Saturday, April 12, 2008

Soyons justes



On va me peut-être me dire (pas mes collègues bien sûr; l'un d'eux me disait hier, d'ailleurs: "J'ai toujours été à gauche.") que je suis injuste, que la mère Ségolène est bien pire que Sarkozy, que je ferais mieux d'arrêter d'ironiser. Comment faire autrement? Tout à l'heure, j'évoquais l'aigle impérial mais, je sais, il faut parler, et c'est très urgent, de sa compagne, de la candidate de l'amour, du vautour deux-sévriens qui, lui aussi, va très prochainement atteindre le Nirvana. En effet, comment en douter quand on sait que la pauvre Ségolène est une femme d'une profonde sagesse? Ne le montre-t-elle pas en refusant d'envisager un recours contre ses deux anciennes employées qui ont déposé plainte contre elle? Des menteuses, bien sûr, qui assurent qu'elles n'ont pas été rémunérées par Jeanne d'Arc qui, elle, affirme, qu'elles les a licenciées en 1997. Comment ne pas la croire? Elle est au-dessus de la mêlée. La tranquillité de sa force ne doit pas faire de doute. De même que son honnêteté. L'honnêteté de Mitterand en tailleur. On n'en sort pas. Heureusement que je ne suis pas dépressif...

L'aigle royal

Certains latinistes modernes préfèrent dire que Sarkozy a vécu. Entendons-nous, l'ancien Sarkozy, le remuant, le type bourré de tics qui s'amusait à choquer les bonnes consciences de gauche, ces moralistes de profession, dont le torse recommence à gonfler depuis les municipales. Il faut dire que Sarkozy a eu, et c'est tellement mieux pour la France, un moment de lucidité et, lors de ce moment de lucidité, il s'est dit: "Mitterand, c'est ici le chemin." Et c'est pourquoi, ses conseillers et ses ministres s'en sont tout de suite aperçus, il a décidé de prendre de la hauteur. Nicolas Sarkozy, cet individu sans aucune espèce de culture, a changé. Même Brice Hortefeux s'en est rendu compte, c'est vous dire. Nicolas, une sorte d'aigle impérial, comme l'était le non-regretté Mitterand. Du reste, on le dit clairement:"Nicolas fait du Mitterand." Il prend son temps, il cultive la force tranquille, il pense sereinement à la présidence de l'Union Européenne. Nico est bien conscient que c'est en prenant son envol qu'on peut développer une vision de l'avenir. Il doit bien connaître ses classiques de merde. Soyons sûrs qu'il a toujours en tête et même en se rasant cette sentence inoubliable de Mitterand: "Il y a toujours un avenir pour ceux qui pensent à l'avenir." Un vrai styliste le chef pourri de l'état faisandé, un styliste qui avait dépassé Baudelaire, un styliste maniant l'art de la répétition. Un styliste qui gouverne depuis 27 ans, maintenant.