Il vaut mieux se taire. Rien ne sert de parler. D'abord, parler dans quel but? Pour convaincre son auditoire? Ce n'est pas mon style. Je ne suis pas un gourou. Le mieux, c'est d'écouter. Ce qui se dit en ce moment sur le deuxième tour de la Présidentielle, mais aussi sur le débat de demain soir, débat d'un intérêt cosmique, cela va sans dire, est d'une grande saveur. J'entendais une collègue hier qui ne tarissait pas d'éloges sur la plastique de Ségolène Royal, qui la trouvait belle, qui était persuadée que lors de son débat avec le dynamiteur Sarkozy, elle va se transcender. Se transcender! La transcendance...Il semble bien que bon nombre de nos contemporains connaissent très mal les mots qu'ils emploient. Ségolène Royale va peut-être entendre des voix cette nuit et devenir divine pendant le débat.
Une autre collègue, elle, en veut à Sarkozy, qu'elle trouve plus dangereux que Le Pen. Mais elle lui en veut surtout d'être si bon à la télévision. Elle ne peut supporter que son pire ennemi ait autant de talent. Le talent...Encore un autre mot vidé de son sens. Je ne considère pas Sarkozy comme un nazi comme les crapules mais quand j'entends évoquer son talent, je me demande bien de quoi on parle. Le talent pour berner les électeurs? Ah, c'est peut-être ça, au fond. La France est dans la même situation que l'Allemagne des années 30, comme je l'ai lu il y a deux jours. Elle est sous la menace du populisme.
Ségolène Royal n'est pas populiste, elle. C'est une pure. Elle n'est pas si nulle qu'on le pense. Du reste, comme l'a dit un autre collègue pour rassurer les anxieuses, Ségolène Royal fait une très bonne fin de campagne. Son ton assuré a failli me faire prendre le fou rire. Pourtant, hier matin, je n'avais pas du tout la forme. J'avais envie de tout envoyer balader. Surtout les Ségolènistes.
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