Saturday, April 28, 2007

Scandale chez les bourgeois


Il faut être citoyen. C'est le grand principe moderne. Il est obligatoire d'être un citoyen. On devrait obliger les gens à voter. Je m'étonne qu'on n'ait pas encore légiféré là-dessus. Le nombre des abstentionnistes est encore trop important. Il faudrait en finir une bonne fois pour toutes avec ceux qui ne jouent pas le jeu, le jeu démocratique. Lundi, le lendemain de la soirée électorale, j'entendais des collègues vanter les tailleurs de Ségolène Royal et faire la grimace en évoquant les costumes trop sombres de Nicolas Sarkozy, que ceux qui sont dépourvus de cerveau trouvent bien pire que Le Pen. On trouvait nulle Rachida Dati; elle était très mal habillée. Un peu plus tard, une collègue se doutant de quelque chose, certaine que je ne suis pas un bon citoyen m'a demandé si j'avais voté. Je lui ai répondu non. Elle m'a dit, ce à quoi je m'attendais (Les collègues, généralement, ne sont pas très originaux): "Il ne faudra pas te plaindre après!" Une autre collègue a ajouté, en plaisantant à moitié: "Tu es pas inscrit sur les listes électorales? On pourra pas te convaincre, alors! " Me convaincre? Même si j'étais inscrit sur les listes éléctorales, il n'y a aucun animal au monde qui pourra me convaincre de voter, surtout, de voter pour Ségolène Royal.
Je regardais d'autres collègues qui n'en revenaient pas de ma réponse impie. Ils ouvraient de grands yeux, une grande bouche. Quel choc! Jamais ils n'auraient pu imaginer cela de ma part. Quel froid...Ce sont de très jeunes collègues nés entre 1978 et 1982. Une génération, un monde, un gouffre me séparent d'eux définitivement. Nous n'avons rien à nous dire. Nous sommes au moins d'accord sur un point. Non, je n'ai pas voté! Ni pour Ségo, ni pour Sarko, les personnages de cette mauvaise bande dessinée qu'est devenue la France malade.
En début de soirée, un ami qui a voté Sarkozy m'a appelé pour me dire que Sarkozy et sa clique lui faisaient penser à une bande de gangsters. Moi, je lui disais que je considère Sarkozy comme un fou. J'ai eu ces mots: "C'est peut-être un fondu qui ne travaille qu'à la dynamite!" Il a ri. Les sentences de Michel Audiard me reviennent très souvent en tête.

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