J'a longtemps cru aux mots qu'on me disait derrière le mur de fer. Je croyais que j'aurais la capacité de détuire ce mur. J'étais un peu présomptueux. Je croyais avoir avalé l'angoisse. Mais je n'avais pas encore perdu l'esprit; il me restait une trace de conscience; je me posais des questions; on riait derrière le mur: on savait ce qui allait m'arriver. Je rêvais beaucoup au corps qui pourrissait derrière le rideau. Des fleurs poussaient autour de moi; je les regardais comme des beautés inconnues; j'étais prêt à les manger: j'étais assis en tailleur. Les mots s'accumulaient, trop de mots. Les mots finissent toujours par se moquer de vous. C'est ainsi, on n'y peut pas grand chose. Mais le mur ne s'est pas abattu. Il est toujours là; peut-être avance-t-il; je ne peux pas savoir; je suis devenu si vite myope: la fatigue m'accable. Je n'ai même plus la force de grimacer. Il n'y avait rien derrière le mur de fer; seulement un rêve qui sentait la merde. Je commençais à puer, à infecter l'atmosphère. Je me disais des tas de choses, je me disais que j'étais au bord de la mort, que j'allais mourir emmuré, que j'allais éteindre le soleil, que la foule des mots me redonnerait la vie. J'étais floué, moqué. L'avenir se dissolvait dans l'acide sulfurique. J'étais devenu le mur. La voix encombrait mon esprit. La voix de l'entité inexistante. La voix du passé maudit.
Saturday, November 24, 2007
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
No comments:
Post a Comment