Saturday, October 13, 2007

Drôle de vision

C'est curieux. Tout à l'heure, j'ai vu un arbre pencher sur la gauche, tomber et se relever. Je croyais perdre la tête mais c'était bien le film de la réalité qui se déroulait devant moi. Je ne pouvais pas rêver: je ne rêve plus depuis que je suis maudit. Cela fait longtemps déjà. Quelques mois, après une nuit fort alcoolisée. Je me souviens de tout, des clés fermant les portes du tunnel, de l'eau maléfique éteignant l'énergie du soleil, de mes poèmes qui devenaient de plus en plus mauvais, de tout, je vous dis. Non, je me trompe, je vous trompe, je ne me souviens plus de la femme, je ne pourrai pas la décrire, vous n'avez pas de chance, les hommes n'auront jamais de chance. Bien sûr, j'ai voulu m'approcher de l'arbre mais quelque chose me retenait, un bras qui s'enroulait autour de mon cou, une âme en peine qui pleurait à l'idée que je puisse un jour disparaître de sa vie. Mais je suis indifférent à elle; elle le sentait; elle avait cessé de me haïr; je ne suis pas haïssable; j'ai les pieds dans le sable maintenant. Je sens que je vacille; j'ingurgite une nourriture qui me dégoûte, que refuse mon estomac qui brûle. Les oiseaux tombent, ne sachant plus voler. C'est la seule conclusion à laquelle on peut aboutir. Je regarde l'oiseau nain qui agonise dans la paume de ma main et je lui tords le cou au moment où il me regarde. C'en est assez maintenant.

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