Sunday, January 14, 2007

Au-delà de mai 2007, votre ticket n'est plus valable


Dans les années 90, un jour de 1995, dirons-nous, je parlais politique avec de faux amis...Non, je commence déjà à me tromper. Il faut être précis. Je ne parlais pas: on ne me laissait pas placer un mot. On me coupait systématiquement la parole; on parlait plus fort que moi. Quand j'arrivais tout de même à émettre une phrase, on ricanait, on se regardait un peu consternés. Certains même soufflaient de dédain. Je ne comprenais absolument rien à la politique. Vous avez dû comprendre que j'étais en compagnie de gauchistes et vous seriez en droit de me reprocher mon manque de discernement dans le choix de mes amis. Je fais chorus avec vous! Je n'avais pas à subir un tribunal populaire permanent. J'aurais dû envoyer balader les dogmatiques qui me prenaient pour ce que les niais appellent un crypto-fasciste ou même un crypto-franquiste. Il faut dire que nous étions en pleine ère gauchiste. Mes lectures me desservaient complètement. Je ne comprenais rien à la gauche; je ne comprenais rien à la vie. J'étais bien gentil mais je manquais cruellement de culture gauchiste. Par exemple, je méprisais Libération et Le Monde, surtout Le Monde des livres. Je ne parle même pas du Monde diplomatique, dirigé par le castriste Ignacio Ramonet. On était très autoritaire avec moi. C'est tout juste si on ne m'imposait pas de lire des romans hongrois ou tchèques, ces romans dont je ne pouvais supporter plus de cinq lignes. Je parle peut-être un peu trop de moi. Je suis bien conscient que je n'étais pas le seul à subir ce communisme impitoyable. J'étais un révisionniste qui n'osait pas dire son nom.
L'année dernière, un collègue me disait que si les socialistes sont au pouvoir en mai 2007, cela ne changera pas grand chose, le gouvernement actuel et Chirac ayant adopté eux aussi la démagogie gauchiste. Il avait raison mais Ségolène Royal au pouvoir, c'est le retour du bâton, de la chape de plomb idéologique, de la surveillance des opposants. Surveillance de tous les instants. Vigilance absolue. Pour moi, il n'y a plus aucun doute: Ségolène Royal va être élue présidente de la République. J'espère fort me tromper. Nous aurons à subir le smile effroyable de la misère idéologique.
On va me dire encore que je suis désespéré mais il ne faut pas oublier que la France est un pays de gauche.
Je ne peux être de gauche. C'est une question de moralité.

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