Sunday, January 14, 2007

La poésie du XXème siècle


En 1987, j'envoyais des poèmes à une revue amateur, Le débat poétique, dont le "siège" était à Bron. Je reçus une lettre élogieuse du rédacteur en chef qui avait adopté comme pseudonyme Olivier Messidor. Il était épaté par "mon étonnante originalité". Je crois qu'il se trompait lourdement sur moi. Il se trompait surtout sur lui-même. Depuis qu'un jour, on lui avait dit, peut-être pour se moquer de lui, qu'il avait un air mystique, il nous parlait sans nous regarder, en contemplant l'horizon. Je précise que ses textes étaient très mauvais. J'ai dû publier sept ou juit poèmes dans cette revue qui a vite disparu. Je me souviens d'un étudiant en informatique, fan de Cindy Lauper, d'un poète ouvrier qui m'avait dédicacé un livre de poèmes. Un livre édité à compte d'auteur. Des poèmes pour la plupart illisibles. Il disait que même les loubards pouvaient être poètes. Etait-ce un ancien zonard reconverti dans la versification? C'est probable. Une sorte de Renaud du vers régulier. Quelque chose de sinistre, si vous voyez ce que je veux dire. Il y avait aussi une professeur d'Espagnol qui, je crois bien, composait des poèmes féministes. C'est elle qui trouvait mystique Olivier Messidor. Pour lui, les mots qui ne se trouvaient pas dans Le petit Larousse n'existaient pas. Je me souviens qu'il avait tiqué en lisant je ne sais plus quel mot que j'avais mis dans un de mes poèmes (fait d'énnéasyllabes et intitulé: Sur la fleur). Il n'avait pas aimé ce texte. Il ne semblait pas le comprendre. Un jour, j'appris je ne sais comment que la revue n'existait plus. Je crois que c'est à partir de cette époque que la poésie est devenue pour moi très suspecte, que j'ai commencé à considérer la plupart des poètes comme des charlatans de grande envergure. Les illuminations, les poèmes de Stéphane Mallarmé devenaient insupportables. De même que Lautréamont ou les surréalistes.
Je me promis de ne plus écrire un seul poème mais je ne l'ai pas tenue, cette promesse, puisque je continue à en faire sur ce blog.

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