Thursday, December 28, 2006

Sonnet V

A la fin de la nuit, je deviens si candide
Que mes yeux larmoyants effacent l'horizon
Et qu'il ne reste plus des matins que le vide
Triomphant et la mort du monde sans raison.

Tout va mieux, maintenant: l'aurore est aveuglante,
Mais les yeux noirs sont plus forts que la cruauté.
Mon corps a terminé cette course harassante
Qui enivrait toujours l'homme désenchanté.

Tout va bien, c'est la fin de l'antique mensonge
Aux reflets mordorés et la fin des douleurs.
Je suis dans la machine infernale et je plonge

Dans une eau virtuelle où meurent les couleurs
De l'autre vie et où rient, comme des demeurées,
Au bord du gouffre les races désemparées.

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