Derrière la montagne de sable, un géant ouvrant sa gueule empuantissait l'atmosphère. N'ayant pas de mains, je posais mon bras sous mes narines pour ne pas défaillir; j'étais comme dans un cauchemar mais la réalité m'a vite ratrappé. Je savais bien qu'un jour tout irait mieux; le pessimisme est la philosophie des niais; je regarde la nuit: l'espace se multiplie. Je suis dans l'incapacité de hurler; je me suis toujours dit que l'ivresse était la plus grande création du génie humain. J'ai tellement bu que les rêves s'approchent de moi à petits pas. Je leur fait un geste leur ordonnant de s'éloigner, et vite. Je veux me rouler dans la boue, maintenant. La douleur ridicule s'en va. Elle a honte d'elle-même; elle sait qu'elle n'existait pas; révélation fort drôle. Mes mains réapparaissent; je ne suis pas mort; on ne m'a pas assassiné: je suis sain et sauf. le grain de sable prend parfois les proportions du cosmos qui avance vers un point inconnu. Je m'élance; je suis de plus en plus ivre; l'euphorie est au-dessus de la normale. Je ne me pose plus de questions; je laisse cela aux intellectuels qui marchent la tête à l'envers. J'invente un mot: les antipodistes. Je vais écrire un poème. Je me ravise. J'aurais dû garder mes souvenirs qui ont fondu au soleil. Tant pis pour moi. Je suis toujours en vie. C'est tout ce que je demandais. Je regarde mes mains. Elles sont longues, très longues, s'allongent. En les contemplant, je conçois l'idée d'écrire l'histoire de ma vie.
Monday, April 02, 2007
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