Sunday, February 11, 2007

Sonnet XVI

Au-dessus du chagrin plane un aigle vorace
Qui fond sur la victime endormie à jamais.
On semble brusquement avoir perdu la trace
De l'homme démodé que pourtant j'acclamais.

Et voilà, je me perds dans la lumière myope
Qui s'éteint, prévoyant des avenirs choquants.
Je vais me retrouver en un lieu interlope
Où les mondes refaits vont devenir vacants.

L'aigle s'écrase et je raisonne sur le vide
Sentant en moi la frénésie d'un déicide
Et je ferme les yeux sur toutes ces horreurs.

Je crache sur mon rêve en cette nuit torpide
Tandis que l'aigle meurt et que l'alcool déride
Enfin cette tristesse et ces antiques peurs.

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