Un jour, faisant la queue à la Fnac (longue queue d'un samedi après-midi), j'entendais deux jeunes gens parler avec passion de combats, de héros, de méchants à éliminer. Je crus tout d'abord qu'ils évoquaient un livre récemment paru. Je me trompais. Ils faisaient l'éloge d'un nouveau jeu vidéo. (Il paraît qu'en Allemagne, on se sert des jeux vidéo pour combattre certaines maladies mentales; la chaîne Arte n'est pas toujours très sérieuse). Ils n'en avaient pas encore exploré toutes les possibilités. Soyons assurés qu'ils passaient de nombreuses nuits blanches. Nuits blanches d'abrutis.
On ne va pas bouder la modernité. On ne va pas être immobiliste. (A ce propos, il faudrait peut-être que j'arrête de lire Marcel Aymé.) Non, ne boudons pas notre bonheur. Les jeux vidéo sont en pleine expansion. C'est culturel, comme disent les enfants de salauds. Les concepteurs déploient des trésors d'imagination. Un nouveau jeu vient de paraître. Il concerne la guerre d'Espagne. Vous pouvez par exemple vous mettre dans la peau des nationalistes et raser Guernica. Vous pouvez même diriger la légion Condor. Ce qui serait bien, c'est que vous vous procuriez l'insigne à tête de mort que portaient les leibhusaren, les hussards de la mort. Cela vous donnerait davantage de coeur à l'ouvrage. Mais on peut aussi refaire l'histoire et sauver Guernica de la destruction. Vous seriez un vrai républicain, un républicain qui aurait sombré dans la débilité mentale. L'Espagne est un vrai pays moderne. Bientôt, on jouera en France à la guerre d'Algérie. Vous pourrez tout de suite vous transporter à la frontière tunisienne, là où s'élevait le réseau électrifié. Vous pourrez jouer au fellagh.
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