Sunday, December 31, 2006

Faits divers imaginaires mais plausibles

1) Un homme, Gérard P., fêtant chaque année le nouvel an le 27 juin,a été appréhendé hier alors qu'il tentait de fuir. Il venait d'assassiner sa femme à coups de hache. D'après les premiers éléments de l'enquête, Gérard P. aurait été saisi d'une soudaine folie furieuse. La rumeur veut qu'il ne pouvait plus supporter son épouse qui faisait un dédoublement de personnalité. En effet, elle s'était mise à sourire comme Ségolène Royal et, deux jours avant son assassinat, avait acheté un tailleur. Fort cher, paraît-il. Nous ne sommes pas en mesure de vous donner plus de précisions sur ce drame domestique.
2) Une vieille dame, Georgette B., qui discutait souvent de l'élection présidentielle de 2007 avec son chien, un caniche nain, a été retrouvée morte, ce matin. C'est un voisin qui ne la voyant plus depuis quelques jours a alerté les pompiers. Ceux-ci, ayant défoncé la porte, ont assisté à un spectacle affreux: le chien affamé dévorait la main de la pauvre dame dont l'état de décomposition était déjà très avancé.
3) Une toute jeune fille, fuyant ses bourreaux qui la violaient collectivement, et ceux-ci la poursuivant dans les rues, un homme d'une quarantaine d'années a ouvert le feu sur les délinquants. Bilan: quatre morts et deux blessés, dont un dans un état désespéré. C'est la grande émotion dans le quartier. On parle beaucoup de ses jeunes, dans le quartier, de leur gentillesse. On dit qu'ils étaient respectueux, qu'on ne comprend pas ce qu'il s'est passé.
4) C'est le quatrième meurtre depuis deux mois. Il faut préciser que le tueur en série (qui est une seule et même personne, comme l'a démontré l'enquête) ne frappe que les chanteurs de rap. Les meurtres sont suivis chaque fois de mutilations, dont nous ne pouvons donner les détails, tant ils sont insoutenables. On soupçonne le serial killer d'appartenir à un groupuscule néo-nazi.
5) Un homme qui urinait par la fenêtre est tombé du troisième étage écrasant un couple dans sa chute. Bilan: trois morts. On dit dans le quartier qu'il ne se rendait pas toujours compte de ce qu'il faisait, qu'un jour, il s'était mis à déféquer devant tout le monde, au beau milieu de la route. On dit aussi qu'il écrivait des poèmes dont certains sont sublimes. Nous avons interrogé sa voisine qui était en larmes. Elle le trouvait si gentil, si serviable...

Nouvel entretien avec Guillaume Legli

Nouveauxtemps: Bonjour, Guillaume Legli. Une rumeur disait que vous étiez retourné à l'hôpital psychiatrique. Votre présence dément cette rumeur. Vous accusez encore la presse de gauche?
Guillaume Legli: Je n'accuse pas seulement la presse de gauche mais toute la presse. Tous les journalistes sont des ratés! Vous aussi, vous êtes des ratés. Les comiques, les minables qui font leurs one-man-show de merde, aussi!
Nouveauxtemps: Vous passez encore une fois d'un sujet à l'autre! Vous êtes le roi du coq-à-l'âne! Si nous parlions de votre poème apocalyptique sur les Pères de l'Eglise? Est-il sous presse? Vous m'en avez fait lire un passage, tout à l'heure...
Guillaume Legli: Non, il n'est pas encore sous presse. Et alors?
Nouveauxtemps: Et alors, vos vers ne sont pas très compréhensibles. Vous sentez-vous tributaire de la tradition surréaliste? Parce que maintenant, on peut parler de tradition surréaliste...
Guillaume Legli: Pauvre niais! Ce n'est pas seulement un poème sur les Pères de l'Eglise. C'est un long poème chrétien! Un très long poème. Incompréhensible, mon poème? Vous ne faîtes aucun effort de compréhension, mon pauvre! Me comparer aux surréalistes! Vous n'avez décidément aucune culture! Je me demande si vous avez une cervelle. Maintenant, ça suffit, laissez-moi parler! Qu'ils soient maudits, ceux qui me traitent de haineux, d'extrêmiste de doite, de phallocrate! Lisez Catherine de Sienne, bande de blaireaux, lisez Brigitte de Suède, Thérèse d'Avila, bande de bourrins! Si vous croyez que je vais mourir bientôt, vous pouvez attendre assis! La haine que vous me vouez se retournera contre vous! Dieu ne peut m'être hostile! Dieu est un vengeur! Qu'est-ce que c'est ce poème d'André Breton, L'Amour libre? Une connerie monumentale! Voilà ce que je pense! Lisez Hildegarde de Bingen, l'amoureuse de Dieu!
Nouveauxtemps: Vous rejetez toute la poésie du XXème siècle, si j'ai bien compris?
Guillaume Legli: Je vous rejette, vous! Vous tous! Je vois le meurtre dans vos yeux.
Nouveauxtemps: Ne vous étonnez pas après que l'on vous traite de paranoïaque.
Guillaume Legli: Ceux qui me traitent de paranoïaque sont des malfaisants!
Nouveauxtemps: Je vais, si vous le permettez, lire quelques vers de votre poème. Ces vers évoquent Bernard de Clairvaux.
Chagrin, inquiétude, peine du pauvre neveu,
Celui de Saint Bernard de Clairvaux(1090-1153),
Culpabilité, très profonde douleur;
Cîteaux, Cluny
Où l'humilité que demande le Seigneur a été oubliée.
A Cîteaux, c'est la non-cuisine mystique.
Seulement Dieu.
Seulement Dieu, l'humilité, pas de toilette, pas de
Paraître comme à Cluny.
Robert=les entrailles de Bernard.

Méditation


Je ne vais pas critiquer mon maître. D'ailleurs, ce n'est pas mon maître. Mon ami? Peut-être. Je ne vais pas le critiquer mais parfois, il pèse une tonne, il ne cesse de jurer comme un charretier, pour un rien. De plus, il engraisse. Il mange, il boit de plus en plus. Hier soir, son discours était incohérent. J'aurais aimé pouvoir l'envoyer paître. Depuis quelques temps, il devient même un peu prétentieux. Je ne sais pas ce qu'il a à bomber le torse depuis deux ou trois jours. Qu'est-ce qu'il est laid depuis qu'il s'est laissé pousser la moustache! Il lit toujours les mêmes magazines, les mêmes journaux. Marianne et Libération. Quand il a fini de les lire, il s'imagine être informé sur tout, avoir tout compris. Mais il n'est pas le seul à être dans cet état. Sa femme, cette bobonne moche, lit, elle aussi. C'est une véritable catastrophe. Croyez-moi, ce n'est pas du tout désagréable d'être un chat. C'est vrai, je ne lis pas mais j'affirme que je suis moins bête que la plupart des gens qui lisent. Les lecteurs, pour la plupart d'entre eux, sont des imbéciles. Il ne suffit pas de lire. Encore faut-il avoir un cerveau. Ah, l'humanité est un étrange cas d'espèce animale... Ce sont les êtres humains qu'on devrait mettre au zoo. Ils sont vraiment divertissants. Je les trouve aussi drôles que désespérants. Aujourd'hui, ils me cassent les oreilles, mes deux 'maîtres'. Ils ne cessent de parler de l'élection présidentielle, comme si les élections pouvaient encore servir à quelque chose! Ils m'empêchent de dormir; ils sont pénibles. La télévision est allumée. J'espère qu'il n'y aura pas du football, comme l'autre soir. Je ne peux jamais fermer l'oeil quand il y a ces matchs.Le volume de la télévison est à fond.On n'arrête pas de hurler. Le football est un sport violent et ridicule. Je suis pourtant dénué de toute haine, mais si ça continue, je vais finir par haïr l'humanité. Y-a-t-il des exceptions? La question mérite d'être posée. La bonne année, je ne la souhaite à personne!

Conclusions un peu trop hâtives (23)

- Alain Duhamel ne déteste pas les catholiques.
- Nous aurions pu gagner la deuxième Guerre mondiale sans les Américains.
- On n'a pas le droit de condamner les crimes du communisme.
- On ne doit pas abolir les débats télévisés.
- Malek Chebel ne prend pas les gens pour des imbéciles.
- Ségolène Royal a une réelle compassion pour les Don Quichotte.
- Le débat interreligieux entre chrétiens et musulmans doit avoir lieu.
- Les musulmans sont les rois de l'autocritique.
- Il n'est pas crapuleux de comparer les musulmans du XXIème siècle aux chrétiens du XIIIème siècle, de mélanger les époques.
- Patrick Besson n'est pas une tête de noeud.
- Ses voeux de Bonne Année, Jacques Chirac ne devrait pas s'en servir de suppositoire.
- J'ai très envie de fêter la nouvelle année.

Sonnet VII

L'esprit las, humilié ne baisse pas la tête,
Continue à écrire, invaincu, des fictions.
Il retourne en lui-même en sa belle retraite
Où s'épuisent en pleurant les malédictions.

L'homme écrit, il rature, et, dans la nuit, s'emporte
Contre le mauvais sort qui s'est moqué de lui
Mais tout de suite après, l'esprit frappe à sa porte,
Cette beauté sans nom qui sans cesse le suit.

Il est vrai qu'aujourd'hui, notre poète peine,
(L'enfant!) à respecter la versification.
Il semble bien que désormais la narration

Du matin intérieur, de la mort de la haine
Soit devenue un châtiment trop dangereux.
Mais qu'est-ce qu'il te prend de devenir pompeux?

Les vessies et les lanternes (3)


- Il ne faudrait tout de même pas prendre Saddam Hussein pour une victime des Américains.
- Il ne faudrait tout de même pas croire qu'il y a une culture soixanthuidarde.
- Il ne faudrait tout de même pas prendre le communisme pour un idéal d'égalité et de démocratie.
- Il ne faudrait tout de même pas prendre Le Pen pour un révolutionnaire.
- Il ne faudrait tout de même pas prendre les gauchistes pour des humanistes.
- Il ne faudrait tout de même pas prendre Malek Chebel pour un autorité.
- Il ne faudrait tout de même pas prendre le stalinisme pour une dérive du communisme.
- Il ne faudrait tout de même pas prendre la culture islamique pour une culture supérieure à toutes les autres.
- Il ne faudrait tout de même pas prendre Alain Duhamel pour une lanterne.
- Il ne faudrait tout de même pas me prendre pour une burne!
- Il ne faudrait tout de même pas prendre l'Europe pour l'Europe!!

