus au sarkozysme, contre Jack Lang qui va certainement faire partie d'une commission gouvernementale sur la réforme des institutions. Il s'emporte, menace le chantre incontesté de la culture de merde, prévient que si le grand Jack fait partie de cette commission, celui-ci ne sera plus membre du parti socialiste. Un autre être profondément risible, Manuel Valls, celui-là, un inconditionnel de Jack Lang, prend sa défense, la défense de son pauvre ami persécuté, dénonçant "la chasse aux sorcières" que subissent les membres du parti socialiste (dont la décomposition ne peut que me réjouir). La chasse aux sorcières...Le parti socialiste est en plein maccarthysme, au fond. Un maccarthysme à l'envers, dirigé contre tous ceux qui sont soupçonnés d'être de droite. Il est vrai qu'être de droite, c'est être fasciste. Posez la question à n'importe quel abruti et vous verrez ce qu'on vous répondra. Oui, il s'agit bien d'une hémorragie, pour reprendre le mot de Cambadélis, le clinicien, le diagnostiqueur de la maladie grave de la gauche. En fait d'hémorragie, il s'agirait plutôt d'une hémorragie cérébrale.
Au fond, tous ces pauvres gens en pleine panique n'ont pas encore compris qu'il faut faire confiance à Nicolas Sarkozy. Sarkozy, un homme d'un pragmatisme étonnant. Du reste, je m'étonne que l'on ait pas encore pensé à lui pour réorganiser le parti socialiste émietté.

Wednesday, July 04, 2007

Le flot

Voilà que ça recommence. La parole se remet en route; l'horizon s'éloigne; la distance est longue: il faudra peut-être toute la vie. Mes mots sont des fauves. Bientôt, ils détruiront tout; ils auront vécu; ils sont heureux comme la mort qui anéantit tout être vivant. Je parle comme si je me touvais au milieu de la foule, comme si j'avais à la convaincre que j'existe mais je ne suis plus que ça, que littérature, oui. Tout recommence, tout devait retourner à l'état initial. Je devais bien renaître un jour. C'est l'avènement de la parole. La nouvelle terre. La nouvelle plaine où s'écrase le vent brûlé par la maladie. Le nouvel espoir que je ne cesse de recréer. L'homme inédit. L'homme seul. Un oiseau se pose sur mes épaules, un oiseau que je ne connais pas, que personne ne peut connaître; Son chant me triture les tympans; quelqu'un l'a envoyé, une divinité maléfique si ancienne qu'elle pue l'ordure. Je me souviens d'elle maintenant. Elle me berçait quand j'étais enfant et que je tentais d'inventer une nouvelle langue, que j'écrivais des vers sur le monde d'hier. Maintenant, c''est bel et bien terminé. Le flot de parole ne pourra être entravé. Je suis sur une colonne abstraite, comme un mystique du désert mais je ne tends plus les bras vers rien. J'ai soufflé et l'oiseau a disaparu. Je suis le dernier magicien du monde. Il fallait que je le sache un jour.

Les provocateurs

Je trouve cette Europe sinistre, sans avenir. Mais, parfois, elle est vraiment drôle. Je prends l'exemple de la Commission européenne qui, en véritable cinéphile qu'elle est, a passé sur la chaîne qu'elle a créée sur YouTube, un clip très rapide vantant le cinéma européen. Et quel clip! Différentes scènes érotiques, (pornographiques, pour certains) des grands metteurs en scène européens. Oui, je sais, j'ironise encore. Mais comment ne pas rire quand deux des films dont on voit les extraits sont une perle de Pedro Almodovar (dont j'ai cru entendre qu'il était à un moment donné l'ambassadeur du cinéma européen; c'était à frémir) et le consternant et nullissime Fabuleux destin d'Amélie Poulain, que, peut-être, le monde entier nous envie, qui sait? Il faut dire que des têtes d'abrutis comme Audrey Tautou, Djamel Debbouz et d'autres ont fait date. Quant à Lars Von Trier, dont la Commission européenne, a livré un extrait très chaud, comme on dit, dans le clip, je ne le connais pas, mais j'émets un gros doute. Si l'on n'a pas hésité à placer un (ou des extraits) extrait d'un de ses films , c'est qu'il doit être aussi négligeable que ses collègues artistes (C'est toujours de l'ironie) français et espagnol. Non, ce n'est pas les scènes sexuelles qui sont choquantes, c'est la médiocrité qui l'est et, ce qui va si souvent avec, le snobisme.
Je me souviens d'être allé une fois (une seule fois, ça suffit) voir Talons aiguilles au cinéma. Peut-être avais-je été un peu influencé par une critique qui ne tarissait pas d'éloges sur le génie ibérique de pacotille. A l'époque, j'étais encore patient. Je pouvais encore regarder un film jusqu'au bout. Maintenant, j'en suis incapable. Pour donner un magnifique (C'est le mot qui convient, non?) exemple, je n'ai pas pu voir plus de dix minutes de Matador. L'Europe est risible.

