Il me revient souvent en mémoire ce vers si ronflant de Victor Hugo, ce vers des Pauvres Gens: "Le sinistre océan jette son noir sanglot." Admirez quelques secondes l'allitération en "s" et en "n" et l'effet de rime intérieure avec le retour des nasales. N'entend-on pas les vagues? Un vers immortel, comme tous les vers de Hugo, non? Victor Hugo, le poète de la tempête. De même que Chateaubriand, dans un autre genre. Dans ses mémoires, il décrit ainsi les circonstances de sa naissance:"J'étais presque mort quand je vins au monde. Le mugissement des vagues apportées par une bourrasque annonçant l'équinoxe d'automne empêchait d'entendre mes cris." Chateaubriand, un homme de la tempête, un homme dans la tempête, lui aussi. Le Pen aussi, qui, certes, parle un bon Français, mais n'est pas poète.
Il essaye de vendre son paquebot qui était en train de sombrer, son quartier général à Saint-Cloud, son antre de 5000m2. Le prix: 20 millions d'euros. Trop de dettes contractées. Trop de candidats au-dessous de la barre des 5% aux législatives. Les pauvres gens ont été engloutis par la mer houleuse, cruelle, par les vagues déchaînées. Vagues mises en mouvement par un Dieu impitoyable, qui jura un jour d'anéantir les candidats jusqu'au dernier, par le Dieu aux semelles ailées, j'ai nommé Sarkozy. Le Pen maudit chaque matin ce dieu vengeur qui ne lui a fait que du mal. Il sait très bien qu'il ne pourra plus remonter à la surface, que la tempête n'est pas encore finie.
Bien sûr, j'aurais pu faire référence au film "Le Titanic" mais j'ai préféré m'abstenir. J'aurais eu honte de moi. J'ai très peu de goût pour le cinéma, en général et pour le cinéma moderne, en particulier.
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