Le chemin est si rude, mes pieds commencent à me faire souffrir dans ce tunnel qui, parfois, est sans fin. Mais je ne me regarderai pas, je ne veux pas croiser mon image qui a flotté devant moi tout à l'heure et qui s'est écrasée comme un oiseau fatigué de voler, de penser, de vivre. Sous la Terre, il ne se passe plus grand chose, maintenant. Jadis, la vie reprenait son souffle, la musique était autonome; je ne me souviens pas de tout, bien sûr; j'ai perdu un peu de mon esprit; peut-être le long véhicule va-t-il s'effondrer sur lui-même. Je ne sens plus mes jambes mais le malaise sera passager, comme toujours. Le terrain, au bord duquel je crache mes rêves, est si vaste que je détourne les yeux: je ne veux plus rien voir. Je sais qu'un jour, je me verrai forcé de marcher dans la boue, de patauger dans la nouvelle vie où les ombres rient comme des imbéciles. Les ombres reculent; elles sentent que je les juge, que je les condamne (avec raison); je suis consterné: elles n'ont plus de sens, ces grandes ombres qui semblent avoir appris par coeur leurs discours interminables. Plus personne ne les écoute mais elles continuent de déblatérer sur des choses qui sont devenues, au fil du temps, incompréhensibles. Il faut les éviter avant que la nuit ne tombe.
Saturday, September 08, 2007
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