"La méfiance, c'est une qualité", m'a-t-on souvent répété quand j'étais très jeune. J'émettais un gros doute, me disant que les méfiants étaient, à part quelques exceptions près, des panaoïaques. Mais j'ai fait une grosse erreur, bien sûr. J'ai appris à me méfier et, surtout, à me méfier des mots, des mots de plus de trois syllabes comme, par exemple, "xénophobie" ou bien "discrimination". Il faut peut-être se résigner à penser que les longs mots finissent au fil du temps par perdre leur sens. Je pense à "fraternité", à l'affreuse "citoyenneté" et, plus loin dans le temps, "existentialisme" et même 'essentialisme". De véritables horreurs.
A propos d'"essentialisme", on accuse les contempteurs de l'islam radical d'essentialiser la religion d'Allah,, de ne voir en le Coran qu'un livre de guerre, de considérer tous les musulmans comme des islamistes, de haïr les Arabes (comme si tous les musulmans étaient Arabes...), de pratiquer de manière éhontée le racisme. Voilà. "Racisme", certes, est un mot de deux syllabes mais il semble être devenu aussi galvaudé, méprisable, plutôt, que les autres. Comme quoi il faut se garder de détester seulement les longs mots. Evidemment, l'islamophobie est un mot qui pue depuis déjà pas mal de temps l'hypocrisie, la peur, la terreur, l'humanisme dégueulasse actuel. Evidemment, l'islamophobie est une nouvelle insulte qui permet de museler, d'intimider ceux qui pratiquent tout simplement la liberté de parole, la liberté de critiquer. Evidemment, je suis islamophobe.
Il faut ajouter que les longs mots impressionnent beaucoup, surtout les abrutis. Et les enfants, qui, certes, ne sont pas tous des abrutis, mais qui aiment tant se repaître de mots interminables. Ils donnent souvent la palme au magnifique "anticonstitutionnellement."
Nous ne sommes pas sortis du bois, comme on disent les Québécois.
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