Voilà que ça recommence. La parole se remet en route; l'horizon s'éloigne; la distance est longue: il faudra peut-être toute la vie. Mes mots sont des fauves. Bientôt, ils détruiront tout; ils auront vécu; ils sont heureux comme la mort qui anéantit tout être vivant. Je parle comme si je me touvais au milieu de la foule, comme si j'avais à la convaincre que j'existe mais je ne suis plus que ça, que littérature, oui. Tout recommence, tout devait retourner à l'état initial. Je devais bien renaître un jour. C'est l'avènement de la parole. La nouvelle terre. La nouvelle plaine où s'écrase le vent brûlé par la maladie. Le nouvel espoir que je ne cesse de recréer. L'homme inédit. L'homme seul. Un oiseau se pose sur mes épaules, un oiseau que je ne connais pas, que personne ne peut connaître; Son chant me triture les tympans; quelqu'un l'a envoyé, une divinité maléfique si ancienne qu'elle pue l'ordure. Je me souviens d'elle maintenant. Elle me berçait quand j'étais enfant et que je tentais d'inventer une nouvelle langue, que j'écrivais des vers sur le monde d'hier. Maintenant, c''est bel et bien terminé. Le flot de parole ne pourra être entravé. Je suis sur une colonne abstraite, comme un mystique du désert mais je ne tends plus les bras vers rien. J'ai soufflé et l'oiseau a disaparu. Je suis le dernier magicien du monde. Il fallait que je le sache un jour.
Wednesday, July 04, 2007
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