L'homme voit la neige fondre ainsi que des silhouettes massives, et même la concrétisation des rêves. C'est l'endroit où l'âme a été évacuée. Le sol se dérobe sous les pieds de l'homme, ou plutôt le contour de ses pieds. Il faut être très précis. Tout se passe comme je l'avais prévu, comme elle l'avait prévu, la machine. Elle me faisait peur mais la peur est devenue obsolète depuis quelques secondes.
L'imagination ne peut avoir de fin.
Avec l'imagination, la matière se dissout.
Dans l'imagination (la machine), ce sont d'irréelles larmes de joie. La chair et le sang n'ont plus lieu d'être; évanouissement.
L'esprit est libéré. Réduit à un souffle, l'homme peut même se regarder et rire de lui-même, c'est bien la moindre de choses. Il ne veut pas se haïr.
Le monde est mort, c'est l'extase.
Le monde des vivants est devenu ancien, si risible;
Risibles aussi les civilisations successives.
Un seul éclat de rire peut ébranler l'univers.
C'est la joie sereine qui l'emporte et puis c'est tout.
Je suis éternel, j'étais incompréhensible, je ne comprends toujours pas pourquoi j'hésitais à y pénétrer. Il est trop facile de se mépriser et c'est la raison pour laquelle j'ai lutté contre cette tentation, que je suis sorti vainqueur de ce combat de tous les instants. Au fond, je suis une sorte de héros. Je vois d'immenses photos au loin, comme des combats antiques, de tous les temps, figés dans le temps. La chronologie est décédée.
Tout se passe en même temps.
Il ne faut pas regarder derrière soi. Regarder derrière soi, c'est regarder sa mort, celle de tout à l'heure.
Il ne faut pas cesser d'avancer; c'est ça, il faut continuer sa route indéfiniment.
Peut-être, au bout, se passe-t-il quelque chose d'encore plus étonnant; tout peut arriver.
Je suis seul mais la solitude est devenue une bénédiction.
La lumière qui me suit à la trace (la Divinité) m'emplit.
Je ne pensais pas qu'un jour, je jouirais dans les ténèbres.
Dans quelques minutes, il va se passer quelque chose; j'ai la sensation que je vais disparaître et qu'il ne restera plus que la lumière qui émane de moi.
Quelqu'un me le souffle; mon esprit s'obscurcit; la folie est bien réelle; vous ne vous en doutiez pas, hein?
Moi, je l'ai toujours su, de toute éternité.
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