Friday, February 23, 2007

La case départ

Je regardais un astre se coucher; je le voyais mourir alors que je revivais. Je ne me souviens plus très bien si mon esprit fonctionnait encore à ce moment-là; je ne rêvais pas; j'avais envie de sauter à pieds joints; je retournais en enfance: je me regardais dans un ancien miroir, j'étais comme mort. Ensuite, ceci: le vent a décuplé, qui avait perdu ses forces dans la bataille contre le malheur. Malheur! Ce mot ne semble plus exister; tant pis pour les âmes errantes. Les âmes errantes sont risibles; elles portent sur leur dos leur angoisse vulgaire, grimaçante. Je les ai vues; elles voulaient m'anéantir, ces rebuts de l'humanité rampante. Et pourtant, je les aime encore. Elles ne se doutent même pas qu'elles tournent en rond, ces garces. L'astre, groggy, ne se relèvera plus. Ce n'est pas encore le crépuscule. J'entends la faune pleurer; je sens la flore se faner. Les croquemorts divins se sont levés tôt, ce matin. La machine est toujours en marche. On a toujours cru qu'elle allait arrêter de tourner; non, je la vois encore; elle erre, elle aussi. Mais je prèfère les machines aux âmes. Ne m'en veuillez pas, c'est comme ça. Non, je ne me justifierai pas. Je déteste les gens qui sans cesse se jutifient. Ce sont des êtres immondes qui ont l'odeur de la réalité. Mes organes internes sont encore bien rangés, à leur place. Je ne pense pas les évacuer avant longtemps. C'est très bien ainsi. Le vent est plus fort que jamais. Je vais retourner à la case départ.

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