J'ai perdu mon corps. Cette perte a été très soudaine. Serais-je devenu un pur esprit? J'entends qu'on rit dans mon dos. On doit me trouver un petit peu trop prétentieux. Je suis donc dans un rêve. Il n'y pas d'autre explication possible. Je rêve que je suis au paradis. Je suis un fantôme, voilà. Quelque chose me dit que je ne me réveillerai plus et que cela sera bien mieux comme cela. Je reconnais que la vie réelle n'a plus vraiment d'importance. Je m'en suis aperçu la semaine dernière en sortant d'un pub complètement ivre. J'avais bu trop de pintes de Guinness. Du Paddy, aussi, je crois. Je regardais les fesses de la serveuse. J'étais peut-être déjà un fantôme à ce moment-là. Je me souviens bien, mes pieds ne touchaient pas le sol; oui, j'étais déjà un défunt. J'avais toujours ri à l'idée que dans une foule de cinq cents personne, il y a toujours un ou deux morts qui se promènent. J'étais bête, je suis devenu intelligent. Je suis assez content de moi, finalement; quand je me regarde dans le miroir, je vois à travers mon corps. C'est mon nouveau jeu. Puis je me récite un poème de Saint-Jean de la Croix. Ni en français ni en espagnol. A dire vrai, je ne sais pas en quelle langue je parle. On continue de rire dans mon dos. On me trouve ridicule. Oui, c'est vrai, l'humanité est risible. Je suis un fantôme dans le paradis.
Sunday, October 22, 2006
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