Je me suis regardé dans une flaque d'eau, la semaine dernière, et je me suis dit: "Tu es vraiment un dégénéré." J'avais l'impression de regarder aussi mes (faux) frères européens. J'avais surtout la sensation d'entamer une chute de plusieurs centaines de mètres. Je bafouillais un poème vengeur contre les Européens repus et en voie de sous-développement; je me posais une quantité de questions, auxquelles, bien entendu, je ne trouvais pas de réponses immédiates. Je voyais comme sur un écran de cinéma des peuples s'affronter, des bains de sang devenir fleuves, j'entendais des hurlements. Mes tympans me faisaient souffrir; je n'osais pas parler, de peur de réveiller les cadavres qui auraient envie eux aussi d'en découdre. Je me suis forcé à me réveiller. J'ai lutté pour ne pas me rendormir, pour ne pas plonger encore une fois dans la tempête. J'ai tout de même fini par sombrer. Je me suis retrouvé au beau milieu d'un carnage. Moi, on ne pouvait me faire du mal; j'étais d'une autre époque; j'étais à l'intérieur d'un film. Tout cela était frappé d'irréalité. Mais j'avais peur, tellement peur que mes sphincters anaux évacuaient ma pourriture. Puis j'ai rêvé que je me réveillais. J'ai fini par me réveiller vraiment. Tout allait pour le mieux. C'était l'époque qui précédait la catastrophe. J'aurais pu écrire un poème sur les petites fleurs mais je n'avais pas encore récupéré toutes mes forces herculéennes. Les rêves sont nos pires ennemis. C'est la pensée du jour, jour maussade.
Thursday, October 26, 2006
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