Sunday, July 01, 2007

Souvenirs festifs

Une nuit que j'étais agacé par la musique, dans un pub qui faisait également boîte de nuit, je regardais de tout jeunes étudiants qui, fêtant je ne sais quoi, peut-être leur réussite aux partiels, buvaient verre sur verre de champagne, semblaient très heureux de vivre. Je dois avoir l'esprit mal tourné mais je ne croyais pas un seul instant à leur sincérité. Je pensais: "Demain, ils se diront qu'ils ont passé une super soirée alors que ce n'est pas vrai et qu'ils le savent." Je ressentais fortement le côté factice de la scène qui ressemblait fort à un tableau naïf. Je n'ai jamais pu jouer la comédie et, surtout, me la jouer à moi-même. Quand une soirée me faisait souffrir moralement, les amis s'en apercevaient très vite. Je me murais dans le silence et je me demandais combien de temps j'allais encore être cerné par les prétentieux de la fête qui étaient fiers d'avoir tout expérimenté, ces imbéciles de la nuit festive. Un autre que moi aurait éclaté en sanglots. .
Un soir de la Saint Sylvestre, j'avais été invité par J.,une camarade d'université, une assez belle fille, taille mannequin, qui ne me plaisait pas mais dont les amis me plaisaient encore moins. Au bout de dix minutes, ayant été incapable d'amorcer la moindre petite conversation, même pas à propos de la pluie et du beau temps, je saisis une bouteille de Paddy et m'assis au fond du salon, avec la ferme intention de me soûler. Je regardais les camarades se déhancher sur des chansons de Jane Birkin ou Patrick Hernandez, et en particulier une sorte de géant aux cheveux touffus et à la barbe très longue. C'est au moment où je commençais à haïr cette sorte de Karl Marx du disco que je décidai de filer à l'anglaise avec la bouteille, certainement pour me venger de J. qui m'infligeait cette soirée affligeante. Mais un gnome tout blond me regardait du coin de l'oeil, semblant se douter de quelque chose. Deux dernières rasades et je dévalai les escaliers. C'était plus que ce que je pouvais supporter.
Je marchai, marchai dans la nuit. Il n'était pas encore minuit, ce n'était pas encore le nouvel An. Je fermais l'oeil, voyant double. Je me retrouvais dans un pub où j'écrivis un texte sauvage tout en faisant comprendre à un dragueur homosexuel qu'il n'avait aucune chance avec moi. Je dus lui ordonner de cesser de me caresser le dos. J'étais sur le point de vomir ma bière sur lui. Je finis ma nuit dans un pub iranien, dansant sur de la house music avec des Japonais. Je dansais frénétiquement, ne me rendais plus compte de rien. Je crois que je perdais la tête. J'eus des courbatures pendant trois jours.
J'en ai d'autres, des soirées du nouvel An, et particulièrement une soirée sinistre avec la grande bourgeoisie lyonnaise. J'en parlerai bientôt.