Saturday, December 30, 2006

Interview de l'homme en colère


-Qu'avez-vous à dire, aujourd'hui? Je vous en prie. Ne vous énervez pas trop. Pas comme la dernière fois!
- Un jour, je me tairai. J'en ai par dessus la tête de parler dans le vide. Ce que j'ai à dire? C'est que je suis cerné par les salauds, par les pourris!
- De qui parlez-vous donc, précisément?
- Je n'ai pas à vous le dire, gros connard! J'en ai assez des démocrates, des couilles molles qui se disent républicaines! La république, mon cul!
- Vous en voulez à la République, c'est ça?
- Oui, à la République, aux politiciens! Il ne faut pas voter aux présidentielles! Ceux qui voteront sont des têtes de noeud! Tous les hommes politiques sont ridicules! Les femmes, c'est pareil!
- Vous allez encore une fois trop loin!
- Arrêtez de me provoquer! La République n'a plus lieu d'être!
- Vous êtes pour la dictature? Attention à ce que vous allez dire, vous pouvez tomber sous le coup de la loi! Vous êtes pour le totalitarisme, si j'ai bien compris.
- Mais vous ne comprenez rien! Vous êtes un débile mental! Pauvre bourrin! Les totalitarismes musulmans, c'est racaille et compagnie! Tous des ordures! C'est tout ce qu'il y a à dire!
- Vous haïssez l'humanité? Vous êtes misanthrope?
- C'est vous, le misanthrope! Arrêtez de m'insulter! Vous cherchez des histoires? Si vous continuez, il va y avoir de l'action physique! Vous me prenez pour un imbécile! Les politiques, les écrivains, les acteurs, les chanteurs sont des vampires avides d'argent!
- Vous leur reprochez d'être riches? Vous êtes jaloux?
- Mais pas seulement eux! Les footballeurs aussi, je les hais! Ils méritent tous la mort!
- Vous êtes pour la peine de mort?
- Oui, je suis pour la peine de mort! Pour vous! Pour tous vos semblables! Les poseurs de questions! J'en ai ras le bol! Il faut en finir!
- Vous êtes terroriste?
L'homme en colère n'a pas répondu. La suite de l'entretien s'est très mal passée. Nous ne pouvons vous assurer que d'autres entretiens comme celui-là vont se dérouler.

Friday, December 29, 2006

Figures de style


Saddam Hussein condamné à mort! Cela met en émoi notre stylisticien national, Jean-Marie Le Pen. Il s'est depuis longtemps spécialisé dans l'euphémisme, depuis septembre 1987, si ma mémoire est bonne. L'euphémisme est, je cite: "L'expression atténuée d'une notion dont l'expression directe aurait quelque chose de déplaisant, de choquant." C'est cela, Le Pen est un stylisticien délicat. Il ne veut pas choquer ses auditeurs. Par exemple, les 140 villageois que Saddam Hussein a fait massacrer ne sont plus qu'un incident dans sa bouche. Il ajoute tout de même que c'est un incident un peu douteux.
Il manie très bien la langue française. Je suis le premier à le reconnaître. Quand on écoute Sarkozy, La Cigogne ou Jack Lang, on est dégoûté. Oui, Le Pen est un bon parleur mais les mots qu'il emploie sont crapuleux, force est de le constater. Que pense-t-il du sort des Kurdes sous le totalitarisme de Saddam Hussein? Pas grand chose, probablement. Peut-être les massacres des Kurdes n'ont-ils jamais existé. Il faudrait poser la question au sordide et pointilleux Robert Faurisson. Qui, j'en suis persuadé, croit dur comme fer que "la puissance étrangère", comme dit Le Pen, les Américains sont un peuple de génocidaires. Il ne peut y avoir de doute là-dessus. Par exemple, le génocide des islamistes en Somalie existe.
Ceux qui prennent Le Pen pour un raciste anti-arabe sont des cons.

La maschera del demonio


Mario Bava, comme Jesus Franco, semble être le metteur en scène d'un seul film. Je veux parler du Masque du démon, sorti en 1960 avec cette créature étrange, au visage un peu cruel, Barbara Steele. Elle joue le rôle d'une sorcière qui est condamnée par l'Inquisition au 17ème siècle. Son châtiment est affreux. Le bourreau lui enfonce,à coups de masse, un masque dans le visage, un masque dans lequel se trouve des pointes . Deux siècles plus tard, la sorcière est réveillée par des gouttes de sang provenant d'une blessure d'un des personnages. Les forces du mal se déchaînent! Rarement, j'ai assisté à un spectacle aussi morbide. Beaucoup de scènes se passent dans la crypte où repose (et ne repose plus!) Asa, la sorcière. Et dans la nuit. La première fois que j'ai vu ce film, c'était au cinéma, (L'Athanor, un petit cinéma de quartier qui a vite fait banqueroute), il y a plus de vingt ans; j'avais été impressionné. Un peu plus tard, j'avais vu également La Baie sanglante. Ma perplexité, mon malaise devait se voir sur mon visage. J'ai du mal à dissimuler mes sentiments. En sortant, je m'étais exclamé textuellement; "C'est vraiment de la merde, ce film!" C'est l'histoire (?) de jeunes gens qui se font trucider l'un après l'autre, jsqu'au dernier, si je me souviens bien. Ce que jen'oublierai pas, c'est le recours presque systématique au zoom. Peut-être Bava voulait-il donner le vertige aux spectateurs. Peut-être était-ce fait exprès, comme on dit. Moi, je crois que non, et que ce fim est d'une indigence rare. Un jour, je suis tombé sur un article des Cahiers du Cinéma, faisant l'éloge de ce film. On le comparait à une tragédie grecque. Pauvre Sophocle! Il ne se doutait pas qu'il allait être insulté par les Cahiers du cinéma! De Mario Bava, j'ai vu aussi Six femmes pour l'assassin. Un film à sketch, un navet, une endive finie. On m'a parlé un jour aussi d'un film sado-masochiste, dont j'ai oublié le nom. Non, non, mille fois non! Ces films n'ont aucun intérêt! Je recommande tout de même Le masque du démon.

Film d'horreur


J'ai revu L'horrible docteur Orloff de Jesus Franco, hier soir. De Jess Frank, devrais-je dire puisque ce metteur a usé de ce pseudonyme pour ce film. Il en a eu beaucoup. Le plus drôle était: Clifford Brown, le nom d'un musicien de jazz. Un drôle de personnage, Jesus Franco, dont la filmographie laisse à désirer, armé tout de même d'une solide culture cinématographique. Oui, un drôle de personnage qui était capable de tourner deux ou trois films en même temps. Sa filmographie est interminable. Il semble qu'il n'ait été le cinéaste que d'un seul film, celui sur lequel j'écris ce message. Film bien réalisé, très macabre. La présence de Howard Vernon, acteur suisse-allemand, rend le film plus impressionnant encore. C'est l'histoire d'un savant fou qui a sous sa botte une créature aux yeux exorbités et sans vie. Ce monstre tue pour son maître, lui ramène les cadavres dont la peau servira à rafistoler le visage défiguré de la fille du scientifique. Une énième histoire de savant fou, me direz-vous. Mais ce film mérite d'être vu. Il est sorti en 1962. Il se déroule en France. C'est un film franco-espagnol. Il me semble que la production est française. Où en est le cinéma d'horreur, à l'heure actuelle? Je serais bien incapable de le dire, ne fréquentant plus (et avec raison! Il suffit de voir les films récents à la télévision!) les salles obscures. Mais je crois, d'après ce que j'en ai entendu dire, qu'elle n'est pas fameuse. Il semble que la production de films d'horreur de qualité se soit arrêtée aux débuts des années 80. Je reviendrai là-dessus.
Dans le DVD de L'horrible docteur Orloff, il y a une intéressante interview de Jesus Franco dans laquelle, à un moment donné, il dit qu'on l'a accusé d'avoir plagié Les yeux sans visage de Georges Franju (Bon film, celui-là aussi!). Il est vrai que le sujet est quasiment le même. Franco affirme que Franju et lui ont fait leur film en même temps. Il n'y a pas de raison de croire que Franco est un menteur.

Sonnet VI

Je regarde, serein, une photographie
Jaunie et déchirée et je suis transporté
Brusquement en un lieu où la philosophie
Du meurtre démentiel viole l'éternité.

Je suis au beau milieu des âmes délirantes
Qui se demandent ce qu'est la réalité,
Le théâtre oublié des angoisses errantes
S'écroulant car il n'a jamais pu exister.

Il faut bien l'avouer: le monde parallèle,
La superposition des époques réelle
Sautillent bel et bien dans le film extatique.

Dans l'océan, je vois se dupliquer ma joie
Et sans hésitation choisir une autre voie,
- Et je vois exploser la physique quantique.

Vive la France!


La voilà la République, fière d'elle-même, regardant bien en face d'elle. Orgueilleuse d'avoir bouleversé le monde. Si j'étais artiste-peintre, j'en ferais une parodie. Je la représenterais, la tête baissée, fixant le sol de ses yeux vides. Elle a pris un sacré coup de vieux; elle a la laideur de la vieillesse, la bonne vieille République. La République triomphante surtout dans les quartiers appelés sensibles par les imbéciles. Bientôt, les collèges et lycées seront transformés en écoles coraniques. Ce sera un bon moyen de lutter contre les discriminations, la violence scolaire, qui sait? La République hallal! Puisque tout est hallal, de nos jours. L'Europe loukoumisée. Il ne manque plus que les chameaux, en France. Ce serait le retour aux sources puisque l'Europe est islamo-judéo-chrétienne. On nous lave le cerveau à longueur de journées avec ce dogme mais il y en a qui, comme moi, résistent à cette vaste intoxication.
Oui, on est quasiment sommés de retourner aux sources. On demande par exemple aux chrétiens de Grenade de transformer la cathédrale (qui fut une mosquée, certes, mais aussi une basilique wisigothe) en mosquée. Il faut se plier à cet impératif (Poils au pif). Il faut payer les Croisades, la Reconquista, la colonisation, d'autant plus scandaleuses qu'elles ont fait souffrir la culture la plus civilisée de toutes, je veux parler de la culture islamique, islamiste.La civilisation supérieure entre toutes. A qui le tour, après? Aux Chrétiens de Poitiers, qui n'ont pas eu le bon goût, ces barbares, ces sauvages, de se faire battre par les armées de Mahomet au VIIIème siècle? Si cela arrivait, nous ne nous révolterions même pas, conscients que nous sommes que la culture islamique est notre mère à tous, n'est-ce pas? (Poils aux doigts).
Si un jour, le vieux fond européen, le vieux fond occidental se révolte, je ne donne pas cher de la peau des Bédouins prétentieux. Ils comprendraient peut-être, mais ce n'est pas du tout sûr, qu'on ne peut prendre longtemps les ignorants, les chiens, les non-musulmans, pour des débiles mentaux (Poils au dos).
J'ai parfois l'impression de dire toujours la même chose, au risque de passer pour un fou paranoïaque. Mais ce n'est pas grave; il ne faut pas avoir peur de se répéter (Poils aux pieds)!

