Tuesday, February 13, 2007

La divinité


J'ai mal aux reins depuis quelques jours. Je devrais m'allonger, me reposer. Tant pis; je me dois de composer ce poème vengeur. Le monde manque de colère. Je vais vous en donner. Cela fera du bien à mes éventuels lecteurs. Mes messages étaient trop courts. Celui-là sera plus long, peut-être le plus long.
La lâcheté qui sent l'eau croupie rampe depuis des décennies, dans ce pays, (dans ce continent)dont d'innombrables bourrins s'imaginent qu'il rayonne encore. Alors qu'il est décédé depuis si longtemps déjà. Il faudrait trouver une date. Mai 1940? Oui, mai 1940 me convient très bien. Oui, la lâcheté humanitaire, humanitariste qui n'a toujours pas compris, cette imbécile, que le vrai, que le seul problème, c'est la démographie. Combien de gens en France? 70, 80 millions? En Europe? Le saura-t-on jamais? Il y aurait un très long poème à composer sur la décadence. Pas un poème moderne. La modernité a une existence plus que douteuse. Un long poème classique qui achèverait une bonne fois pour toutes les mensonges répugnants. Ceux que les élites- qui n'en sont pas-, les journalistes, les intellectuels de caniveau martèlent à longueur de journées. Journées abominables. On nous ment. Ou alors, on a perdu la tête. On est devenus fous. Fous fureiux; on mérité d'être enchaînés. La plupart des hommes sont des dangers publics; des malfaisants. Ils veulent notre anéantissement. Il n'y a pas d'autre explication possible. Mais il ne faut rien dire. Silence. Sur le monde. Silence sur la Terre. Terre malade des inhumains. Il faut se taire ou bien on se fait violer par les procédures, les procéduriers, les persécuteurs. Nous avons la mémoire courte; nous avons oublié notre virilité. Comme les hommes politiques, les fantômes de la république, les démocrates du néant, les citoyens du gouffre. Vaut-il la peine qu'on les méprise? Le mépris suppose l'existence de l'autre. L'autre s'est évanoui dans l'air infecté. L'autre, c'est la Droite. L'autre, c'est la Gauche. L'humanité qui mange ses immondices, comme un chien complètement dégénéré. Le silence, oui, est de mise. Les dictatures n'en finissent pas, n'en finiront pas. Rien de plus tenace que la dictature du silence mortifère. Immortalité. On plie l'échine, on ne cesse de se plier en deux, on n'a pas mal aux reins, on est surhumain, on la force des lâches enivrés par les grands mots. Nous sommes épais, nous épaississons de plus en plus. Nous regardons-nous encore dans la glace? Il faudrait être complètement marteau. Nous le sommes. Hier soir, Dieu, ivre mort, a décidé de se suicider.
Nous ne sommes plus au bord du précipice. Nous voilà tombés pour un long voyage. Voyage sans fin. Les parois sont parsemés de pièges qui nous explosent à la gueule. Oui, le monde est impitoyable. Le monde est devenu impitoyable parce que nous ne méritons plus la pitié. La pitié est réservée aux hommes, aux femmes qui se défendent, qui font front, qui font face aux anéantisseurs. Pas aux autres. En vérité, ils ont trop vécu. Ils sont trop corrompus. Ils sont les traîtres. Ils trahissent leurs frères avec les ennemis de ceux-ci. Ils bavent des ortolans, de l'or, des grands mots. Ils mâchent des grands mots, comme égalité, alors qu'elle est fripée, devenue repoussante, désuète. L'égalité aboutit à la tyrannie des hypocrites, des âmes perdues, totalitaires. On ne veut pas voir les vagues. Si la houle s'excite, monte jusqu'à lécher les babines de la divinité, on détourne le regard. Ou peut-être regarde-t-on, avec la perversité de l'homme heureux de voir la destruction à l'oeuvre. Je m'emporte. On va me dire encore que je vais trop loin. Je veux m'emporter. Le jour devient interminable. C'est mieux comme ça. Bientôt, le soleil tombera sur la feuille sur laquelle j'étale cette colère. Il réchauffera mon amour et je serai heureux de pouvoir continuer à écrire.
Oui, lâcheté. Lâcheté partout. La lâcheté a le don d'ubiquité. Lâcheté des potentats, des artistes subventionnés, des écrivains, coupables d'écrire des bluettes infâmes. On est tous d'accord sur un point. La vérité est dangereuse. Il n'est pire muet que celui qui ne veut pas parler. La divinité s'efface. A-t-elle existé un jour...Le crépuscule fait se lever les morts-vivants. Ils tournent en rond. C'est l'heure de gloire du cerveau reptilien. La nuit ne tombera jamais. J'entends des râles. Le langage semble avoir perdu de son importance, de son évidence. Nous sommes impardonnables. C'est la chute sans fin de l'homme qui ne s'est pas encore aperçu qu'il est condamné à un châtiment éternel. J'écris de plus en plus vite. J'accélère. Il ne faut pas hésiter, oublier un mot. Oublier un mot est un crime. Oublier, c'est s'oublier, perdre sa dignité d'être humain. L'humanité semble être démodée.
