Je sens que mes lèvres s'étirent pour former une grimace. Je ne peux résister à la force qui m'emporte. Dans un instant, je ne pourrai plus tenir en place; il faudra que je mette en mouvement mon esprit, que je bataille; je sais que je peux perdre la vie: question de vie ou de mort, comme dit la voix forte qui vient lécher mes tympans. Je ne vais pas me mettre à supplier, à pleurer, je sais qu'elle ne m'écoutera pas. Plus personne n'écoute personne; c'est bien mieux comme ça, d'ailleurs; on ne cesse de mentir: c'est trop tard. J'ai mal, cela ne durera que quelques minutes. La lave avance; je ne la vois pas; je l'entends, j'entends sa musique sourde qui n'en finit pas. Il faut fuir; rien n'est plus beau que de fuir; fuir et ne pas regretter d'avoir fui. La beauté est toujours près de moi, au bord de mes lèvres. La grimace a disparu, la catastrophe est imminente. Je prie une Divinité que je viens d'inventer. Elle finit par exister; on croit que je ne m'en sortirai jamais; je n'entends toujours pas rire, c'est très étrange. Je ne deviendrai pas fou, même si je commence à patauger dans le vide interstellaire. Quand on tombe, ce n'est qu'une impression. Quand on écrit, ce n'est qu'une illusion de plus. Plus personne ne pourra me tromper maintenant. J'ai atteint l'âge adulte. C'est, en tout cas, ce que je ne cesse de me répéter depuis cette nuit.
Saturday, September 22, 2007
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