Tuesday, February 20, 2007

L'accusé


On peut se dire que je ne cesse de critiquer tout le monde, que je n'aime personne, que je vais trop loin, que je ne suis pas du tout positif, comme disent les modernes à la con. (A propos de modernité, je conseille fortement à ceux qui ont envie de se divertir de lire la nouvelle de Philippe Muray, intitulée: J'ai dédidé de m'arrêter. Au début, on croit que le personnage veut arrêter de fumer. Non, on se trompe. Il veut arrêter de "moderner".) Je relisais hier soir quelques phrases de Dominique de Roux, sous l'ère pompidolienne. Quelques phrases d'Immédiatement, livre d'aphorismes censuré à la demande de Roland Barthes qui n'avait pu supporter d'être traîté de "bergère" et de Maurice Genevoix qui n'acceptait pas d'être insulté d' "écrivain pour mulots." Le créateur des Cahiers de l'Herne, qui avait publié deux volumes sur Louis-Ferdinand Céline dans l'Herne, avait bien évidemment une réputation de fasciste, d'autant plus que son père avait été l'avocat de Charles Maurras. Il se présentait ainsi: "Moi, Dominique de Roux, pendu à Nuremberg."
Les perles, les diamants abondent dans Immédiatement. Sur Genet: "L'ambiguïté de Jean Genet. Dès qu'il n'écrit pas, il se fait curé de gauche." Sur Régis Debray, à propos de qui, quelqu'un lui dit qu'il ressemble à Nietzsche: "Nietzsche posait comme un fier-à-bras, non comme une lope." A propos de l'esprit bourgeois: "Comment faire comprendre à certaines gens que je ne marche qu'aux conditions aberrantes. Alors que tout ce qui est bourgeois participe d'un intérêt quelconque. " Sur Robbe-Grillet: "ex-jardinier, ex-membre du politburo de Quiberon, romancier pornographique, cinéaste pontifiant, actuellement pompiste sur la nationale 5. "Il est l'auteur d'un petit roman : L'harmonika zug, d'une étude curieuse sur de Gaulle: L'écriture de Charles de Gaulle et de critiques littéraires réunis sous le titre drôle: L'ouverture de la chasse.
Il ne faut jamais cesser d'enterrer le terrorisme de gauche et l'esprit bourgeois (ce qui revient au même). Fossoyeur n'est finalement pas un si lugubre métier. Je reviendrai sur Dominique de Roux.

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