Non, ils n'existent pas, ils n'ont jamais existé. C'est ce qu'on me chuchote à l'oreille. Je ne saurais vous dire qui. Même si je le savais, je ne vous révélerais pas son identité. Il ne faut pas parler. Je garde le secret. Je ne parlerai plus; je reste muet, à moitié muet; ils sont loin maintenant: je ne dirai pas de qui je parle. On se moque déjà assez de moi. Cela pourrait être le début d'un roman. Bien sûr, je ne l'écrirai pas. Je préfère dormir, rêver des histoires qui ne se réaliseront jamais. Je me demande bien pourquoi je me mets à pleurer. Un immense chagrin me saisit mais je ne hurlerai pas. L'incompréhension, l'inédit tombent de mes yeux verts, glauques. Pourtant, je l'aime, ce chagrin qui me rapproche de la vie. Je veux le garder pour toujours. Il faut sans cesse pleurer. Ils n'ont donc jamais existé? Voilà que je me répète. Si ça continue, je vais me mettre à bégayer. Et je ne pourrai plus arrêter. Non, ce n'était qu'une illusion d'optique, une parmi d'autres. J'ai l'impression de devenir de plus en plus stupide. C'est une certitude, maintenant. Les larmes ont vécu. Elles étaient périssables mais ceux qui n'existent pas ont la saveur de l'éternité. Les flammes montent à l'horizon de même qu'une clameur de haine. Les meurtres vont se multiplier. Tout cela doit avoir un sens mais je n'ai pas le courage de commencer à penser. Je me mets à creuser. Je sais que je vais trouver quelque chose. Je m'enfonce de plus en plus. Voilà que la lumière vacille.
Tuesday, May 01, 2007
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