Je parlais de tragédie tout à l'heure mais, maintenant, nous allons entrer dans le burlesque. N'est-ce pas burlesque d'apprendre que Tahar Ben Jelloun, le mauvais écrivain antiraciste,devenu conseiller cinématographique de l'immigration, s'est fait agresser dans la cité des Bosquets à Montfermeil, où on tournait un reportage sur les immigrés marocains s'installant en France? Mais pas seulement lui, le réalisateur italien également. Tahar Ben Jelloun agressé par des barbares, les victimes de la discrimination. Tahar Ben Jelloun, le génie du Prix Goncourt (Il faut préciser que le Prix Goncourt est un révélateur de grands talents.) choqué par la violence des jeunes, leur agressivité. Mais il ne perd pas son sang-froid. Il y a eu plus de peur que de mal, au fond. Le matériel du tournage a été volé, certes, mais il faut rester humaniste, vigilant. Surtout ne pas tenir des propos discriminatoires, stigmatisants. Il faut avoir conscience de la détresse de ces jeunes "délaissés et prêts à tout." Ces sont les termes que l'immense écrivain a employés. Leur violence est un appel au secours. Cela méritait d'être dit. Tahar Ben Jelloun aurait pu être roué de coups, il n'aurait pas changé d'idée sur ce point. Il faut reconnaître que c'est un homme de conviction et que rien ni personne ne peut ébranler ses idées fraternelles. La cécité est de rigueur.
Le plus intéressant, ce sont les propos des policiers, propos que Ben Jelloun a rapportés. Il paraît que les forces de l'ordre, qui étaient pourtant à cinquante mètres de l'endroit où se déroulait ce nouvel épisode de la guerilla urbaine, n'ont rien vu du tout. Les policiers sont-ils des menteurs? C'est possible. En tout cas, ils ne mentent pas quand ils qu'ils déclarent qu'ils ne s'aventurent pas dans la cité des Bosquets. Certainement, un ordre venu de très haut.
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