J'étais enfant à cette époque-là. Je me souviens qu'un jour, un cousin de mon père dont l'air louche m'a toujours hérissé, ne cessait de critiquer la ville de Lyon, lui trouvant à peu près tous les défauts: l'ennui, le mauvais temps, les femmes, le Rhône etc. Il évoquait souvent le sud de la France et plus particulièrement la Côte d'Azur. A ce moment-là, il prenait un air rêveur, hochant légèrement la tête, revivant probablement de merveilleux souvenirs. Je me souviens que, dès que je le voyais, je souhaitais qu'il repartît tout de suite. Cet individu semblait toujours préparer un mauvais coup.
Vingt ans plus tard, en juillet 1998, je me retrouvai sur la Côte d'Azur, à Saint Raphaël, ville de mer (La plupart des villes de mer sont à vomir.) où le mino branché, chemise à fleurs ouverte, montrant son ventre plat, une châine d'or au cou,parfois la gourmette au poignet, marche en s'imaginant que le monde lui appartient et vous demande tranquillement si vous avez une cigarette; où la jeune fille, tortillant des fesses, consciente de son charme cosmique, pose sur vous des regards méprisants de femme inaccessible. Où les voitures décapotables, en grand nombre, filent à toute vitesse, emplissant l'atmosphère d'une musique moins digeste qu'une purée de cantine scolaire. Le rap à plein volume, le rythme infernal, en parfaite cohérence avec l'ambiance, la vulgarité de cette ville peuplée de starlettes puantes et de fauves prétentieux. Le pire, c'est tout de même la plage, à trois heures de l'après-midi. Je ne suis pas contre les congés payés mais la foule sous le soleil et sur le sable, ou plutôt sur la serviette, me donne très vite envie de fuir. Il semble bien que la plage ne soit belle que la nuit ou par mauvais temps. J'ai dormi une fois à la plage de Sète. Le matin, en me réveillant, je fus émerveillé par la mer, qui me sembla féérique.
On m'a souvent dit qu'il faut visiter l'arrière-pays qui est très beau. C'est peut-être vrai mais, pour moi, la Côte d'Azur, c'est bel et bien fini.
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