Une nuit que j'étais agacé par la musique, dans un pub qui faisait également boîte de nuit, je regardais de tout jeunes étudiants qui, fêtant je ne sais quoi, peut-être leur réussite aux partiels, buvaient verre sur verre de champagne, semblaient très heureux de vivre. Je dois avoir l'esprit mal tourné mais je ne croyais pas un seul instant à leur sincérité. Je pensais: "Demain, ils se diront qu'ils ont passé une super soirée alors que ce n'est pas vrai et qu'ils le savent." Je ressentais fortement le côté factice de la scène qui ressemblait fort à un tableau naïf. Je n'ai jamais pu jouer la comédie et, surtout, me la jouer à moi-même. Quand une soirée me faisait souffrir moralement, les amis s'en apercevaient très vite. Je me murais dans le silence et je me demandais combien de temps j'allais encore être cerné par les prétentieux de la fête qui étaient fiers d'avoir tout expérimenté, ces imbéciles de la nuit festive. Un autre que moi aurait éclaté en sanglots. .Un soir de la Saint Sylvestre, j'avais été invité par J.,une camarade d'université, une assez belle fille, taille mannequin, qui ne me plaisait pas mais dont les amis me plaisaient encore moins. Au bout de dix minutes, ayant été incapable d'amorcer la moindre petite conversation, même pas à propos de la pluie et du beau temps, je saisis une bouteille de Paddy et m'assis au fond du salon, avec la ferme intention de me soûler. Je regardais les camarades se déhancher sur des chansons de Jane Birkin ou Patrick Hernandez, et en particulier une sorte de géant aux cheveux touffus et à la barbe très longue. C'est au moment où je commençais à haïr cette sorte de Karl Marx du disco que je décidai de filer à l'anglaise avec la bouteille, certainement pour me venger de J. qui m'infligeait cette soirée affligeante. Mais un gnome tout blond me regardait du coin de l'oeil, semblant se douter de quelque chose. Deux dernières rasades et je dévalai les escaliers. C'était plus que ce que je pouvais supporter.Je marchai, marchai dans la nuit. Il n'était pas encore minuit, ce n'était pas encore le nouvel An. Je fermais l'oeil, voyant double. Je me retrouvais dans un pub où j'écrivis un texte sauvage tout en faisant comprendre à un dragueur homosexuel qu'il n'avait aucune chance avec moi. Je dus lui ordonner de cesser de me caresser le dos. J'étais sur le point de vomir ma bière sur lui. Je finis ma nuit dans un pub iranien, dansant sur de la house music avec des Japonais. Je dansais frénétiquement, ne me rendais plus compte de rien. Je crois que je perdais la tête. J'eus des courbatures pendant trois jours.J'en ai d'autres, des soirées du nouvel An, et particulièrement une soirée sinistre avec la grande bourgeoisie lyonnaise. J'en parlerai bientôt.
Sunday, July 01, 2007
Souvenirs festifs
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