Saturday, June 16, 2007

Au loin

C'est si loin. On ne peut calculer la distance. Et puis à quoi bon savoir? Cela n'a plus de sens depuis quelques jours. Bien sûr, les voix ne se sont pas encore tues; elles appellent encore à l'aide mais on ne peut plus rien faire pour elles. Je ne vais pas les aider; elles m'ont toujours répugné. Du reste, j'ai encore la nausée. Rien de plus long que la nausée. Le temps se dilate. La bouche s'ouvre très grande; on avalerait l'armosphère; la nuit a honte d'elle-même; les cannibales sont de sortie: c'est la fin du monde. J'entends qu'on déchire les chairs des innocents, non, des coupables. Les innocents sont coupables. Nouveau monde. Législation inédite. Je ne sais plus vraiment où je suis. Les murs, le sol, les murs sont des miroirs. Je suis partout, je ne suis nulle part: l'espace qui s'étire se rit de moi. Oui, je panique. Ce n'est pas drôle. Si ça continue, je vais entendre rire dans mon dos, comme chaque fois que mon double se multiplie. Personne ne se moque de moi; je suis un peu présomptueux; je n'ai pas encore compris que je n'existe plus. Les personnages qui gesticulent s'éloignent de plus en plus. Je leur fais des gestes obscènes. C'est tout ce qu'ils méritent, ces salauds. Ce n'est pas un rêve. Je sais ce que je raconte. Il est déjà midi et je commence à me raconter des histoires rocambolesques. Peut-être suis-je devenu fou.

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