Saturday, October 20, 2007

L'avenir de l'homme

Nous ne saurons jamais rien, si j'ai bien compris. J'ai du mal à comprendre depuis quelques temps, c'est vrai, j'ai du mal à ouvrir les yeux. Les réveils sont des cauchemars, la nuit baille, s'étire; je perds la mémoire. Je ne me souviens plus de moi-même, c'est comme si je devais payer une mauvaise action, comme si j'étais condamné à perpétuité. Il vaut mieux que je reste allongé, que le rayon de soleil fonde sur moi, que le jour devienne éternel. Mon imagination se met à courir; j'ai la fièvre; je dois sourire; un corps se blottit dans le mien: je sais de qui il s'agit maintenant même si je suis myope. J'ai la science infuse, comme disent et répètent à longueur de journée les ombres. Peut-être tout à l'heure, pleurerai-je de joie. Tout peut arriver. Le monde est devenu tiède. Je n'ai plus peur d'être englouti, je n'ai plus peur de l'avenir qui sent, je n'ai plus peur de mon image. C'est ce qu'il fallait dire; il fallait que je je reparle de mon image. C'est fait. J'entends des chuchotements; je suis devenu nombreux; je suis multiple; je me souviens de toutes les vies. On ne peut plus me tromper, j'ai tout compris ce matin. Endors-toi, l'avenir de l'homme est juste derrière la porte. Tu ne t'en doutais pas mais la vérité sonne à tes oreilles. Ne te demande pas ce qu'il se passe. C'est idiot de se demander ce qu'il se passe. Il ne se passe plus rien. La porte est entrebâillée. Tu ne rêveras pas.

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