Thursday, December 28, 2006

La huitième merveille du monde


J'avoue que j'avais sous-estimé les talents de comique de Tariq Ramadan. Consultant son site internet, cet après-midi, je suis tombé sur un poème que j'ai tout d'abord pris pour une chanson peu connue de Nicolas Peyrac. Ramadan aurait-il le génie de l'allitération? On peut en juger par le titre: "Mots murmurés des miroirs". Une immense émotion se dégage de ces vers: "Je parle et j'entends. Comprends-tu? Tu comprends? /Mon miroir."C'est du Lamartine souffrant de la migraine. Si j'ai bien compris, Tariq Ramadan, élu Européen de l'année 2006, est l'homme des grands sentiments, des vers admirables. Du grand vide. Le pauvre n'a, en fait, que le talent de l'hypnotisme. On pourrait écrire un poème intitulé: "Misère et poésie" ou bien "Le trompe-l'oeil". En parlant de misère, j'ai lu un message sur le site, qui reproduisait une chanson de Gérard Lenormand (Voir la photo).
Je ne devrais pas être cruel avec Ramadan, -qui ne doit pas apprécier les caricatures (et encore moins les Danois). Il est vrai que nous sommes tous frères. Nous devons cultiver le "Nous", concept philosophique si cher à frère Tariq. Oui, le "Nous", le "Nous" européen, le "Nous" islamo-chrétien, -puisque l'Europe est à la fois chrétienne et musulmane. Il faut bien comprendre une chose: c'est un mensonge que de dire que l'Europe est seulement judéo-chrétienne. Elle est aussi islamiste, pardon, musulmane. Ca y est? Vous vous sentez mieux? Allongez-vous, maintenant. Vous ne vous réveillerez que lorsque je vous l'ordonnerai. On oublie de dire que ce sont les musulmans qui ont éclairé l'Europe du Moyen-Âge.
Il faut lire Tariq Ramadan. C'est très instructif. On apprend par exemple que c'est un ennemi des islamistes qui lui reprochent d'avoir préconisé un moratoire sur la lapidation. Oui, c'est un grand homme, un homme de tolérance qui ne peut accepter les propos haineux, ceux de Robert Rédeker qui est un véritable raciste. Sa condamnation est mort est injustifiable mais il faut savoir que si on critique l'islam, on s'expose fatalement à des représailles. Tariq Ramadan est un maître-chanteur qui se veut élégant.
Les Occidentaux ('Occident' vient du latin: occido qui signifie: tuer, mourir) doivent se rendre à cette évidence. La société islamo-chrétienne est le présent et l'avenir de la France, de l'Europe. Qu'on se le dise une bonne fois pour toutes!
Pour en revenir à la poésie de Tariq Ramadan, je la verrais bien chantée par Gérard Lenormand, sur une musique de Richard Clayderman.

Sonnet V

A la fin de la nuit, je deviens si candide
Que mes yeux larmoyants effacent l'horizon
Et qu'il ne reste plus des matins que le vide
Triomphant et la mort du monde sans raison.

Tout va mieux, maintenant: l'aurore est aveuglante,
Mais les yeux noirs sont plus forts que la cruauté.
Mon corps a terminé cette course harassante
Qui enivrait toujours l'homme désenchanté.

Tout va bien, c'est la fin de l'antique mensonge
Aux reflets mordorés et la fin des douleurs.
Je suis dans la machine infernale et je plonge

Dans une eau virtuelle où meurent les couleurs
De l'autre vie et où rient, comme des demeurées,
Au bord du gouffre les races désemparées.

Cours de sémantique


Les islamistes somaliens ont détalé comme des lapins, fui Mogadiscio. Ils ne pouvaient résister à l'assaut des Ethiopiens unis aux Somaliens. Qu'ils fuient! Peut-être un jour leur fera-t-on payer cher leur propension à prendre un peu trop à la lettre le Coran. J'ai appris leur fuite avec grand plaisir. Quand les islamistes vident le local, ça fait de l'air! Mais il faut toujours qu'ils ouvrent leur grande gueule pleine de merde. C'est ainsi que le chef de l'exécutif des tribunaux islamiques accusent les Ethiopiens de perpétrer un génocide à l'encontre des opprimés fondamentalistes. Génocide! Voilà encore un mot complètement vidé de son sens. Pourtant, il a une signification très précise: destruction systématique d'une race. Il y a eu le génocide arménien, dont j'ai pu trouver quelques photos sur internet. J'ai hésité à mettre en ligne un document qui montrait un arménien, un chien d'infidèle au bout d'une corde mais j'ai changé d'avis. L'image est trop cruelle. C'est comme si j'avais mis en ligne des images des camps de la mort. Les Juifs, aussi, ont subi un génocide, n'en déplaise aux négationnistes pro-islamistes, pro-iraniens, pro-palestiniens, -les conférenciers de Téhéran. Et Pol-Pot, parlons-en, cet assassin responsable de la mort de plus d'un millions d'hommes et de femmes. Quant au Rwanda, les centaines de découpés à la machette sont la preuve d'un véritable génocide. Vous noterez que ces génocides n'ont jamais touché les musulmans.
Le mot 'génocide' est un mot composé du mot grec 'génos' (race) et du suffixe: -cide (meurtre). Je précise l'étymologie du mot car la pratique correcte de la langue française est tombée en désuétude. Il est tout à fait crapuleux de parler de génocide culturel en évoquant la colonisation, de parler de génocide des Algériens pendant la guerre d'Algérie, alors que, comme son nom l'indique, il s'agissait d'une guerre. Si je parlais mal le Français, je pourrais dire par exemple que les musulmans radicaux sont des fauteurs de génocide culturel dans les pays qu'ils veulent dominer. La Charia est le génocide des libertés!
Il est très bien parfois de remettre les pendules à l'heure. Au fait, quelle heure est-il? L'heure de ne plus laisser un pouce supplémentaire de terrain à nos ennemis islamistes, implantés en Occident. Nous sommes peut-être déjà à une heure trop avancée de la nuit. J'avoue mon dégôut profond.

Wednesday, December 27, 2006

La sainte Lyonnaise


J'ai déjà dit hier que Saddam Hussein va être pendu dans les trente jours, d'ici le 25 janvier, si j'ai bien suivi. Il ne pourra pas bénéficier de la grâce présidentielle. Dès l'annonce de sa condamnation, l'ancien dictateur d'Iraq s'est posé en martyr. Ce qui est tout de même risible. Seuls les innocents peuvent devenir des martyrs, pas les massacreurs. Je pense à Sainte Blandine, martyrisée avec d'autres compagnons Chrétiens, parmi lesquels se trouvait Saint Pothin. Cela se passait en juillet 177, au théâtre des Trois Gaules (l'actuel Jardin des Plantes, arrêt Croix-Paquet). La magnifique sainte ne cessait de répéter: "Je suis chrétienne: il ne se fait point de mal parmi nous." Les lions refusant de la dévorer, elle fut torturée, flagellée. Mais ce n'est pas tout. Enfermée dans un filet, elle fut jetée à un taureau qui d'un coup de corne la lança en l'air. La Chrétienne qui n'a jamais renié sa foi fut achevée par le glaive. Ce fut une vraie martyre, la patronne de Lyon.
Beaucoup pensent (et je ne parle même pas des Palestiniens eux-mêmes) que les Palestiniens sont des martyrs du nazisme sioniste. Ehud Olmert est peut-être un empereur romain, après tout. J'ai trouvé: Ehud Olmert, c'est Marc-Aurèle! Je viens d'avoir une révélation!

Hymne à la vierge

Dame d'honneur par-dessus les étoiles
Exaltée es très glorieusement,
Allaité as de tes saintes mamelles
Celui qui t'a créé providamment.

Par le fruit que mangea notre grand-mère,
Du lieu de paix fûmes privés jadis
Mais ton saint fruit nous ôte de misère
En nous rendant la joie et paradis.

Tu es la porte où passa le haut roi:
Porte dorée et toute lumineuse
Quand il vint tous mettre hors d'émoi:
Toutes gens donc faîtes chère joyeuse.

Gloire à toi, noble et puissant seigneur,
De mère né qui est vierge et pucelle,
Au Père aussi, et Saint-Esprit honneur,
Tous trois règnant en la gloire éternelle.
(Pierre Gringoire, 1475-1539)

Les blaireaux


Les blaireaux, qui ne sont pas une espèce en voie d'extinction, loin de là, sont des êtres à part. Les mustélidés sont très fiers d'eux, sûrs d'avoir raison et d'être des humanistes. Pour eux, le monde est simple; il se divise en deux: eux et les fascistes. Il faut ajouter que parmi les fascistes, il y en a trop qui n'osent pas dire leur nom. Ce sont ceux qui, par exemple, défendent les caricatures de Mahomet, qui ont une vision fausse du Coran, qui considèrent tous les musulmans comme des terroristes. Dans les années 40, il est sûr qu'ils auraient été collaborateurs. Ils n'osent plus s'en prendre aux Juifs. Ils vomissent les Arabes, les musulmans parce que c'est permis. Les racistes sont toujours très actifs. C'est la lepénisation des esprits. Ecoutez leurs discours néo-colonialistes. Vous serez édifiés. L'islamophobie gagne du terrain, de jour en jour, et c'est pourquoi nous nous devons de combattre avec acharnement cette pensée fasciste. La pensée fasciste communie maintenant avec la la pensée sioniste. Ecoutez-les, ces fachos; ils n'auront jamais un mot sur le sort des enfants palestiniens. Les musulmans, il faut le savoir, ont toujours été opprimés. N'oublions pas les tortures pendant la guerre d'Algérie. L'Algérie n'a pas été encore décolonisée, mettez-vous ça dans la tête! Les jeunes des banlieues sont traités comme des moins que rien. On ne dit pas assez que s'ils se sont transformés en émeutiers, c'est parce qu'ils souffrent du racisme à l'embauche. Non, il ne s'agissait pas d'un conflit ethnique, comme les extrêmistes de droite ou apparentés le clament haut et fort. Et caetera.
Les blaireaux sont d'assez jolis animaux. Je parle de l'animal qu'il y a sur la photo, pas de l'humaniste hystérique qui veut sauver les musulmans du nazisme moderne. Les blaireaux de la photo au moins se cachent dans leur terrier, à deux ou trois, même quatre mêtres, parfois sous la terre.
Si vous croyez à l'extinction des blaireaux, vous pouvez attendre assis.

Sonnet IV

Egaré au milieu des visages de pierre,
J'ouvre les yeux devant l'univers enchanté
Et, dans quelques instants, c'est la sérénité
Qui enveloppera la galaxie entière.

Je n'ai jamais pu croire à la sainte beauté,
Et pourtant, elle est là, si provocante et fière,
Que je me mets à la haïr, cette lumière
Qui ne fait que singer l'incroyable santé.

On me souffle que va sonner l'heure dernière
Où mon corps paresseux, devant la vérité,
Va s'effondrer dans l'océan immérité;

Et les fous dangereux vont se mouvoir derrière
Le paravent des fleurs, la foule moutonnière
Qui fait un geste obscène à la réalité.

