Lundi, vers 6 heures et demi du matin, sur l'autoroute, j'apprenais la mort de l'abbé Pierre sur France Inter, cette radio infâme peuplée d'hagiographes gauchistes. Au bout de dix minutes, j'avais la nausée, comme si j'avais bu trop de café. C'était un long éloge du Lambert Wilson (sur le cerveau duquel on peut discuter) de l'église catholique, celui de l'hiver 54, celui que pilonne Louis-Ferdinand Céline dans l'extraordinaire D'un château l'autre; un éloge de l'ami de Roger Garaudy, le révisionniste incontinent, de l'homme qui a avoué un jour avoir eu des relations sexuelles, était favorable au mariage des prêtres. Un homme courageux, c'est ça? Un saint, voilà. Le saint de la Gauche. Le saint de la gauche médiatique. Tout lui est pardonné. Si l'abbé Pierre avait été un intégriste catholique (un catho, comme disent les merdes), on aurait vomi son antisémitisme. Moralité: il faut faire toujours attention à être du bon côté. Si vous êtes du bon côté, vous pouvez vous permettre n'importe quelle dérive.
L'abbé Pierre m'a fait penser à Jacques Gaillot, le progressiste de la télévision, lui aussi, un grand ami de l'humanité. Le provocateur christique. Pas du tout un ringard puisqu'il participait (Participe-t-il encore?) à des émissions de variétés. La dernière fois que je l'avais vu à la télévision, il m'avait profondément dégoûté. Si je l'avais eu en face moi, ce soir-là, je n'aurais pu me retenir de rendre sur sa face de rat.
Seigneur, prends pitié de nous!
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