Friday, June 08, 2007

Sonnet XXV

Si je me souviens bien, il faut tourner le dos
Aux rêves de la vie et conquérir l'espace
Qui s'enroule là-bas, derrière les rideaux
De glace, où gémissait jadis l'ignoble race.

Mais j'ai voulu revoir, pendant un court instant,
Le cauchemar d'acier et la lune repeinte
Avant de replonger mon corps incandescent
Dans l'antique spirale où s'essouffle ma plainte.

La fatigue revient ainsi qu'un souvenir;
Je ne verrai jamais le songe se ternir
Et je peux aujourd'hui clore mes yeux humides

Et commencer à ne pas croire à mon bonheur;
Je sais que dès demain se réveillera la peur
Mais je serai bien loin, dans les espaces vides.

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