Tuesday, December 26, 2006

Ad patres


Je ne suis pas pour la peine de mort, et cela, pour deux raisons. La condamnation à mort d'un innocent est irréparable. De plus, qui nous dit que celle-ci serait appliquée équitablement? Non, je ne peux qu'être contre la peine de mort, qui est la plus terrible peine, n'en déplaise à ceux qui considèrent que la prison de longue durée ou à vie est la pire des condamnations. S'ils le pensaient vraiment, ces Tartuffes, pourquoi ne luttent-ils pas alors pour le rétablissement de la peine de mort? Pauvres niais! Mieux vaut souffrir que mourir, comme dit la devise.
Non, je suis contre la pendaison, l'électrocution et je ne sais quoi d'autre. Mais ce n'est pas une raison pour me sentir des affinités avec ce précieux institutionnel, le hautain Robert Badinter, qui doit être bien fier d'avoir fait avancer l'humanité. Les gauchistes sont supérieurs aux autres, plus intelligents et plus humanistes, c'est bien connu.
On peut toujours me dire que je suis contre la peine de mort parce que je n'ai jamais été touché dans ma chair, que je n'ai jamais connu la douleur d'un père d'enfant assassiné. C'est vrai. Mais je peux aussi imaginer que mon fils pourrait être un assassin. Serais-je pour la peine capitale si tel était le cas? Rien n'est moins sûr. En tous cas, une chose est sûre, les assassins, je n'ai aucune pitié pour eux. Je ne suis pas du tout humanitariste. Que les assassins pourrissent en prison...Ce n'est pas moi qui vais déplorer les conditions carcérales...
Si j'aborde ce sujet, c'est parce que je viens d'apprendre que Saddam Hussein va être pendu dans trente jours, pour le massacre de 148 villageois chiites. Il ne faut pas oublier que cet épouvantail est à l'origine de l'anéantissement de centaines de milliers de Kurdes, sans compter d'autres massacres. Le condamner à la prison à vie serait tout de même moins dur même si je considère que ce sale type ne mérite aucune compassion.
On dit que Georges Bush mérite lui aussi la peine capitale. Pourtant, ce n'est pas un dictateur; il n'a pas organisé de massacres, que je sache. Il faudrait poser la question à Hugo Chavez ou à d'autres sud-américains risibles. Je connais déjà la réponse.
J'ai appris aussi que la pendaison va être rétablie au Japon.

Conclusions un peu trop hâtives (22)


- J'ai encore envie de travailler.
- Ce sont les Occidentaux, les impérialistes.
- Les chrétiens en terre d'islam sont des Croisés.
- Il faut aimer Oussama Ben Laden comme un frère humain.
- Les Américains sont des gros porcs assassins qui lisent la Bible.
- On ne va pas de si tôt interdire les sapins de Noël.
- Hugo Chavez est en pleine possession de ses facultés intellectuelles.
- Mon chien aimait les têtes de cons.
- Nos enfants et petit-enfants vont être très heureux.
- Un jour, je me résignerai.
- Mon collègue ne se croit pas intelligent avec sa philosophie à la con du juste milieu.
- Ignacio Ramonet va peut-être faire son mea culpa.
- Les islamistes somaliens sont des victimes.

L'art d'être triste


Nino Ferrer, c'est avant tout une immense, une énorme tristesse, un grand chagrin de la vie. "La mélancolie de Nino", comme le titre du livre de Franck Maubert. Un saturnien, comme dirait Paul Verlaine. Quand il chante la baie de Rio ou le sud. Mais il ne suffit pas de souffrir, il faut avoir aussi les mots pour exprimer la souffrance. Nino Ferrer possédait l'art d'être triste. L'art d'être (faussement) superficiel comme dans ses chansons dites comiques: L'homme à tout faire, Le télefon, Bismarck ou Madame Robert. C'est toujours un délice d'entendre ses chansons aux paroles, aux rimes si inattendues, ses textes fous. Je les chantonne souvent. Ce sont parfois des tourbillons, des valses de mots, comme dans Je vends des robes, une chanson qui pourrait ne jamais finir, où tout, la totalité du réel pourait être dite. Le vertige des mots. Le refrain de cette chanson, NIno Ferrer l'a réalisé: "Si j'aurais pu, j'aurais aimé vivre à la campagne, tout l'année." Il a fini sa vie dans le Quercy, où le 13 août 1998, il a mis fin à ses jours. On a dit que c'est la mort de sa mère qui l'avait profondément affecté. On a prétendu aussi que c'est le refus d'une musique de film qu'il avait composée, qui a été la cause de son suicide.
J'ose le dire: Nino Ferrer est un cas unique. Mélancolie et joie du verbe. Inexistentes dans la chanson française si mauvaise, la plupart du temps. Comment supporter plus de cinq minutes un Babar con comme Carlos? Et les autres: Sardou, Lama et les chanteurs de notre époque: Bruel, Obispo, Fabian, Ségara, ces nullités sans nom.

Contre la gentillesse


Il ne vaut mieux pas être gentil avec les horribles. On ne peut distribuer la pitié, comme ça, sans discernement; on devient risible, forcément. J'ai appris, ce matin, que José Ramos-Horta, le Premier ministre du Timor oriental a souhaité un joyeux Noël à Oussama Ben Laden, qui, comme on s'en doute, va être bouleversé par cette marque de sympathie. Sa conscience va être touchée s'il se met à regarder la BBC et entendre ce magnifique message. Peut-être Ben Laden est-il notre frère humain, qui sait? Peut-être a-t-il des qualités de coeur; peut-être est-il un homme séduisant. Où se cache-t-il donc? Au Pakistan? En Afghanistan? Si nous le trouvions, nous pourrions le gratifier d'un long baiser d'amour. D'amour christique, même. Il n'est pas notre ennemi. Lui aussi est aussi une créature du Seigneur Tout-puissant; lui aussi doit être plein de bonté et de miséricorde. Pour tous les responsables "des siècles de souffrance des musulmans." Il faut supplier Ben Laden d'aimer l'humanité, les Chrétiens, les Européens! Arrêtez, je vais pleurer!
En réalité, José Ramos-Horta doit être un vrai imbécile. Il ne déteste pas les musulmans, bien que les islamistes aient anéanti ses frères et soeurs. Qu'il ne cultive pas la haine, c'est tout à son honneur mais Oussama Ben Laden ne doit pas bénéficier de la moindre compassion. Il faut être contre la gentillesse, voilà. Ce terroriste doit être détruit. Le reste, ce sont des mots.
On devrait rédiger un message d'amour pour les Américains. Mais eux, c'est vrai, ne méritent pas la moindre pitié. Ce sont des oppresseurs, des faux démocrates, oui, des faux démocrates, puisqu'ils font la guerre en Iraq: c'est le raisonnement des abrutis. Ce ne sont pas des êtres humains. Peut-être sont-ils des extraterrestres. On ne peut jurer de rien.
On peut me rétorquer que José Ramos-Horta est prix Nobel de la paix et, que par conséquent, il est tout à fait normal qu'il envoie des messages de paix, d'amour. J'en conviens mais alors, il faut en tirer une conclusion définitive: les prix Nobel de la paix sont un peu ridicules.

Sonnet III

La multiplication de ces corps calcinés
Encombre le mensonge endormi sur la plage,
Où le vent timoré vient de tourner la page;
C'est loin, beaucoup plus loin, vers les rêves morts-nés.

Il faut, lorsque la pluie inonde la chaussée,
Se poser des questions sur la réalité
Et contempler un peu cette félicité
Emplissant l'atmosphère et l'amère pensée.

J'ai parcouru déjà une longue distance
Sans marcher, en flottant au-dessus des cieux froids
Et je me sentais faible, écoeuré, sans défense.

Je voyais devant moi l'Enfer à angles droits,
J'en étais à pleurer sur mon sort misérable,
- Et me voilà enfin enlisé dans le sable.

Monday, December 25, 2006

La guerre sans fin


Un jour, Michel Houellebecq prédisait que l'islam radical allait disparaître et ne serait plus qu'une esthétique, comme le punk. Il ne se rendait pas compte de l'énormité qu'il proférait. Tout d'abord, comparer l'islamisme radical au punk relève de la crapulerie pure et simple. Puis, je n'ai pas encore vu disparaître les islamistes de la surface de la terre. Chaque jour, ils font parler d'eux. Ce sont les Somaliens totalitaires qui sont d'actualité, aujourd'hui, les Ethiopiens ayant bombardé l'aéroport de Mogadiscio. Et celui de Belidogle. Deux aéroports tenus par les islamistes. Les Ethiopiens se défendent, tout simplement. Leur but: "Déstabliser les forces anti-éthiopiennes en Somalie." La Somalie, pays où règne la guerre civile depuis quinze ans, où les musulmans fanatiques sont de plus en plus nombreux et de plus en plus puissants. L'ombre d'Al Qaïda ne doit pas planer bien loin. Les Ethiopiens chrétiens ne sont pas décidés à se laisser manger par l'ogre musulman. Ils sont bien forcés de contre-attaquer. Il en va de leur survie. Je ne sais pas ce qu'en pense ce nullard de Pierre Perret mais à mon avis, la pauvre Lili est devenue une islamiste, à moins qu'elle ne se soit fait lapider. Il faut être de tout coeur avec les Ethiopiens. Après tout, ce sont eux, les victimes, n'est-ce pas?
Curieux tout de même, non? Vous n'avez pas l'impression que les musulmans sont en guerre contre le monde entier? Et depuis le VIIème siècle? Suis-je un islamophobe si je fais ce simple constat? Eh bien, oui, pour les salauds, je suis un raciste! En tout cas, je ne suis pas prêt de la fermer.

Maintenant, ça suffit!


Je ne sais pas si je deviens fou mais je vois des fautes d'orthographe partout, surtout quand je me connecte sur internet. Dans ce lieu, les fautes sont si nombreuses que, parfois, elles me font douter de moi-même. J'ai déjà abordé la conjugaison du passé simple et les accords des participes passés. Les gens semblent savoir vaguement de quoi il s'agit, en général. Mais concernant la conjugaison du subjonctif présent (Je n'aborde pas encore celle du subjonctif imparfait, qui demande un gros effort de concentration.), peu de gens paraissent en avoir entendu parler un jour. Pourtant, cette conjugaison est d'une grande simplicité. Les terminaisons sont toujours les mêmes: -e, -es, -e, -ions, -iez, -ent. Exemples: que je rie, que tu ries, qu'il rie, que nous riions (oui, deux i!), que vous riiez (pareil!), qu'ils rient. Les deux seules exceptions sont les verbes 'être' et 'avoir': que je sois, que tu sois etc. Que j'aie, que tu aies, qu'il ait (avec un t!) etc. Certains verbes, certes, changent de radical, comme faire (que je fasse...), savoir (que je sache...) etc. Je finis en précisant qu'on conjugue au subjonctif après certaines locutions conjonctives: bien que, avant que... Autre précision. Celle-ci s'adresse à ceux qui non contents de faire des fautes d'orthographe s'imaginent par dessus le marché qu'ils écrivent en bon Français: on ne doit jamais conjuguer un verbe au subjonctif après la locution: après que. Si l'acte est réalisé, on ne peut plus l'envisager dans la pensée! A moins d'être complètement marteau.

Brèves (14)


181) Avec la loi anti-tabac, le nombre de clochards vagabondant dans les rues, une bière à la main, va se mutliplier.
182) On n'a pas idée d'être cardiaque quand on se fait agresser, surtout quand on a 12 ans.
183) Les Francs-Maçons, anticatholiques haineux, sont en train de détruire l'Espagne.
184) Les crèches sont de vraies provocations pour les musulmans en Italie.
185) Romano Prodi a raté sa vocation: il aurait dû être fossoyeur.
186) On n'a pas idée d'être chauffeur de bus, de nos jours.
187) Je ne souhaite pas Joyeux Noël à tous.
188) Depuis au moins 30 ans, il n'y a plus de bonne année. Mauvaise année à tous!
189) Bernard Tapie va bientôt montrer sa bite.
190) Ce n'est toujours pas la fin du gauchisme.
191) Le cul de Ségolène Royal ne vaut pas la peine d'être peloté.
192) Le jour ne s'est pas levé depuis cinq jours.
193) Que tous les candidats à la présidentielle aillent se faire foutre!
194) Arlette Chabot a changé de balai (dans le cul).
195) Yves Calvi s'est dit: "Je deviens de plus en plus lourdingue!" Encore une rumeur!
196) Michaël Moore ne serait pas un modéré.
197) On s'en fout complètement de la vie privée de Marie Drucker!
198) Michel Drucker a peur d'être convaincu par Jean-Marie Le Pen.
199) Jean-Louis Debré n'a jamais pensé de sa vie.
200) On attend Michaël Moore et les casques bleus à Vénissieux.

