Il y a quelques mois, des collègues me voyant lire Souvenirs d'Alexis de Tocqueville se gaussèrent un peu de moi, trouvant fort probablement la lecture de cet écrivain très ennuyeuse, préférant les écrivains modernes qui eux, comme on dit, ne vous prennent pas la tête, comme Rufin, par exemple, le romancier écologiste. Pourtant, on gagne beaucoup à lire Tocqueville. La lecture des Souvenirs est souvent drôle. Drôle, instructive mais aussi sans concession. Dans le portrait à charge que compose l'écrivain de Louis Napoléon, l'acuité de la vision est manifeste. Attention, qu'on ne se méprenne pas sur moi! Je ne suis pas un de ces contempteurs de Napoléon, qui, en réalité, haïssent la France, l'Occident.
En quelques pages, Tocqueville anéantit le révolutionnaire du 2 décembre 1851. Qui n'est ni sage, ni, encore moins, un génie. S'il l'avait été, "il ne fût jamais devenu président de la république. "Voilà bien une idée que les fantômes-candidats devraient méditer. Peut-être ne la connaissent-ils pas, après tout...Peut-être sont-ils tous des niais.(C'est certain.) Louis Napoléon, un homme sans intelligence que l'écrivain méprise grandement. Un homme qui ne pouvait qu'être liberticide, un aventurier qui ne pouvait qu'être entouré d'aventuriers, d'individus louches. Un comploteur, à l'orgueil sans bornes, qui a gardé l'habitude de la dissimulation et qu'ont toujours servi des dégénérés de tout poil. Louis Napoléon était "le prince de hasard." Qui se contentait de ses courtisans tarés car "il lui fallait des croyants en son étoile et des adorateurs vulgaires de sa fortune." Et de sa plume. Cet énergumène, c'est bien le mot qui convient, muet comme une carpe, ne cessait d'écrire. Il devait se croire un talent d'écrivain, cet être velléitaire, incohérent, "adonné dans les plaisirs et peu délicat dans le choix. " La vulgarité faite homme, en somme. Comme les ministres, députés, candidats actuels qui se prennent pour des penseurs politiques: Hollande, Royal, Juppé et compagnie. Je n'évoquerai pas Jack Lang dont la nullité dégoulinante donne la nausée. Je ne devrais pas comparer ces gens-là à Louis Napoléon qui, certainement, méritait plus d'estime qu'eux.
Il manque un Tocqueville pour anéantir d'un trait de plume les hommes politiques actuels. Il manquait un Tocqueville à François Mittérand, le sournois, l'initiateur de la catastrophe française, dont l'oeuvre a trouvé son continuateur fidéle en Jacques Chirac, qui, pour reprendre les mots de Tocqueville, à propos de Lacrosse: "était d'une nullité rare et n'entendait précisément rien à rien. "
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