Saturday, June 02, 2007

Malaise dans la nuit

Les réveils nous plongent parfois dans des gouffres sans fond. Il faut être patient, attendre que les forces vous reviennent pour pouvoir escalader, remonter. Je sais, c'est dur; le froid envahit votre corps; la pluie oblique vient inonder votre visage: les larmes viennent d'ailleurs, on ne sait d'où. On ne peut plus chercher; on a peur de l'anéantissement. On se demande si la nuit va durer une éternité et une demi-heure après, le malaise perd de sa vigueur. Il devient presque un souvenir, une histoire ancienne. Ensuite, on sombre dans le trou noir; le corps pèse des tonnes; le temps ne passe plus: on devient éternel, c'est ça. Mais le passé est bel et bien révolu et c'est bien cela la plus important, non? Le matin revient comme un mauvais goût dans la bouche. On frise la panique; les instincts sont lâchés; difficile de les brider, ces salauds; la nuit est toujours vivante: le jour n'est plus qu'une illusion, une illusion parmi d'autres. Puis les mots commencent à prendre forme, ils s'accumulent; la grimace, au fond, se transforme en sourire. La sérénité pointe sa nez; c'est un être un peu ridicule, certes mais on ne va pas la bouder, cette conne. Les phrases se succèdent à un rythme fou. Le monde change d'âme. Les horreurs finissent par se coucher. Elles ont honte d'elles-mêmes.

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