Sonnet II

Et l'esprit épuisé s'enferme dans sa cage,
Et le jour inversé aboutit à la mort.
J'en suis à regretter, amer, le mauvais sort
Et je me suis noyé dans un océan de rage.

Je regrette d'avoir commencé ce sonnet
Qui, comme on peut le voir, est trop sombre, risible.
Grimaçant, j'ai toisé mon duplicata possible
Qui, souriant, dans mon ombre se promenait.

Je sais que tout un peuple improbable va naître
Et que je ne serai plus, cette nuit, le seul être
A entrer dans le trou du temps universel.

Allongé, je me bats contre cette nausée,
Cette illusion de plus, oui, cette fausse idée
Qui ressemble parfois à l'alcool du réel.

Sunday, December 24, 2006

L'événement le plus extraordinaire de tous les temps.


Or la naissance de Jésus arriva ainsi. Marie, sa mère, ayant été fiancée à Joseph, il se trouva
avant qu'ils eussent habité ensemble, qu'elle avait conçu par la vertu du saint-Esprit.
Joseph, son mari, qui était juste et ne voulait pas la diffamer, se proposa de la répudier secrètement.
Comme il était dans cette pensée, voici qu'un ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit:
"Joseph, fils de David, ne crains point de prendre chez toi Marie ton épouse, car ce qui est conçu en elle est du Saint-Esprit.
Et elle enfantera un fils, et tu lui donneras pour nom Jésus, car il sauvera son peuple de ses péchés. "
(...)Réveillé de son sommeil, Joseph fit ce que l'ange du Seigneur lui avait commandé: il prit chez lui son épouse.
Et il ne la connut point jusqu'à ce qu'elle enfantât son fils, et il lui donna pour nom Jésus.
(Evangile selon Saint-Matthieu)

La rose méditative


Le jour ne semble pas s'être décidé à se lever aujourd'hui. Il fait bien sombre...Je suis un peu assommé par la sieste que je viens de faire. Peut-être une vague d'attentats va-t-elle terroriser toute l'Europe, bientôt. Selon un rapport de la DGSE, le tunnel sous la Manche, long de cinquante kilomètres, sera, pendant les fêtes de Noël, pris pour cible par des "Britanniques" d'origine pakistanaise.De plus, une vague d'attentats serait planifiée dans un pays européen non encore identifié. Oui, il faut bien mettre des guillemets à 'Britanniques' comme il faut en mettre souvent quand on dit 'Français', ou autres. Non, ce ne sont pas de vrais européens. Non seulement, ils n'ont rien d'Européens, mais ils sont nos ennemis jurés, prêts à s'anéantir pour faire le plus de victimes infidèles. Il ne faut jamais perdre de vue cela. J'ajoute que ce ne sont pas des victimes des préjugés raciaux, de la discrimination. La plupart de ces assassins sont "bien insérés dans la société où ils vivent", comme on dit. Mais leur insertion n'est qu'une illusion. En réalité, la plupart des musulmans n'acceptent pas nos sociétés, nos traditions qu'ils trouvent décadentes, -car, pour ces énergumènes, la soumission à Allah, à l'islam est la seule voie. Pourtant, beaucoup de salauds occidentaux continuent de considérer les musulmans comme des résistants aux singes sionistes et aux maléfiques Américains (qui sont, bien sûr, coupables de tous les maux de la terre), au racisme occidental. L'affaire est claire: nos ennemis sont parmi nous. Tous les musulmans ne sont peut-être pas nos ennemis mais nos ennemis sont tous musulmans. Les victimes, c'est nous. Je lisais il y a quelques temps la liste des 201 victimes des attentats de madrid en 2004. Il est certain qu'elles étaient toutes islamophobes, qu'elles méritaient toutes de mourir ou d'être blessées atrocement.
Je ne sais pas combien de messages comme celui-ci j'ai envoyés mais il est sûr que ce ne sera pas le dernier.

Sonnet I

Voir la neige tomber me rend indifférent
A tout, à la beauté ineffable des larmes
Mais après avoir bu un alcool effarant
Ma cervelle légère ingère les vacarmes.

Je suis ivre et je sais que ce joli balcon
Ne cèdera pas sous la pesanteur du monde.
J'ai besoin de ce froid qui est un vrai affront
A la logique, à la raison la plus profonde.

Nous sommes dix milliards, nous sommes trop nombreux,
Je me perds dans la foule anonyme et cruelle
Et ma peine devient bêtement éternelle.

Je finis ma soirée dans un café crasseux
Où le soleil éteint s'accroche à mes épaules,
- Parmi les rires gras des ectoplasmes drôles.

Happy end

A la fin du rêve, l'ennui s'installe comme une maladie. On ne peut s'en débarasser qu'en s'armant de patience. De plus, il faut avoir le moral. Tout va mal. C'est ce qu'il fallait dire; il ne faut pas mentir. La nausée entre dans ma bouche et je l'avale comme l'alcool d'hier, celui qui m'avait tellement saoulé que je ne me sentais plus exister. Je revivais une sorte de passion, de beauté perdue à jamais. Jamais je ne me serais dit que je pourrais tomber sur le sol où s'accumulent les ordures. Ce n'était donc pas de l'histoire ancienne. Tout existe toujours. Tout existe partout. Je ne serre pas la main à mes duplicata. Je suis indifférent à leur sort; qu'ils meurent. Je n'ai plus de coeur, je croyais en posséder un. Je suis cruel; je n'ai pas de sentiments; je n'en ai jamais eus; la joie m'enivre; je vais tomber encore une fois. La souffrance va s'asseoir sur les rives de mon rêve. Tout repos est destiné à devenir éternel. Toute mort n'est donc plus définitive. J'entends sonner des cloches, comme si j'étais fou; celles de tout à l'heure, celles de demain. Elles vont me briser les tympans; je n'ai plus de mains pour me boucher les oreilles. Elles vont fondre le soleil. Il faut se mettre dans la tête que le soleil est un astre cruel. Tout va pour le mieux, si j'ai bien compris. Le registre du monde échoue dans un océan de conneries. Le monde titube, il rit. Et le nombre de fantômes se multiplie.

Saturday, December 23, 2006

Les vessies et les lanternes (2)


- Il ne faudrait tout de même pas confondre actualité artistique et culture.
- Il ne faudrait tout de même pas prendre mon médecin-traitant pour un homme honnête.
- Il ne faudrait tout de même pas prendre mon blog pour un blog résistant d'extrême-droite.
- Il ne faudrait tout de même pas prendre Jacques Chirac pour un président.
- Il ne faudrait tout de même pas prendre les violeurs des banlieues pour des victimes de la ségrégation.
- Il ne faudrait tout de même pas prendre les tabasseurs des banlieues pour des êtres humains.
- Il ne faudrait tout de même pas prendre Geneviève de Fontenay pour un être vivant.
- Il ne faudrait tout de même pas prendre Josyane Savigneau pour une femme.
- Il ne faudrait tout de même pas prendre la cigogne pour une figure historique.
- Il ne faudrait tout de même pas prendre encore Noël pour une fête chrétienne.

Le Bordeaux dans la conscience


C'est vrai, il m'en faut peu pour rire, parfois. Il arrive même que je rie tout seul. On doit me prendre pour un fou. Un fou pas dangereux. Mais il arrive que je n'aie pas du tout envie de rire, que les coins de mes lèvres tombent pour former une grimace de dégoût. Surtout quand j'entends baver des énergumènes qui font profession de comique. J'ai déjà parlé de Dieudonné et de la pâtissière Jany Le Pen. La ribaude a assisté lundi soir à un spectacle de l'antisémite drôlatique. Elle n'était pas seule: elle était accompagnée du nippophile judéophobe Bruno Gollnisch, le négationniste qui n'ose pas dire son nom. Celui qui a dit à la fin du spectacle de merde: "Il ridiculise la diabolisation de façon très convaincante." "Il", c'est Dieudonné, bien évidemment. "Il a incontestablement du talent", a ajouté Gollnisch. L'antisémitisme devient synonyme de talent. Il faudrait réécrire les dictionnaires de synonymes. Par exemple: négrier deviendrait synonyme de Juif. Je viens d'en trouver un, de synonyme, ou plutôt une périphrase: Front National= Blancs de merde et Noirs racistes. Sans oublier les musulmans, comme Farid Smahi, membre du bureau politique du FN, un autre admirateur de Dieudonné, qui applaudissait au spectacle, lui aussi. Il y a quelque chose qui pue plus que l'étron, c'est la France. Qu'est-ce que ça cocotte! J'ai la nausée! Je vomis dans le lavabo!
On dit que Le Pen manipule les immigrés d'origine africano-maghrébine. Je suis convaincu que c'est totalement faux. Les gauchistes peuvent défendre les "damnés" de la terre. Ceux-ci ne les écoutent plus. Ils les méprisent. Gauchistes, je n'ai aucune compassion pour vous! Allez vous faire voir!

Révélation

Tout est devenu lumineux. La violence s'est terminée, au coin de la rue, là-bas. Elle fait comme si elle n'avait jamais existé. Le monde est pacifié. C'est un homme qui court au loin, qui hurle cette information d'une importance capitale. L'homme tombe et dit qu'il va mourir. Tout va pour le mieux. Le sang sèche maintenant. Certains disent que la cruentation est une illusion. Les monceaux de cadavres s'évanouissent dans l'air. On se relève d'entre les morts. J'ai toujours su que le sommeil me gagnerait. L'engourdissement du rêve glisse sur la pente des chiens. J'ouvre la bouche, comme si dans un moment de désarroi et d'égarement délirants, j'allais avaler le monde endormi. Tout était faux. Je me répète cette sentence dix, vingt, trente fois. La foule n'est plus hostile. Les armes étaient du beurre, elles ont fondu au soleil-soleil cruel. C'est ce que dit l'homme qui court - et qui n'a pas fini de tomber. Il continuera de se relever éternellement. L'éternité! Ce mot fait trembler les rêves ridicules. La fatigue m'a quitté. Je peux perdre conscience en toute tranquillité. L'angoisse a filé, comme une cambrioleuse prise sur le fait. L'aurore caresse mes joues de pêche. Non, il faut que j'arrête avec ces phrases débiles! Il faut que j'en trouve une autre. La prochaine fois, quand je me réveillerai et que j'entendrai des murmures réprobateurs.

