Saturday, June 16, 2007

Souvenirs délirants

Je ne sais pas ce qui m'arrive depuis quelques jours, je suis saisi d'une furieuse nostalgie, je suis habité par la nostagie des périodes délirantes. C'est vrai que cela fait longtemps que je n'ai plus voyagé dans l'espace, que je n'ai plus dépassé le système solaire, que le monde n'a plus basculé dans le délire. Les souvenirs prennent vite un coup de vieux. Maintenant, on a les deux pieds sur Terre, bien collés à la Terre et on devient le spectateur de sa vie navrante.
Un jour qu'un ami et moi avions mélangé de la bière et du rhum, il nous fallut très peu de temps, une vingtaine de minutes, peut-être, pour changer de monde. L'ami et moi nous rendîmes à une invitation d'une amie que nous avions en commun et chez laquelle je me mis à écrire tout ce qui me passait par la tête. Elle avait invité un collègue qui me regardait de biais, s'étant tout de suite rendu compte de mon état. Je crois me souvenir que je marmonnais des vengeances à son encontre. Plus tard, l'ami et moi allâmes à un autre rendez-vous, dans un pub devant lequel nous attendaient deux copains (Je fais bien la différence entre les copains et les amis), un couple. Nous enchaînâmes pendant au moins deux heures les téquilas frappées. Qu'il est beau parfois de ne plus toucher terre. Il faudrait faire l'éloge du délire. Nous finîmes la soirée au calva. En rentrant, je vis les rues nappées de neige, je m'extasiai devant le paysage qui s'offrait à moi, un paysage surréel. A ce moment-là, je pensais à un décor de théâtre, je pensais à Shakespeare. Je me le récitais: "To be or not to be. Perchance to dream." Très beau souvenir. Le besoin de métaphysique était assouvi. Je devenais angélique. La nuit finissait. Des bagarres au loin commençaient et avortaient tout de suite. J'entendais chanter. Le ciel était d'un rose inédit. Ma soif était étanchée. L'ami et moi finîmes la nuit bras dessus bras dessous. Le lendemain, vers midi, nous buvions un café en nous demandant ce que nous allions bien devenir. Les nuits sont décidément trop courtes.

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