Ce matin, les yeux un peu fatigués (J'ai lu hier soir Jean Cocteau: Les enfants terribles, dont je recommande vivement l'adaptation filmée de Jean-Pierre Melville), j'écoutais un débat entre Alain Finkielkraut et Abdelwahab Meddeb, sur France-Culture (station de radio que j'écoute malheureusement, non, pardon, heureusement peu souvent). Le sujet le plus important abordé dans cette émission était ce qu'on appelle l'affaire Redeker. Je précise une chose d'avant d'amorcer mon commentaire: Robert Redeker fait bel et bien l'objet d'une fatwa, n'en déplaise à ceux qui voient dans cette affaire une tartuferie.
Alain Finkielkraut est toujours très bien. J'ai presque de l'admiration pour lui. A un moment donné, il évoquait toutes les injures peudo-comiques contre le pape Benoît XVI. Il défendait les catholiques, ce que personne d'entre nous n'oserait faire, lâches que nous sommes. (Il m'arrive de dire que je suis croyant et, à ce moment-là, se dessine un froncement de sourcil chez mes interlocuteurs qui, eux, n'ont pas la faiblesse de croire à une transcendance. Ils croient ce qu'ils voient. Et même au matérialisme dialectique, pourquoi pas? ) Il a pointé du doigt ce paradoxe sinistre et comique qui consiste à répondre par la violence à l'accusation de violence guerrière faite aux islamistes. C'est peut-être de l'humour noir, après tout.
J'en viens à mon grand doute. Il concerne Abdelwahab Meddeb. On peut toujours me dire que je n'ai pas à interpréter, que ce qui compte, c'est ce qu'il dit, qu'on ne va tout de même pas commencer à lire dans les pensées. Certes, mais j'ai quand même un doute. Par exemple, Meddeb insiste trop sur le fait qu'il travaille ('travail' semble être son mot favori) contre les fondamentalistes. A un moment donné, c'était une vraie débauche de culture. Il était évident qu'il voulait en mettre plein la vue, ou les oreilles. J'ai vite senti la lassitude me gagner. Il évoquait des philosophes platoniciens arabes. Mais il semble bien qu'ils n'étaient pas des musulmans éclairés. Ils n'étaient pas musulmans. Ces gens étaient athées.
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