Sunday, December 17, 2006

Poésie et mensonge


Il semble, comme le disait Paul Léautaud dans ses entretiens avec Robert Mallet, que la poésie française se soit arrêtée à la mort de Guillaume Apollinaire, en 1918, une semaine avant l'armistice. J'avoue avoir bien du mal à considérer les textes qu'on écrivit par la suite comme de la poésie. Oui, voir les textes de Paul Eluard comme des poésies est pour moi une infamie. "La terre est bleue comme une orange " est pour moi le plus mauvais vers de tous les temps et ce ne sont pas les exégèses des commentateurs qui vont m'impressionner. La poésie surréaliste fut un produit fabriqué. Aucune spontanéité, aucun vrai travail sur les mots, en un mot aucune poésie. Le pire poète fut, à mon sens, André Breton, le dictateur aux textes ridicules, comme L'Union libre, pour donner un exemple fameux. J'ajouterai qu'il récitait très mal. Mais je ne vais pas l'accabler davantage. Il n'était pas le seul dont les textes me hérissent. Beaucoup sont impressionnés par l'oeuvre de René Char, l'Héraclite fumeux. Il est vrai que plus un texte est ardu, plus il est riche, profond, comme disait un jour le faux écrivain Bernard-Henri Lévy, à propos des deux Jacques, je crois: Derrida et Lacan. Même moi, quand j'étais adolescent, je croyais à la profondeur des textes obscurs. J'essayais de comprendre Mallarmé. J'ai renoncé très vite. Mais je ne critiquerai pas ce poète qui était cent fois moins malhonnête que les surréalistes qui ont réussi leur pari: rendre la poésie illisible.
Je n'ai pas fini. Je dois avoir quelque part dans ma bibliothèque en désordre un exemplaire de L'Homme approximatif de Tristan Tzara. Je n'en ai lu qu'une page, il y a une quinzaine d'années. Qui pourrait prétendre sans mentir avoir lu ce non-texte jusqu'au bout? Ce qui me renverse le plus, ce sont les "devanciers" que s'étaient trouvés les surréalistes: Charles Baudelaire, par exemple, qui, lui, était un classique avant tout. Lautréamont, que je trouve un peu surfait. Et surtout Rimbaud, "le mystique à l'état sauvage", comme le surnommait le pesant Claudel; Rimbaud dont, pour moi, ne sont lisibles que les premières poésies et Vers nouveaux.
J'avoue tout de même avoir une certaine tendresse pour ce dormeur éveillé qu'était Robert Desnos. Mais, je l'affirme, la poésie surréaliste, la poésie française du XXème siècle a été un échec total. Je ne parlerai pas d'Yves Bonnefoy ou Guillevic. Certains doivent y trouver leur compte, comme on dit. Peut-être des poèmes constitués d'un seul mot ont-ils été écrits. Je ne sais pas. Il faudrait que je fasse des recherches là-dessus.
Cela peut paraître idiot mais j'aime comprendre tout de suite ce que je lis. Quand je ne comprends pas, je suis agacé et je me pose des questions sur la moralité de l'auteur.
"Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement
Et les mots pour le dire arrivent aisément. "
La prochaine fois, je règlerai son compte à Jacques Prévert, qui, c'est vrai, était un con, pour reprendre le mot employé par Michel Houellebecq.

Antiphrases sur la mort


La mort de Pinochet semble laisser sur leur faim les vengeurs, au Chili. A les entendre, et à entendre aussi les Français, Pinochet serait l'égal du caporal assassin mort dans un bunker en 1945. Il est vrai que cette sentence est vraie: tous les dictateurs sont de droite. Il n'y a pas de compromis à faire là-dessus. Le stalinisme n'était pas du communisme. Il n'en fut qu'une dérive. Qu'on se le dise une bonne fois pour toutes. Les communistes ne voulurent que le bien des masses laborieuses opprimées par le fascisme bourgeois et capitaliste. Partout où le communisme s'est installé, il a abouti inéluctablement à la misère et au totalitarisme. Mais ce n'était pas le vrai communisme. Le vrai communisme, le défenseur des ouvriers et des pauvres n'a jamais été instauré. Le vrai communisme, c'est comme l'islamisme radical: un mouvement de révolte contre l'oppresseur capitaliste qui affame les populations. Les terroristes, comme les communistes, sont des résistants. D'ailleurs, ils ont les mêmes ennemis: les Etats-Unis et, bien sûr, les Juifs. Les uns sont impérialistes; les autres possèdent toutes les banques; Il faut en finir avec ces chiens, ces infidèles. Les Islamistes, les communistes, eux, ne sont pas conquérants. Ceux qui prétendent cela sont des fascistes islamophobes. Tout cela doit être bien clair dans nos sales têtes de néo-colonialistes de merde. Tout anticommuniste est un chien, comme disait Jean-Paul Sartre. Comme les anti-islamistes.
Le communisme, ce sont des morts incalculables, qu'on se le dise une bonne fois pour toutes. L'islamisme, c'est la même ordure: le communisme du XXIème siècle.
Tout le monde devait être nazi; tout le monde devait être communiste; tout le monde devra être musulman, si l'on n'y prend garde. Mais on n'y prend pas garde!

Dégoût

Je n'ai plus envie de parler à mes semblables. Ils pèsent des tonnes. Ils ne savent pas ce qu'ils racontent. Ils me dégoûtent. J'ai glissé sur une pente savonneuse. Je crois même que je me mets à insulter tous ces gens qui deviennent mes ennemis. Je vais vomir sur eux. Je ris. Je ne me prends plus au sérieux, subitement. J'ai l'impression qu'on me souffle à l'oreille que je joue très bien mon rôle. Mais si je me sens mal, ce n'est pas une illusion; les illusions n'existent pas. Ceux qui croient aux illusions sont des imbéciles. Bande d'imbéciles! Je vous fusille du regard. Vous êtes morts et enterrés. Je danse sur vos tombes, je crie. Je voudrais devenir fou, une fois pour toutes. Je me sens si léger que j'ai la sensation de léviter, comme un saint, un saint d'une cruauté sans limites. Le dégoût perd de sa puissance. Je sens la pesanteur me gagner, moi aussi, comme une maladie. Nous ne nous en sortirons pas; nous sommes en phase terminale. On me souffle que la représentation a assez duré, que j'en fais trop, d'arrêter de faire du zèle. Les spectateurs en ont assez de mon jeu. Je surjoue, voilà. La salle est vide. Je n'ai eu aucun succès; je ne suis pas drôle: je ne suis pas original. Le ciel descend, le ciel en carton. Je vais mourir assommé. La lune, pendue à un fil, va amorcer sa chute, elle aussi. Je vais pleurer comme jamais je n'ai pleuré. Ensuite, je serai calmé, je me sentirai mieux. Le ciel et la lune reprendront leur place.

Toujours coupables.


Vingt-cinq des cent-deux Sénégalais qui tentaient d'aborder les Canaries ont été repêchés à Saint-Louis; les autres ont disparu. Encore un drame qui fait pleurnicher les professionnels de l'humanisme infâme. Bien sûr, les Africains ne quittent pas leur continent de gaîté de coeur. Ce continent est dans une grande misère. Mais à qui la faute? Encore et toujours aux Européens, aux colonialistes? En 2150, on culpabilisera encore les Occidentaux. Comme l'a fait, il y a quelques temps, Olivier Besancenot qui disait clairement que si des Africains meurent en voulant gagner L'Europe, c'est parce que celle-ci n'ouvre pas ses frontières. C'est ce genre de discours mondialiste qui prévaut à notre époque, qu'on nous distille à longueur de journée. Il ne faut pas être d'extrême gauche pour penser comme ce minable trotskiste. Vous savez, parfois, je sombre dans la paranoïa et je me demande si tout le monde n'est pas communiste ou musulman. Ou les deux! Si, il y a des Européens coupables, de vrais coupables, comme Jose-Luis Zapatero et Romano Prodi, ces deux gauchistes horribles, ces "légalisateurs" sans scrupule. Ce sont de vrais fossoyeurs. Il n'y a pas de raison pour que les flux de misère s'arrêtent. Il n'y a pas de raison pour que les légalisations ne se poursuivent pas. Il n'y a pas de raison pour que l'Europe ne soit pas un jour submergée. Il n'y a pas de raison pour que nous ne soyons pas encore et toujours coupables de la misère africaine. Le monde est très simple; il est divisé en deux: les colons et les opprimés. Faudra-t-il faire disparaître de la surface de la Terre les salauds de Français, d'Espagnols, d'Allemands etc. qui n'ont fait que du mal? Je me souviens de cette phrase de Jean-Paul Sartre qui disait, pendant la Guerre d'Algérie, que lorsqu'on tuait un Européen, on faisait d'une pierre deux coups, puisqu'en éliminant un oppresseur, on donnait sa liberté à un opprimé. Ce qui est pourtant curieux, c'est que le continent des oppresseurs soit si séduisant pour tous ces misérables des quatre coins du monde.

Conclusions un peu trop hâtives (21)

- Mouloud Aounit n'est pas un persécuteur.
-La plupart des écrivains ne sont pas des escrocs.
- Jean-Luc Godard a fait évoluer le cinéma français.
- Agnès Varda a apporté son génie au cinéma français.
- Noël est encore une fête chrétienne.
- La mort de Claude Jade m'a attristé.
- Jean-Claude Van Damme est plus bête que Charles Berling.
- C'est un peu ridicule d'aimer le jazz.
- Philippe Sollers se sent pisser.
- Lyon est une ville d'avenir.
- Le cousin de mon père n'est pas une grosse merde.
- Ma tante ne met pas du vieux pain sur son balcon, comme dans la chanson débile de Jean-Jacques Goldman.

Saturday, December 16, 2006

Les vessies et les lanternes (1)

- Il ne faut tout de même pas prendre Ignacio Ramonet pour un grand intellectuel.
- Il ne faut tout de même pas croire que je me sente encore chez moi à Lyon.
- Il ne faut tout de même pas s'imaginer que Salvador Allende était plus démocrate que Pinochet.
- Il ne faut tout de même pas prendre Che Guevera pour un humaniste.
- Il ne faut tout de même pas prendre ma vieille voisine moche pour une sainte-nitouche.
- Il ne faut tout de même pas prendre mon caleçon pour un garde-manger.
- Il ne faut tout de même pas prendre Marek Halter pour une autorité.
- Il ne faut tout de même pas prendre Jorge Semprun pour un écrivain.
- Il ne faut tout de même pas croire que Woody Allen fait encore des films.
- Il ne faut tout de même pas croire que Régis Debray a inventé le fil à couper le beurre.
- Il ne faut tout de même pas prendre les terroristes pour des résistants.
- Il ne faut tout de même pas prendre Alain Soral pour Louis-Ferdinand Céline.

Brèves (13)

163) Nous sommes tous en train de pourrir.
164) Le révisionnisme musulman n'est pas plus présentable que celui de Faurisson.
165) Si ça continue, je vais écrire tous les messages en latin.
166) Islamisti delendi sunt.
167) Ahaminejad ferait des tentatives de suicide. Selon certaines sources, il ne pourrait plus supporter l'existence des Juifs.
168) Faurisson va devenir Ministre de l'Histoire en Iran.
169) Le Pen va peut-être finir Président des Arabes.
170) Bernard Tapie va se laisser pousser la barbe jusqu'au nombril.
171) Philippe Séguin est tombé de son arbre (Que les singes me pardonnent!).
172) François Bayrou va continuer de gonfler.
173) Guillaume Legli a dit: "J'attends une météorite apocalyptique!"
174) Cioran était un débile mental.
175) On oublie de dire que Sartre était un pousse-au-crime.
176) Perniciosa ciconia est Segolena.
177) Alain Soral va se réincarner en orang-outan.
178) Nicolas Sarkozy en toucan.
179) Beaucoup d'enfants mériteraient le bagne.
180) Il est tout de même curieux que je garde toujours mon calme.

