Je le dis: Jean Yanne, c'est mon ami; je me sens très proche de lui; de plus, il avait un vrai talent de comique. Je viens de revoir un extrait de Moi y'en a vouloir des sous qui met en scène un Bernard Blier toujours en forme, téléphonant à des organisations d'extrême gauche pour savoir qui est responsable de la manifestation devant l'usine que dirige Jean Yanne, décidément à l'aise dans les personnages antipathiques. Les noms des organisations sont très drôles, surtout la FRC, les Forces Révolutionnaires Clandestines dirigées par un certain Kervoline, un grand bourgeois ayant un téléphone intégré dans sa belle voiture et une bonne espagnole, un vrai combattant de la cause populaire, celui-là, un ennemi du capital. Comme les socialistes, actuellement,c'est ça, non? La charge contre les gauchistes est hilarante et tellement vraie... Elle est surtout toujours d'actualité.
Il faut voir (ou revoir) aussi Les Chinois à Paris qui raconte l'invasion de la France par les Chinois, la fuite des élites françaises, la politique de collaboration, les résistants de la vingt-cinquième heure, le cynisme du personnage que joue Jean Yanne, qui, à la fin du film, la France libérée, sa femme tondue, part en Italie pour continuer de collaborer avec les occupants.On peut saluer Jean Yanne comme le dernier cinéaste, oui, cinéaste, malgré ce qu'on a pu dire de lui, le dernier cinéaste drôle et contestataire. Ce ne sont pas Patrice Leconte ou André Téchiné qui vont me faire changer d'avis, ces metteurs en scène de l'ennui. J'imagine mal un film sur la France actuelle, la banlieue, l'islamisme, le gauchisme sans daube humanitariste. Un cinéaste qui aborderait ces sujets brûlants à la manière de Jean Yanne serait traité de tous les noms (comme l'a été Jean Yanne, certes, mais c'était une autre époque: une époque de liberté d'expression et non pas de totalitarisme humanitaire), traîné dans la boue. Il aurait probablement une fatwa au train. Ce serait un metteur en scène islamophobe. Il serait forcé de vivre dans la clandestinité.(Poil au nez). A propos de poils, Jean Yanne, dans le livre de Dominique de Roux, La France de Jean Yanne, conseille aux lecteurs qui écoutent un ministre ou un dirigeant de dire "Poil au..." chaque fois que celui-ci termine une phrase.
La liberté est devenue obsolète. Le mot d'ordre actuel est: surtout ne pas choquer. Poil au pied.
1 comment:
Good for people to know.
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