Oui, lâcheté, toujours la lâcheté. Ce mot me plaît, rimant avec la vérité. Que faire? disait Lénine; mais Lénine était une ordure. Il faudrait débaptiser les boulevards Lénine. Il ne faudrait pas refaire le monde. Le monde est tel qu'il est: il est devenu impossible à vivre. Presque impossible de survivre. La barbarie copule avec la banalité. Les sauvages n'ont plus de frein. Le bain de sang va grossir encore, nous noyer. La bêtise a atteint le point de non-retour. Je n'y comprends plus rien. Nous sommes baisés par le mystère, enculés par la métaphysique. Comme si l'espèce humaine dégénérait. Trop de haines se sont accumulées de part et d'autre. La haine est une force herculéenne qui n'a aucune raison de s'éteindre. C'est le bonheur de la haine. Les victimes se multiplient; les élites-qui n'en sont pas- nous font la morale tous les jours. Leur mot préféré: stigmatisation. Si on identifie clairement l'ennemi, on est traité de tous les noms. Raciste est un mot magique. De l'art et la manière d'éviter la confrontation des idées, de la bannir une bonne fois pour toutes. Tout va très mal dans le pire des mondes. Un jour, donc, tous les mots seront déclarés suspects. Il sera définitivement interdit de mettre des mots sur la réalité. La tyrannie a commencé depuis longtemps déjà. La honte de soi-même.
La honte de soi-même; on ne peut plus se retourner sur son passé sans être saisi d'un sentiment d'horreur. Le passé est définitivement barbare, génocidaire. Le passé ne peut plus être glorifié. Le passé est affreux. Le passé est affreux, voilà les mots qu'il fallait écrire. Plus besoin de revenir là-dessus. Nous avons été sauvages. Nous méritons de disparaître à tout jamais. Nous le sommes toujours: sauvages, racistes, colonialistes. La corruption des coeurs est une évidence. Le nez sur la figure. Nous la regardons sans arrêt, l'histoire, nous la montrons sans cesse; elle nous inspire une horreur profonde. Les autres sont heureux. Nous nous sentons coupables. Coupables des crimes de nos ascendants. Les descendants des criminels sont aussi des criminels. On a ça dans le sang. Voilà une sentence que l'on doit se répéter. C'est presque un plaisir de se honnir soi-même. Déviance qui fait bander l'âme écroulée.
Non, il ne faut plus lire. La culture classique n'a plus lieu d'être; elle a trop sévi; elle a trop vécu; nous sommes conscients de ce qu'elle a toujours été: un crime contre l'humanité. Il ne faut plus relire les racistes, qu'il faut oublier à tout jamais. Il semble bien que le grand drame de la culture classique, c'est qu'elle n'ait jamais été dmocratique. Oui, le passé est fasciste; le présent est merveilleux; nous n'avons jamais été aussi démocratiques; les pays prospèrent; l'Europe s'étend. L'Europe s'étend comme une maladie. Une longue maladie incurable de l'enfer. Non à l'enfer sur Terre! Les peuplades européennes s'amoindrissent. Les habitants vont devenir très rares. Les vagues successives ne sont pas près de s'arrêter. Les vagues de misères qui s'échouent, épuisées, sur nos côtes. Côtes de la Terre Promise en déroute. Remplacement de population. L'Europe est un trou où le monde malheureux tombe en croyant y pêcher l'or de la vie. Pas de raison pour que les vagues cessent. Les vagues submergeantes. Un jour, il y aura trop de monde. Un jou, il y aura tellement de monde que les peuples cultivant le ressentiment ne pourront que s'entr'anéantir. La boucle sera bouclée, comme on dit.
L'humanité est remise à une date ultérieure, pour paraphraser un grand auteur décédé. Le communisme bat son plein. Le mondialisme exulte. C'est la giclée franche. Le sperme emplit le firmament. Nous marchons sur le ciel. L'extase s'instaure. Le dérèglement des moeurs s'intensifie. On frappe à notre porte. On exige. La misère exige qu'on lui ouvre. Nos frères aussi. L'antiracisme raciste est en pleine expansion. Il prend les dimensions de l'univers. La bigoterie nouvelle est plus infâme que l'ancienne. Il n'y a pas de raison pou qu'elle s'éteigne. L'infini est si douloureux...Il me fait mal. Tout le monde est devenu suspect. Dénoncez, dénoncez! Vous êtes du bon côté. Du côté des puissants. La société est une force écrasante.
Je m'emporte; on va me dire encore que je suis paranoïaque. Les paranoïaques, c'est vous, ce sont ceux qui gouvernent, les communistes de la modernité. Ils ne pardonneront jamais aux réfractaires. Les réfractaires sont des individus douteux. Ils votent probablement pour le Front National. Il faudra les éradiquer, une bonne fois pour toutes. Ils n'ont que trop sévi, ces nostalgiques purulents. La nuit va s'étendre sur ces corrupteurs de l'esprit humain. Nous avons de la chance. Tout ce qu'on touche se transforme en or. Nous sommes dans la lumière. Le passé est par définition ténébreux. Je l'ai déjà dit. Il ne faut pas avoir peur de se répéter. Nous sommes dans la lumière de la communauté mondiale.

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