Le passé simple


Je suis usé par tous ces allers et retours en train et en voiture. Mais je garde tout de même une certaine forme. Et mon humour. Par exemple, cette image de Bugs Bunny me fait rire. Pas vous? Même l'astéroïde qui risque de s'écraser sur la Terre en 2036 ne froisse pas ma bonne humeur. De plus, j'aime beaucoup la période qui précède Noël, pas la vaste et immonde entreprise commerciale. Et encore moins, la toute fin d'année. S'il y a un jour où je déteste faire la fête, c'est bien le 31 décembre. Le 1er janvier est le pire jour de l'année. L'année dernière, j'ai fêté cet horrible jour de l'An; je déprimais après avoir avalé trois Colonels. On chantait des chansons d'Aznavour autour de moi. Je regardais de biais une inivitée, bourrée d'antidépresseurs, certainement, et qui portait sur ses épaules une vraie tête de folle. J'étais vraiment mal. Je peux même dire que je souffrais. Aujourd'hui, je suis certain que je ne fêterai plus jamais le jour de l'An. Je vais envoyer un mail à mes amis pour qu'ils ne me souhaitent plus bonne année.
J'ai assez fait de digressions. Si j'envoie ce message, c'est pour qu'il soit utile à ceux qui ont des difficultés avec la langue française, avec le passé simple, par exemple. Je commence par dire, pour ceux qui auraient oublié, que les verbes français sont divisés en trois groupes. Le premier groupe est en -er, le deuxième en -ir (les verbes ayant une terminaison en -issons, à la première personne du pluriel du présent de l'indicatif). Le troisième groupe, lui, concerne tous les autres verbes. Le passé simple des verbes en -er ont les terminaisons suivantes: -ai (jamais de s!), -as, -a, -âmes, -âtes, -èrent. Les verbes du deuxième groupe en : -is, -is, -it, -îmes, -îtes, -irent. Ce sont les verbes du troisième groupe qui posent le plus de problèmes, leurs terminaisons se divisant en trois: -is (comme au deuxième groupe: partir, sentir, faire...), en -us (être, avoir, lire, pouvoir) et en -ins (les verbes "venir" et "tenir" et leurs dérivés). Pour finir ce petit exposé, j'évoquerai les verbes en -indre dont le passé simple est en -gnis (peindre, éteindre...) et les verbes en -uire dont le passé simple est en -sis (construire, instruire...).

Passion

Tout se passe comme si je regardais un film dans lequel je me trouvais. Comme si je n'avais plus à mettre un pied devant l'autre pour avancer. La sensation est inédite. Mais tout ce que je vois devant moi est tragique. Je ne peux tourner le dos à la vie cruelle; elle m'enveloppe comme un manteau brûlant. Je n'ai pourtant jamais ressenti une telle joie. Je ressemble à un enfant paniqué par un jeu encore incompréhensible pour lui. Je murmure des mots de plus en plus longs, un éloge de la vie. Je sais très bien que cela ne va pas durer. Je vais dans quelques secondes rentré au bercail et c'en sera fini. La mare de sang, face à moi, n'a aucune raison de ne pas grossir. Elle ne me noiera pas. Je suis d'un autre espace, d'un autre temps. Je n'ai pas envie de mourir et, pour cela, je ne mourrai pas. Bien sûr, la sang devient noir, maintenant. Il ne pouvait rester longtemps rouge vif. Je continue d'avancer sur un tapis roulant invisible, -une sorte d'idée. Mon idée. L'idée générale. Non, je ne suis pas le jouet d'une illusion. Tout existe. Les autres, là-bas, qui continuent de souffrir (ventres ouverts, crânes défoncés, jambes broyées) s'estompent. L'image devient flou. Voilà, je tombe sur les genoux. Je pousse un cri. On me relève. J'insulte le sale humaniste qui m'est venu en aide. Et je mets un pied devant l'autre. Je marche vers le pays du non-sens.

Sunday, December 10, 2006

Genius Gene!


Le batteur fou, c'est Gene Krupa. Celui qui faisait des solos à n'en plus finir, des solos infinis, dans le sens cosmique du terme. Le batteur de Benny Goodman et de Tommy Dorset. Le chef d'orchestre aussi, en 1944-1945. Mort en 1973, à 64 ans, trop jeune. On peut dire que le jazz est la plus grande innovation musicale du 20ème siècle.
Il ne faut pas oublier non plus, Art Blakey et ses messengers.

Les pendus


Non, je ne vais pas faire un panorama de la littérature. Trop d'auteurs m'ennuient. Certains, je les trouve même négligeables. Giraudoux, Sartre, pour donner deux exemples. Les auteurs que j'aime se comptent sur les doigts d' une main, disons deux mains. François de Moncorbier, dit Villon fait partie de mon paysage sprirituel. Né en 1431 ou 1432; on perd sa trace en 1463, peu après la composition de la Ballade des pendus. Poème si beau que chaque fois que je le lis, depuis l'âge de 13 ans, j'en ai les larmes aux yeux. Villon, un gangster, un assassin, même, mais un des plus grands lyriques, avec Agrippa d'Aubigné. Le coquillard était génial. Génial, oui, j'emploie très peu ce mot, tellement galvaudé de nos jours, -où tout est génial, même la dernière publicité. François Villon commence sa carrière dans le banditisme en blessant mortellement un prêtre, Philippe Sermoise qui lui pardonne son acte sur son lit de mort, ce qui le sauve. Après un cambriolage et ayant été dénoncé par un de ses complices sous la torture , il doit fuir Paris. A la cour de Charles d'Orléans, il participe au manuscrit où le prince-poète (celui dont j'apprenais les poèmes en primaire) compile ses oeuvres et celles de ses courtisans. Il quitte la cour ayant critiqué l'un des favoris de Charles d'Orléans. Ensuite, c'est un emprisonnement, la déchéance de son statut de clerc. Il revient à Paris, dans les bas-fonds où il compose Le testament. Je ne rentrerai pas dans le détail de sa vie aventureuse. J'ajouterai seulement une précision: La Coquille était la mafia du nord de la France au 15ème siècle. Et aussi ceci: Villon a laissé des poèmes écrits en jargon, -en jargon homosexuel, semble-t-il. Je termine par ces vers qui m'avaient tant frappé la première fois que je les entendis:
Frères humains qui après nous vivez,
N'ayez les coeurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres, avez,
Dieu en aura plus tôt pour vous merci.
(...) Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre!

Maurice Boissard


C'est en 1907 que Paul Léautaud commence ses chroniques, Les Chroniques de Maurice Boissard, ses critiques théâtrales pour le Mercure de France. Le plus important pour ce grand écrivain, c'était de dire la vérité, toute la vérité. Et c'est pour cette raison que le Chamfort du 6ème arrondissement, comme on le surnommait, était si redouté, haï. S'il trouvait qu'une pièce était médiocre, il le disait. Ou n'en parlait pas,préférant évoquer ses bêtes, la mort de son chien Span, par exemple, -très beau texte. Léautaud, l'écrivain entre le sarcasme et la profonde émotion. Un jour, Alfred Vallette lui retira sa chronique, effrayé qu'il était par l'anticonformisme de l'ermite de Fontenay aux Roses. Celui-ci se tourna vers les Nouvelles littéraires, dirigées par le précieux et cul-pincé Maurice Martin du Gard, Jacques Guenne et Frédéric Lefèvre qui detestait ces deux derniers, les traitant d'enculés. Evidemment, la collaboration de Léautaud eut des hauts et des bas, Martin du Gard étant souvent choqué par la liberté de ton d'un écrivain d'une honnêteté, d'une liberté déconcertantes pour lui. A La Nouvelle revue Française, un passage sur Jules Romain (qui prétendait créer une école de poésie!) fut censuré par Jacques Rivière. Non, on ne pouvait critiquer un écrivain de la maison. C'était trop scandaleux. Léautaud scandalisait également les crétins qui fréquentaient le salon d'Aurel, "la morte profanée", à propos de laquelle Léautaud écrivit cette épitaphe: Ci-gît Aurel, au naturel. Aurel, dont le mari, Alfred Mortier, un beau jour, eut dans l'idée de frapper Léautaud qui le repoussa avec calme. Le lendemain, la rumeur disait que Léautaud avait été giflé. Aurel, la pauvre Aurel, dans le salon de laquelle, un jour, entra Léautaud, portant une fausse barbe pour qu'on ne le reconnaisse pas. Il raconte cette histoire savoureuse dans Passe-temps.
Oui, Léautaud, un homme d'une grande probité, comme disait Louis Calaferte (qui parle de Léautaud dans son journal, Les chemins de Sion). Il admirait beaucoup Les Butors et la Finette de François Porché, ce qui ne l'empêchait pas de garder sa lucidité er de critiquer d'autres oeuvres de cet auteur. Toujours dans son style naturel. Ce haïsseur de périphrases qu'était Léautaud, cet ennemi de la phraséologie (qui en avait fait, lui aussi, dans ses Essais de sentimentalisme) avait ces mots à propos de la littérature: "Le vrai talent littéraire, c'est d'écrire des livres comme on écrit des lettres, absolument. Tout ce qui n'est pas cela n'est que pathos, pose, rhétorique, enflure." Il accusait Jean-Jacques Rousseau et ses suiveurs d'avoir fait du mal à la littérature, d'avoir ôté le naturel aux sentiments, au style.

Temps anciens


Je l'avoue. Je n'ai plus envie de travailler. J'ai un réel dégoût en me réveillant, le matin. Cela fait quinze jours que cela dure. Encore une dizaine de jours et je pourrai me reposer, me consacrer un peu plus à ce blog. C'est dimanche après-midi. Il fait gris. Il est 15h23 et j'ai l'impression que la nuit est déjà tombée, que le jour ne s'est pas levé. Je repense aux invasions barbares des premiers siècle chrétiens. Comment ne pas y penser? Au 3ème siècle, les Goths envahissent la Dacie et la Macédoine tandis que la Gaule, l'Espagne et l'Italie du nord sont ravagées par les Francs et les Alamans. Mais l'Empire romain tient le choc, pendant deux siècles. C'est avec les tribus hunniques que la situation va se dégrader complètement. Les peuples germaniques fuient devant les fous furieux venus des steppes d'Asie. Ils déferlent sur l'empire romain qui ne peut leur résister. Les Wisigoths s'installent en Aquitaine après avoir traumatisé la Grèce, l'Illyrie, l'Italie. Les Vandales, eux, les pilleurs de la Gaule, passent par l'Espagne et finissent leur course en Afrique du nord. Les Alamans, les Francs et les Burgondes se mettent à déferler, eux aussi. Tous ces peuples s'allient aux Romains en 451, font front contre l'ennemi commun, les Huns et leur chef, Attila qui meurt aux champs catalauniques, en 453, vingt-trois ans avant la chute de l'Empire romain.