La belle histoire

La belle histoire commencera demain, quand j'aurai fini de souffrir sous le soleil. Je regarderai derrière moi et j'essayerai de sourire, l'air un peu hautain, méprisant et j'essayerai d'oublier l'avenir qui s'offrait à moi. Peut-être pleurerai-je, on ne sait jamais; on ne sait jamais rien; on marche toujours les yeux fermés et on ne cesse de se casser la figure; on souffre: la vieillesse de l'esprit s'empare de vous. Je verrai l'astre mourir à mes pieds et je ferai un geste vague, sans signification particulière et je chanterai un antique refrain. Le refrain des années de vagabondage, des jours qui se levaient sur l'inconnu. Souviens-toi! Tu ne savais plus où aller, où se trouvait le nouvel horizon qui semblait s'être effondré sur lui-même. Tu parlais une langue étrangère à tout le monde. L'horizon aurait pu tenir dans un dé à coudre, cet objet obsolète qu'un jour je tins dans ma main et qui disparut. Il est devenu inutile de réapparaître dans un monde finissant. Quand la belle histoire commencera, mes genoux brûleront sur le goudron puant. Les corps finissent toujours par s'évanouir. C'est inéluctable; la foule est devenue délirante; elle croit encore au progrès humain, semble-t-il; le jour recommence: je me mets à rire. Quand le belle histoire commencera, j'avalerai les flocons de neige. Cela ne fut qu'une chanson. Le passé est devenu impossible.

Brèves (39)

681) Loin de nous l'idée de défendre la pauvre outragée Anne-Marie Comparini, mais il semble bien que la rumeur selon laquelle Patrick Devedjian est traîté de tête de pine dans une vidéo circulant sur le Net sera bientôt confirmée. Tête de pine! Une expression qui lui va si bien...Comme un gant, comme on dit. A ce niveau-là, ce n'est même plus une insulte.
682) On dit que, depuis sa défaite, Ségolène Royal a des tics nerveux. Mais on s'empresse de nous rassurer: il ne faut pas pour autant conclure à la mort cérébrale. Disons plutôt que si ses nerfs lâchent, parfois, c'est parce qu'elle se concentre pour trouver de nouvelles idées, de nouveaux concepts socialistes, en rupture avec l'immobilisme des éléphants. Tout ça, c'est bien joli, mais nous émettons de sérieux doutes quant à cette information, les capacités de concentration de Ségolène Royal étant extrèmement limitées.
683) La rumeur selon laquelle la Gay Pride est un moyen de lutter contre les discriminations à l'égard des homsexuels est fausse, bien entendu. C'est surtout une provocation, une provocation vulgaire.
684) On aurait conseillé à Laurent Fabius de cesser de bomber le torse, de croire qu'il a neutralisé le tsunami de l'UMP aux législatives. On s'énerve, on lui a dit que ça commence à bien faire. On chuchote même que depuis le 17 juin, il a tendance à mettre la main sur le côté, comme un certain empereur, que ça ne va plus du tout.
685) Une rumeur court, selon laquelle on aurait fortement conseillé à Nicolas Sarkozy de porter la barbe, comme Henri IV, ce qui l'a fortement énervé. C'est vrai que Henri IV en short, ça doit être moyen. Maintenant, reste à savoir qui sera Ravaillac.
686) D'après nos informations, qui sont sérieuses, le trou noir continue de s'agrandir.
687) Progrès du monde moderne: maintenant, ce ne sont plus le gouvernement et le Président de la république mais les ministres du gouvernement qui cohabitent. Sacré Sarkozy! Un vrai homme d'avenir.
688) Regardez attentivement Paco Rabanne et vous vous apercevrez au bout de quelques minutes que des bandelettes commencent à apparaître sur tout son corps. Les meilleurs spécialistes du corps médical sont très perplexes devant ce cas inédit. Le pauvre Paco a, paraît-il, très peur d'être réincarné en ragondin.
689) Il faut arrêter de mentir. Il n'y a aucune raison pour que les choses s'arrangent en France. Sarkozy va commencer à se momifier sur son trône tandis que le pays poursuivra sa chute vertigineuse dans la violence inouïe et la paupérisation.
690) Il est peut-être plus courageux de rester en France que d'émigrer en Sibérie.
691) Un jour, on me demanda: "Tu as déjà ravé?" (Non, ce n'est pas une faute d'orthographe.). Comme je répondis non, l'expression de visage de mon interloctuteur devint méprisante. Au fond, je ne connaissais rien du tout. J'ajoute ceci: les participants des Teknival, du genre Saint-Brieux, ne sont pour moi que des demeurés.
690) Selon des sources sûres, Daniel Cohn-Bendit aurait conscience d'être l'homme du salut pour les Verts décomposés. Du reste, quand il regarde l'horizon, il se surprend chaque fois à rêver.
691) A la place de Ségolène Royal, cet être sans personnalité, j'aurais honte, je changerais de masque.
692) Ceux qui se prétendent nationalistes, nationaux, même, feraient bien déjà d'apprendre la syntaxe et l'orthographe. C'est juste une question de délicatesse. Hélas, cette qualité se perd! Les temps sont durs.
693) Nous attendons toujours que Houria Bouteldja vomisse sur les plateaux de télévision. Ce serait un grand moment. Les fanatiques du zapping sur Canal+ seraient satisfaits. Mais peut-être la vérité serait-elle coupée au montage.
694) D'après certains spécialistes du cerveau, la tête de François Bayrou diminuerait de jour en jour, et cela de manière inéluctable. Dans peu de temps, elle aura la taille d'un pois chiche.
695) On ne peut tout de même pas reprocher à Nicolas Sarkozy d'avoir atomisé le Front National. Sarkozy, un adepte de l'arme chimique, au fond.
696) Patrick Devedjian est bien conscient qu'il n'est pas encore le meilleur mais qu'il peut le devenir aisément.
697) Eric Emptaz a démontré, dans son dernier livre, 1981, qu'il est le Georges Orwell du passé. Au fond, c'est de la science-fiction à l'envers. Saluons ce tour de force.
698) Il paraît qu'Eric Naulleau a trouvé des passages de qualité dans le premier livre de Mathilda May. Peut-être était-il en érection quand il a dit ça. Il était prêt à aider l'écrivain à améliorer son style, son style fait d'émotion. Un style célinien, peut-être, qui sait...
699) J'espère que ces brèves ne vous font pas penser à celles du Canard Enchaîné. Absolument rien à voir avec les fouille-merde professionnels. De plus, je ne touche pas d'argent.
700) Il paraît que depuis le 6 mai, Charles Berling croit à la destinée, à la fatalité. Il est vrai que c'est un personnage tragique.








