Sunday, October 15, 2006

Demain matin

La puanteur commencera à se lever. Elle me réveillera de mon abrutissement. Les routes droites sont interminables, c'est bien connu. Impression de patiner sur un tapis roulant avec, en prime, toujours le même paysage, le laid paysage, le faux décor, bien sûr. Petite crise nerveuse, à un moment donné. Passagère, comme chaque fois mais si pénible. Le jour se lèvera à la tombée de la nuit. J'aime bien cette phrase. Elle est si authentique. Arrivé à destination, je tournerai en rond et ce sera comme si je n'avais pas voyagé. Comme si j'avais pendant deux heures et demi tourné en rond. Ce n'est pas si désagréable que ça, d'avoir le vertige. Seuls les imbéciles ont toujours la tête sur les épaules. On posera sa main sur la mienne et on me dira que de toutes façons, ça n'en vaut pas la peine. Je ne demanderai pas de quoi on me parle. Ce qu'on dit n'a plus aucune espèce d'importance, désormais. Ce qui compte, c'est de quitter le monde, ne serait-ce que pour un très bref moment, de partir vraiment. Peut-être vais-je me mettre à pleurer, qui sait? Comme avant. Comme lorsque j'étais enfant et que je subissais de graves injustices. Mais qu'importe? Comme disait l'autre: Tout ce qui m'arrive est admirable. La journée va être longue.

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