Le roi du bavardage, le "citateur" sans fin, le Montaigne du pauvre, c'est bien Philippe Sollers. L'isolé absolu, une sorte de Lucky Luke, le poor lonesome cow-boy du néant. A quand la sortie de son oeuvre essentielle à la Pléiade? De cette oeuvre géniale qui joue avec tellement de génie sur les contradictions, sur les contradictions qui ne sont qu'apparentes, bien sûr, comme le montre cette sentence spendide: "Sera heureux celui ou celle pour qui tout est important et, en même temps, sans aucune importance." Ce qui est important n'est pas important et ce qui n'est pas important est important. Il faut le dire, Philippe Sollers est un vrai révolutionnaire de la littérature. Le poète de la bite et du con des fleurs comme il le démontre dans son dernier livre intitulé: Fleurs. Un musicien aussi, puisque on l'appelle le virtuose, le maestro. On ne cesse de faire son éloge. Pourtant, il est l'isolé absolu. On le dit. Il faut donc le croire. Un poéte, un musicien mais ce n'est pas seulement cela. C'est le guerillo, le Che Guevara qui fait la guerre au conformisme, à la France moisie. Il faudra rédiger une autre Théorie des exceptions, où il serait, bien sûr, en bonne place. Il ne faut tout de même pas oublier qu'il a révolutionné la littérature avec la création de Tel Quel, revue qui réunissait tous les petits comiques littérairement nuls, cet ancien maoïste, ce compilateur sans scrupule. Il a raté sa vocation: il aurait dû être bibliothécaire. La littérature n'était pas faite pour lui. Il se croit très important dans la littérature actuelle, ce dixhuitièmiste qui ferait pâlir Diderot ou Laclos.
Un jour, je ne sais plus dans quel livre négligeable, il s'en prenait à Carl Gustav Jung, à qui il reprochait d'avoir eu une attitude très vulgaire avec James Joyce. Pour lui, l'affaire était claire. Si Jung détestait Joyce, c'est tout simplement parce que le nom de celui-ci était la traduction anglaise du nom de Freud. Et il évoquait, ce benêt, son vrai nom: Joyaux (oui, Phillipe Joyaux), s'inscrivant ainsi dans une continuité magnifique: Freud, Joyce, Joyaux. Oui,un écrivain joyeux, un écrivain du bonheur, un diamant, une perle de la littérature, le Philippe. A quand un livre sur la sexualité des bijoux?
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