Paroles inutiles

On ne cesse de me parler. Je ne sais déjà plus ce qu'on me raconte. Pourtant, je suis à peu près certain qu'on parle la même langue que la mienne. J'en suis de moins en moins sûr. On ne peut plus se comprendre. Nous n'avons rien en commun. C'est une copie, oui, une copie, qui cherche à me convaincre, qui, je le devine, me répète qu'elle a raison et que je ferais mieux de l'écouter. Je n'entends personne, je ne comprends pas grand chose. On se pose des questions sur moi. Je suis comme envahi par une force surnaturelle. Mes forces se multiplient. La santé est en moi et pourtant, je suis nauséeux. Mon interlocuteur inutile perd son souffle. Bientôt, il succombera. Son coeur écoeurant s'arrêtera. Il aura de la peine. Il ne pourra supporter de mourir avant moi. Tout cela doit avoir un sens. Un sens bien caché. Mais je ne ressens pas l'envie de partir en quête d'un Graal risible. Derrière l'apparence, il n'y a sûrement rien du tout. On se monte la tête, on croit toucher la vérité mais la vérité, c'est de l'eau qui suit sa pente naturelle. Mon interlocuteur a disparu. Je ne crois pas qu'il reviendra me torturer. J'ai fini par le fatiguer. Il a dû me quitter en haussant les épaules pendant que je fermais les yeux pour mieux quitter ce monde qui ne cesse de finir. C'est moi qui parle, en ce moment. J'invoque un Dieu qui joue le mort.

Brèves (12)

243) Alain Soral va porter une moumoute (pour que ses ennemis sionistes ne le reconnaissent pas).
244) Alain Soral va finir par tabasser les policiers avec ses amis faméliques.
245) Les Arabes sont pacifiques avec les musulmans.
246) Mon cerveau ne sera jamais lavé.
247) J'imagine très bien les casques bleus à Vénissieux.
248) La France est un quartier sensible.
249) Un jour, il semble que la France fut un pays démocratique.
250) Pascal Sevran a certainement plus du talent pour faire des schampooings.
251) Thierry Ardisson continue son oeuvre sinistre à la télévision.
252) L'avenir est aux musulmans d'extrême droite.
253) José Bové, tous les soirs à 4 grammes, pleure en pensant au capitalisme.
254) Dominique Voynet va se mettre à poil.
255) François Bayrou ferait mieux de se taire à tout jamais.
256) Si mon blog vous hérisse, allez vous faire foutre!
257) Il faut avoir beaucoup de courage pour regarder les journaux télévisés.
258) Saint Jean, l'aigle de Patmos, était un vrai poète.
259) Guillaume Legli a dit: "Nous sommes cernés par les ordures!" Selon nos sources, le poète apocalyptique serait retourné en hôpital psychiatrique.
260) Gisèle Halimi aurait 3000 ans.
261) Bernard Tapie voudrait finir sa vie à l'Académie française. Bien sûr, ce n'est qu'une rumeur.
262) Azouz Begag n'est pas un très bon comique.

Saturday, December 09, 2006

Leçon de morale


J'ai fui le monde, cette après-midi, ou plutôt, ce soir, la nuit étant tombée si vite. Vers 7 heures, je ne pouvais fendre la foule tant elle était compacte. On dit que Lyon va devenir la ville lumière, comme Paris. Mais je ne crois pas que l'ampleur qu'ont prise les illuminations lyonnaises (qui vont bientôt devenir nationales, j'en suis persuadé) soit un progrès de l'humanité. Loin de là. Il m'a fallu presque une demi-heure pour rentrer. Les manifestations festives, ce n'est pas pour moi. Je ne suis pas triste pour autant! Autant avec un t, pas un avec un d ou je ne sais quoi d'autre. Je fais toujours très attention quand j'écris. La pratique de l'orthographe correcte est malheureusement tombée en désuétude. Je vois des fautes de partout. Ce qui est peut-être le plus impardonnable, ce sont les fautes sur les accords. Je pense en particulier aux participes passés. Pourtant, c'est simple. Aux quatre temps composés (passé composé, plus-que-parfait, passé antérieur et futur antérieur), le participe ne s'accorde pas s'il se conjugue avec l'auxiliaire avoir. Exemples: J'ai fait, j'avais fait, j'eus fait, j'aurai fait. Il peut s'accorder avec le complément d'objet direct si celui-ci est placé avant le verbe. Exemple: Ces livres, je les ai lus. Comme livres est un COD masculin pluriel, le participe passé du verbe lire se termine par un s. Quant au participe passé conjugué avec l'auxiliaire être, il s'accorde en genre et en nombre avec le sujet. Exemple: elle est partie. Evidemment, si le sujet est masculin singulier, il n'y a pas d'accord. Exemple: il est parti.
Ceux qui font encore des fautes d'accord sur les participes passé sont soit des debiles profonds soit des pourris. Je pencherais pour la deuxième explication.
Beaucoup de gens aiment la foule. Les snacks, rue de la République, qui sentaient la frite et la viande à chiche kebab me soulevaient le coeur.

Conclusions un peu trop hâtives (20)

- Alain Soral est un grand intellectuel dans la tradition de la littérature engagée.
- Je n'ai pas envie de tout envoyer paître, en ce moment, surtout mes collègues, ces gauchistes de merde.
- On ne voudrait pas voir Ségolène Royal à poil.
- Nasrallah est un résistant humaniste.
- Gisèle Halimi n'a pas été embaumée.
- Ségolène Royal ne se regarde pas marcher.
- La foule n'est pas un monstre.
- Mon médecin traitant n'est pas un fumiste.
- Alexis de Tocqueville est ennuyeux à lire.
- La littérature de jeunesse ne prend pas les enfants pour des cons.
- Le Hot Club de jazz, c'est pour les ringards.
- Ce n'est pas le voisin de l'immeuble d'à côté qui jette des canettes de bière par la fenêtre.

Rigolade


Il y a quelques mois, Alain Soral voulait se battre avec Maurice Dantec, trouvait tout de même curieux qu'on veuille faire payer leurs méfaits aux Juifs tous les cinquante ans. Aujourd'hui, il se rallie au Front National et participe très activement à la campagne présidentielle de Le Pen. Pour lui, c'est le seul qui ait un programme. Il le dit à Ismaël Trépanier dans Rockik.com. Il le dit également à un certain Alex Corvus, dans Vox Galliae. C'est fatal: tous ceux qui méprisent les Juifs sont séduits par le Front National. Avant- dernier exemple en date: Dieudonné. Pour Alain Soral, Le Pen a changé.Ce n'est plus un homme d'extrème-droite. Son programme n'est plus ultra-libéral. Son programme est de gauche. Il veut rassembler tous les Français, de quelque origine qu'ils soient. Si j'ai bien saisi, et je ne crois pas exagérer, Jean-Marie Le Pen veut instaurer une sorte de nouveau nationalisme. Un nationalisme de gauche, alors. Pourquoi pas un nouveau national-socialisme? En tous cas, je verrais bien Soral ministre de la propagande. Il a assez de prétention en lui pour se croire chargé d'une mission. Assez de prétention en lui pour, lorsqu'il ne sait quoi répondre à ses contradicteurs, leur dire qu'ils ne sont pas au niveau. Comme il l'a fait avec Ismaël Trépanier. Cet homme est profondément dégueulasse. Il faut le dire.
Le plus drôle, c'est le document vidéo dans lequel il se fait exclure des locaux de Sciences-Politiques par la police. Il faut le voir, le grand intellectuel qui dérange, faire face à la police de Vichy. Il n'a pas dit ces mots mais il le laissait entendre. Pauvre type, tout de même. On aurait peut-être pas dû le virer mais il faut le dire clairement: cet homme n'a aucun talent. Est-il seulement un écrivain. Je reviendrai sur ce phénomène.

Supplice

Les mensonges m'entourent. Ils sont là, comme des animaux grognant, prêts à tout. Ils vont tout détruire, si ça continue. Ils sont si dangereux que je commence à avoir très peur. Le pire, c'est les ombres. Elles se forcent à ricaner, elles sont bien hypocrites. Ma grimace me fait mal. Je vais souffrir dans quelques minutes. Il n'y a pas de raison pour que cela se passe autrement. Une grande douleur s'installe dans mes gencives. On m'y enfonce le couteau de la blague sordide. On se force à m'insulter, à nous insulter. Oui, c'est nous, maintenant. Tout le monde souffre, tout le monde pleure. Ces jérémiades me mettent hors de moi. Il faut cultiver le ressentiment envers les menteurs qui marchent sur des chemins hérissés de lames de rasoir, au bord d'un océan de boue parfumé. Moi-même, je patauge en gémissant. Brusquement, je voudrais qu'on me vienne en aide. Je porte mes mains à ma gorge, comme pour en expulser la boule qui grossit. Non, je ne deviendrai pas fou. Je me salis, je sens mauvais, comme vous tous, les pleureurs professionnels. Je vais vous insulter. Je n'y parviens pas. On va m'attacher les mains, me faire endurer le supplice de l'écrasement. Entre deux meules, je mourrai. Non, je me monte la tête. Je ne rêve pas. Je regarde mes chaussures. Je préfère regarder ailleurs. J'ai fermé ma main sur les mensonges. Tout à l'heure, je les jetterai dans la poubelle de l'histoire. J'aurais envie de rire et que mon rire fasse exploser la planète. Je me sens beaucoup mieux. Je me regarde dans l'horizon comme dans un miroir non-déformant. Je peux dormir tranquille, maintenant.

La résistance des assassins


Quand Alain Finkielkraut est invité à un débat télévisé, on est sûr que c'est lui qui va développer les arguments les plus justes,-les plus convaincants. Il faut dire que le philosophe réfléchit, et surtout, voit la réalité en face. Ce qui malheureusement se fait de plus en plus rare. Dans Ce soir ou jamais,(L'actualité vue par la culture!Il est magnifique, le Français approximatif!) il avait bien raison de trouver répugnant le discours d'une espèce d'islamiste enflammée défendant les organisations terroristes qui, pour elle, n'en sont pas. Non, non, les islamistes sont des résistants. A un moment donné, elle a même prononcé le nom de Jean Moulin. Lui, un vrai résistant à l'occupant nazi antisémite, assimilé à des destructeurs qui ne rêvent qu'à une chose: l'anéantissement d'Israël! On a atteint le comble de l'ignominie. A un autre moment, elle semblait comprendre, ou plutôt justifier les supporteurs de football qui lèvent le bras. Quant à Gisèle Halimi, la momie du féminisme, qui ne voit en Ségolène Royal qu'une femme, elle développait à peu près le même discours que l'agitée du bocal pro-terroristes. On sentait que Finkielkraut qui, lorsqu'il parle, est toujours très seul, se contenait. Je ne sais pas si j'aurais pu garder mon sang-froid devant ces êtres profondément dégoûtants. Tout se passait comme si deux salauds (ou deux salopes) avaient prétendu que le nazisme fut une résistance face à l'hégémonie juive dans les années 30. Beaucoup doivent le penser. Et pas seulement des Européens. Je ne crois pas me tromper. Le nazisme n'est pas seulement occidental. Le nazisme est international. On doit le dénoncer, même s'il est musulman. Cela, on ne le fera pas. On se ferait traiter de raciste (ce qui serait monstrueusement paradoxal). On n'a pas le droit de stigmatiser les damnés de la terre. Même si dans le Coran, on trouve les Juifs tellement laids qu'on les compare à des singes. Mais cela n'est pas du racisme. C'est de la résistance. La résistance des assassins.
J'ai appris une chose: un attentat antisémite, il y a une dizaine d'années, en Argentine et qui a fait une centaine de morts.

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