Death to Great Britain

L'alerte est au maximum. Le cup of tea a un goût de plus en plus amer. Le flegme légendaire des Anglais semble avoir subi une rude secousse depuis quelques années. Et, depuis hier, la peur, la panique s'installe dans le coeur de l'Albion, non plus perfide mais au bord de la catastrophe, du chaos, de la mort. Les attentats semblent commencer à se multiplier, deux mercedes ayant été repérées, il y a deux jours, à Londres, deux voitures où se trouvaient des explosifs prêts à anéantir des dizaines, peut-être même des centaines d'infidèles. Pas de chance pour les Islamistes de merde. Allah, sur ce coup-là ne semble pas les avoir écoutés; même pas à Glasgow, où une voiture en feu a foncé sur l'aéroport, causant de graves dégats. Non, pas de pertes humaines. Cela sera pour la prochaine fois, si tout va bien, si Allah, le maître suprême, le permet. On a tout de même appréhendé les auteurs de l'attentat: deux indo-pakistanais pratiquant la haine de l'Occident. Deux autres supects, également, en Angleterre. Des victimes de l'impérialisme ango-saxon, probablement.
L'alerte est à son maximum. On se prépare à de nouveaux attentats de la part des adeptes d'Al-Qaïda. La guerre des lâches n'est près de se terminer. Les larmes et le sang vont continuer de couler et les analystes antisionistes et antiaméricains continueront de justifier la barbarie. La barbarie des salauds de la Divinité.